
Pour quelles raisons s’intéresser à des époques révolues, et dans quel but ? Quel sens le passé peut-il prendre pour le présent à partir duquel nous le percevons ? Passé et présent sont-ils séparables l’un de l’autre et occupent-ils vraiment une place fixe dans le temps ? Dans Le passé est un événement. Correspondances de l’archéologie et de la littérature accueilli par la collection Anamnèses des éditions Macula, un archéologue, Laurent Olivier, et une spécialiste de littérature médiévale, Mireille Séguy font entrer en dialogue deux approches différentes du passé lointain. Les deux spécialistes s’ouvrent aux surprises des correspondances inattendues, et apparaît soudain, sous nos yeux, la manière même dont le passé se manifeste : en faisant événement dans le monde où nous vivons. Fabula doonne à lire un extrait de l'ouvrage avec l'aimable autorisation des auteurs et de leur éditeur…
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Patrick Boucheron s'est inspiré de l’émission "Quand l’histoire fait dates" diffusée sur Arte pour un essai intitulé Quand l'histoire fait dates. Dix manières de créer l'événement (Seuil). Il est des moments où l’on ressent intimement le pli cassant du temps, qui sépare nettement un avant d’un après. Mais parfois c’est plus incertain. Le passé semble s’attarder, et l’on attendra de la mémoire qu’elle façonne, après coup, le sens de ce qui a eu lieu. L'historien propose d’explorer cette question à partir de trente dates qui, de la grotte de Lascaux à la libération de Nelson Mandela, des grandes batailles de l’Asie centrale à la conquête du pôle Sud, traversent toutes les époques et parcourent le monde. En composant à travers ces récits dix manières de créer l’événement, Patrick Boucheron laisse ainsi entendre les accords secrets qui résonnent à travers les frises chronologiques de notre enfance et rend à l’histoire sa force d’entraînement, la ramenant à ce qu’elle peut être dès lors qu’elle s’adresse à nos vies : l’art de se ménager des surprises.