Recueil resté dans l’ombre et publié initialement en 1931, Persécuté persécuteur est pourtant une pièce centrale de l’œuvre d’Aragon. Se bousculent les engagements politiques, la mort du père, la naissance du grand amour et se déploie toute la rage de l’écriture du poète. L’impératif est d’écrire « en mettant le pied à la gorge de sa propre chanson », écrire pour se révolter contre le monde mais aussi contre soi-même. Ce sont les soubresauts de l’indignation, des ruptures et du fracas qui dictent la recherche poétique d’Aragon et qui insufflent un rythme nerveux dans le vers.
Persécuté persécuteur est un hymne politique où frémit toute la croyance d’Aragon dans le communisme. Mais par-delà l’engagement se tracent délicatement les premiers mots tournés vers Elsa, les timides débuts de l’immense fresque poétique dédiée à la glorification de sa Muse.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Aragon, l’intemporel", par Marie Étienne (en ligne le 14 décembre 2022).