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Décès du sémioticien Jean-Claude Coquet

Décès du sémioticien Jean-Claude Coquet

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne

Le Monde annonçait le 18 janvier 2023 la disparition du sémioticien Jean-Claude Coquet à l'âge de 94 ans. Il venait de faire paraître, avec la complicité de Michel Costantini et Ahmed Kharbouch, un choix de ses essais sous le titre Phénoménologie du langage (Lambert-Lucas, 2022).

On peut lire dans la récente livraison de la revue Actes sémiotiques (en ligne) une série d'hommages signés Hélène Cixous, Denis Bertrand, Jean-François Bordron, Bruno Clément, Marion Colas-Blaise, Michel Costantini, Ivan Darrault-Harris, Béatrice Didier, Jacques Fontanille…, ainsi qu'un compte rendu de son dernier ouvrage par Herman Parret.

"Linguiste et sémioticien de renommée internationale, Jean-Claude Coquet est mort à Sceaux (Hauts-de-Seine), le 16 janvier, à l’âge de 94 ans.

Ses débuts sont difficiles. Né à Sens le 29 mars 1928, il grandit au sein de la petite bourgeoisie du lieu. Orphelin de père à 16 ans, sans soutien, Jean-Claude Coquet se construit seul, avec acharnement, décroche tardivement son baccalauréat, vers 21 ans, travaille pour financer ses études et obtient l’agrégation de grammaire en 1957, soutenant bientôt sa thèse de doctorat.

Nommé directeur de la Maison de France à Uppsala, en Suède, Coquet apprend la langue suédoise, mais quitte la filière diplomatique lorsqu’il est élu, en 1964, assistant à la faculté des lettres de Poitiers, où, depuis 1962, Algirdas Julien Greimas (1917-1992) est professeur de linguistique française. La rencontre est décisive. Et le maître lui confie bientôt les étudiants intéressés par la sémiotique, quand, avec l’aide de Claude Lévi-Strauss (1908-2009), il est élu à l’Ecole pratique des hautes études (1965).

Coquet, enseignant chaleureux et exempt de tout pédantisme, se révèle le dispensateur d’une approche de la littérature qui renouvelle radicalement celle de Gustave Lanson (1857-1934), tenu pour le fondateur de l’histoire littéraire comme discipline. La même année 1965, Coquet découvre les cours d’Emile Benveniste (1902-1976), titulaire de la chaire de grammaire comparée au Collège de France depuis 1937 – hormis durant le régime de Vichy – où il s’est engagé de plus en plus nettement sur le terrain de la linguistique générale et de la théorie du langage.

Maître-assistant à Poitiers, Jean-Claude Coquet est recruté en 1969 avec le même titre au département de littérature française du Centre universitaire expérimental de Vincennes, qui deviendra l’université Paris-VIII, puis Paris-VIII - Vincennes-Saint-Denis. C’est là qu’il enseignera jusqu’à l’éméritat en 1996. […]"

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Photo.: Jean Claude Coquet, pendant la décade de Cerisy (1983) consacrée à Greimas.