Édition
Nouvelle parution
Jean-Baptiste Chassignet, Le mépris de la vie et consolation contre la mort

Jean-Baptiste Chassignet, Le mépris de la vie et consolation contre la mort

Publié le par Marc Escola

Le prochain Docteur aux Droits signe alors un monumental ouvrage de 400 pages, composé d'un entassement de sonnets qu'entrelardent assez erratiquement de longs morceaux de bravoure pieuse (prières, oraisons, odes et syndérèses - il aime les syndérèses ! ) qui sont à vrai dire plus pesants (étouffe-chrétiens) que propres à magnifier son talent (n'étaient certaines laisses exemplaires qu'on lira dans le choix subséquent).

Mais il faut considérer cet amas - sorte d'encyclopédie très modernement construite, baroque dira-t-on - pour ce qu'il est sans doute : le témoignage d'une urgence autant que la preuve d'une frénétique inspiration juvénile. Il n'est pas étonnant, alors, de lire dans ces poèmes la détestation d'un homme jeune pour la prochaine décrépitude de son corps, qu'il va "illustrer" jusque dans les détails les plus épouvantables de cette avanie promise !

Né à Besançon, alors ville du Saint-Empire, sans doute en 1571, Jean-Baptite Chassignet y sera l'élève de l'humaniste Antoine Huet. Devenu juriste ("Docteur aux Droits"), il occupe longtemps la charge d' "advocat fiscal au siège et ressort de Grey" ; il effectuera plusieurs missions officielles en Flandres. Il mourra à Grey en 1635.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Les lèvres de l’œil", par Christian Mouze (le 30 novembre 2022).

Jean-Baptiste Chassignet (vers 1570-1635) fait le lien entre la poésie du XVIe siècle et l’âge baroque du XVIIe. Il annonce, entre autres, un Claude Hopil (vers 1585-après 1633), pour ne citer qu’un poète à redécouvrir avec lui. La poésie de Chassignet illustre le mot de Péguy dont elle pourrait former le commentaire : « les dieux manquent de ce couronnement qu’est enfin la mort ».