Qu’est-ce que la civilisation ? Qu’est-ce que cette construction étrangère mêlant politique, économie, morale et même écologie, à laquelle nous continuons à nous rattacher comme à une bouée de sauvetage ? Qu’est-ce que la civilisation lorsqu’il devient de plus en plus évident que les « civilisés » le sont bien peu – et qu’en leur nom se perpètrent les pires violences, les pires injustices, jusqu’à la destruction même de la planète ?
S’inscrivant dans les pas des figures fondatrices de l’anthropologie anarchiste telles que David Graeber ou James C. Scott, Edouard Jourdain propose un vaste périple au cœur des ambiguïtés de cette si étrange civilisation – et de son double nécessaire : la sauvagerie. Car, bien loin de ne concerner que des simples détails esthétiques ou des divergences de mœurs, le pas de côté du côté du « sauvage » devient une manière de remettre en cause jusqu’aux évidences en apparence les mieux assises de notre « civilisation » : propriété, État, individu, droit, démocratie. Face à l’effondrement de la civilisation issue de la modernité, c’est du côté du sauvage que les civilisés trouveront peut-être de quoi penser enfin leur condition – et ses possibles échappatoires.
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Sommaire
Introduction
I / Métamorphoses du pouvoir sauvage
II / Du sacrifice en clair-obscur
III / De la magie comme praxis
V / Du stock comme objet de capture
VI / Polémologies sauvages
VII / Figures paradoxales de l’esclave au miroir du politique
VIII / Entre totalité et infini : dialectique du nomade et du sédentaire
IX / Piraterie et capitalisme au miroir des sauvages
X / Faire avec la part sauvage du monde
XI / De la démocratie sauvage
XII / Au-delà de la liberté des sauvages et des modernes