Fille unique d’un chirurgien aristocratique, qui lui accorda une liberté absolue à l’adolescence avant de la faire interner après une liaison et un avortement, Milena s’est mariée pour se libérer de l’emprise de son père, puis s’est mise à écrire et traduire pour se libérer de celle de son mari. Elle donnera aussi des cours de tchèque à Max Brod.
Curieuse, gourmande, facétieuse, par-dessus tout vivante, passionnément amoureuse, Milena est dépendante de ses échanges avec Franz comme des drogues expérimentées à l’adolescence.
Réécriture (apocryphe) de ses lettres à Kafka, qui n'ont jamais été retrouvées, le roman épistolaire de Marie-Philippe Joncheray exprime le désir et l’amour avec tant de puissance qu’il donne vie à leur autrice. Au milieu de leurs fragilités et privations communes, l’amour de Franz et Milena, marqué par cette rage de lettres insensée, vainc « les terres, trains, les frontières, les guerres, les temps, les visas, la maladie, la mort ».
« Il te faut aimer Milena parce qu’elle seule saura te sauver. N’oublie pas qu’elle est la meilleure nageuse du monde. »