La relation entre Beauvoir et Sartre mérite d’être réexaminée. Un moment décisif de leur histoire est déclenché par Mai 68, qui les incite à modifier leur rapport à la politique. Ils se font militants, lui maoïste, elle féministe, et participent activement à l’élaboration de la politique à laquelle ils adhèrent. Ils ne se contentent plus de supporter une politique définie en dehors d’eux, comme lorsqu’ils se sont revendiqués « compagnons de route » du Parti communiste ou ont soutenu la lutte de libération nationale des Algériens. Mais leur engagement politique les amène à emprunter ou tracer des chemins distincts : si Sartre est évidemment favorable à la lutte des femmes, il ne peut cependant aller jusqu’à lui reconnaître une pleine autonomie et la retient dans l’orbite de la révolution socialiste. Leur désaccord révèle tout l’enjeu du débat qui implique le féminisme (matérialiste) et le marxisme.
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Sommaire
Introduction
Du masculin et du féminin
La raison des préjugés sexistes
Beauvoir, le choix d’écrire
Intermède : Simone de Beauvoir lectrice de Maurice Merleau-Ponty et Claude Lévi-Strauss
La relation Beauvoir-Sartre, quelle relation ?
Le sujet autre que soi
L’anaturalisme est politique
Le féminisme, vérité de Mai 68
Féminisme et/ou marxisme
Les femmes et le pouvoir
L’ambivalence du consentement
Une politique de la liberté
Christine de Pizan et Virginia Woolf
Se déprendre du pouvoir
Un être collectif créé démocratiquement
Quelle sécession ? La vraie rupture beauvoirienne