Au début des années 1970, Pasolini renforce sa réflexion sur la société
de consommation et met en crise son présent de manière provocante.
Les corps vus par Pasolini ne ressemblent pas aux corps que nous
sommes habitués à voir au cinéma : ils ne sont pas normés ou aseptisés.
Les acteurs, choisis pour certains dans la rue par Pasolini, apparaissent
à l’écran comme des corps authentiques, imparfaits, presque
sauvages : ce sont des corps de femmes et d’hommes entièrement
nus, des corps errants qui se meuvent sur la ligne de crête qui sépare
l’interdit de la transgression.
La Trilogie de la vie apparaît aujourd’hui comme la synthèse de toutes
les réflexions de Pasolini sur l’érotisme et la sexualité provenant de ses
expériences esthétiques et politiques précédentes. Plus explicitement
encore que jusqu’alors, Pasolini se consacre à la représentation de la
vie des corps, de l’érotisme, de la violence et de la répression que le
pouvoir tente d’exercer sur les corps.
À partir de la Trilogie de la vie, l’autrice trace un parcours à travers
l’œuvre du poète-cinéaste le plus subversif d’Italie et ne cesse de questionner
la portée révolutionnaire du désir en apportant une réflexion
sur le modèle hétéronormé, sur l’homosexualité et sur la féminité, en
particulier à travers le personnage de Zoumourroud dans Les Mille et
Une Nuits : une femme qui renverse le patriarcat.
Essai
Nouvelle parution
Publié le par Esther Demoulin (Source : Manuel Esposito)