Disparu prématurément en pleine dictature des colonels, Marios Hakkas (1931-1972) a subi dans sa jeunesse la cruelle répression s’abattant en Grèce, après la guerre civile, sur les communistes vaincus. Cet écrivain, originaire de la banlieue populaire d’Athènes, n’a pas évité pour autant la marginalisation politique à laquelle le parti communiste grec a conduit cette voix dissidente. Enfin, il n’a pu échapper à la maladie qui a brutalement mis un terme à son activité littéraire. De son œuvre, éphémère, mais en profonde mutation, émerge un corpus de trois recueils de nouvelles (Tireur infiltré, Le Bidet et autres histoires et La Communauté) publiés de 1966 à 1972. Une évolution s’y produit, qui fait passer du réalisme critique à une sorte d’écriture nomade, nourrie de l’autre, mais aussi des rêves, des humeurs et des utopies de l’auteur. Le genre de la nouvelle s’enracine finalement dans le vécu subjectif d’une voix en quête d’identité. Il se détourne de toute forme prédéterminée et univoque ; il privilégie à la place une organisation ouverte aux affects et aux possibles. Il reprend vie et devient un énoncé vivant.
Le livre a pour objectif d’éclairer le lecteur sur les évolutions de la littérature grecque dans les années soixante. Il explore les mécanismes d’une œuvre reflétant les changements qui affectent la prose grecque à cette époque.
Sommaire:
Introduction
Première partie : Le sujet écrivant face au monde. Une question d'identité.
1- Des formes narratives usées et caduques.
2- Le sujet dans le chaos.
3- Interprétation et connaissance de soi.
Deuxième partie : Réinventer la nouvelle.
1- Le cahier des charges.
2- Le cadre formel de la nouvelle lyrique.
Troisième partie : Une matière vivante et non programmatique.
1- Une dynamique de la dialogisation.
2- L'irruption de la maladie et la recherche d'un principe vital.
3- La question du genre.
Conclusion
Bibliographie
Index
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Jean-Christophe Corrado (Source : Bouyer)