Sept familles ? Ce sont celles que Jacques Réda reconnaît ici comme autant de familles d’adoption ou de familles d’accueil : elles auront littérairement nourri et édifié l’auteur de L’Herbe des talus. Sept familles ? Ce sont celles de sept écrivains, plus ou moins de la génération de son propre père, et qu’a connus l’auteur, comme on dit, de leur vivant.
Le directeur de la NRF qu’il fut de 1987 à 1996 est devenu, autant par admiration que par affinité partagée, leur ami et il propose ici, comme une reconnaissance de dette, à la fois de parlants portraits et, pour chacun d’eux, une des poétiques des plus pointues, une esthétique des plus justes qui leur ait jamais été consacrées. Car Jacques Réda —on l’oublie trop souvent si on ne l’ignore pas — est l’un des lecteurs les plus fins qu’a connus la littérature française de notre époque.
Sept familles ? Il s’agit, dans l’ordre alphabétique, de celles de Jean Follain, d’André Frénaud, de Lorand Gaspar, de Jean Grosjean, de Louis Guillaume, de Francis Ponge, de Jean Tardieu — et puisqu’il faut toujours qu’une pièce rapportée élargisse heureusement chaque famille, au risque de faire mentir notre titre : de Raymond Queneau.
Les lecteurs auront ainsi la chance de redécouvrir des auteurs essentiels pour la compréhension de l’histoire littéraire de la fin du XXe et du début du XXIe siècle et — clé unique pour la compréhension de son œuvre— de la bibliothèque intime de Jacques Réda.