
M. Marrache-Gouraud, L'homme-objet. Expositions anatomiques de la première modernité, entre savoir et spectacle
Homo mirabilis ! En contemplant des fillettes au visage velu, des nains, des géants, des momies, des squelettes, organes, ou calculs pierreux, qui niera que l’humain n’ait sa place parmi les curiosités ? Les « raretés de l’homme » font le bonheur des collectionneurs, pour le plaisir du spectacle ou de l’enquête savante. Entre stupeur et découvertes perplexes, le trouble produit par ces singularités modèle les discours pour négocier la frontière avec l’animalité, la proximité avec la sauvagerie, la question de l’infra-humanité, les porosités entre masculin et féminin, le rapport au passé des géants et la génération incongrue de corps étrangers. Souvent oublié des travaux sur les naturalia, l’homme entendu comme objet de collection méritait une étude des représentations qui croise textes et images. Prise dans le « connais-toi » d’une anthropologie en devenir, la culture écrite et visuelle de la curiosité cherche en effet à penser l’humain en ses formes exceptionnelles dans les premiers « musées de l’homme » des XVIe et XVIIe siècles.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction. Homo mirabilis
CHAPITRE PREMIER. Le poil de la bête
De la reproduction à l’exposition humaine
La fabrique du discours
Velus très-illustres, velus très-précieux
CHAPITRE II. Des géants et des nains, ou la grandeur de l’homme
Le monstre, l’anatomiste et le mondain. Expositions et spectacles humains
Entre nain et géant, se singulariser
CHAPITRE III. Morceaux choisis, pièces rapportées
Théâtralisations du corps. L’homme connaissable
Réifications du corps. L’homme méconnaissable
CONCLUSION. L’homme entré au musée : reconnu, et toujours inconnu
La relique du grand homme
La relique de l’idiot
La relique du Nouveau Monde
Le musée circéen, ou la palingénèse au miroir
Bibliographie
Sources
Études
Index nominum
Index locorum
Table des illustrations