
“Nuit après nuit, je respirais avec l’écriture de Céline, j’en étais obsédé, comme drogué. Ainsi, dans cet état presque second, je maîtrisais au mieux le vertige de la phrase, épousant son souffle et, plus encore, son ivresse. Un tête à tête inouï. J’étais comblé.Le temps était venu d’en finir avec le secret. Le temps était venu de la révélation et du partage.”
“Ils m’ont rien laissé... pas un mouchoir, pas une chaise, pas un manuscrit”, se plaignait Louis-Ferdinand Céline. En 1944, l’écrivain collaborateur fuit vers l’Allemagne. Des manuscrits disparaissent de son appartement, parmi lesquels plusieurs inédits. Nombreux sont ceux qui enquêteront, sans succès, au point de douter de l’existence même de certains de ces textes.Au début des années 1980, Jean-Pierre Thibaudat entre, dans le plus grand secret, en possession d’une caisse, un mètre cube de papiers... de la main de Céline. Des milliers de feuillets jaunis, raturés, certains reliés par des pinces à linge, des documents de toute sorte, des centaines de pages de Mort à crédit et les mythiques manuscrits inédits. Une condition était posée : ne rien divulguer avant la mort de Lucette Destouches, veuve de Céline.Au début du mois d’août 2021, leur découverte est rendue publique à la suite d’un imbroglio judiciaire. Un retentissement mondial. Le dépositaire accidentel d’archives de l’un des plus grands mythes littéraires du XXe siècle livre ici la véritable histoire de ce trésor retrouvé.
Lire un extrait du texte....
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Céline : trésor ou magot ?", par Tiphaine Samoyault (en ligne le 2 novembre 2022).
Après le séisme provoqué en 2021 par la « découverte » de milliers de pages manuscrites de Céline, il y eut une réplique à l’été 2022, un aftershock comme on dit en anglais, dans la révélation par Jean-Pierre Thibaudat de l’identité de l’intermédiaire qui lui avait confié ce trésor. Livrée en plusieurs épisodes sur un blog de Mediapart, cette révélation met fin à un nombre invraisemblable de suppositions, crédibles ou farfelues, et à un feuilleton qui a tenu en haleine le petit monde de celles et ceux qui s’intéressent encore à la littérature, et nettement au-delà.