La bêtise n'était pas son fort, et donc la poétique était sa passion, sinon son vrai métier. Paul Valéry occupa de 1937 à sa mort en 1945 la chaire de Poétique créée pour lui au Collège de France. Connu jusqu’à présent par de rares témoignages d’auditeurs, cet enseignement a pris dans l’histoire de la critique littéraire la dimension d’un mythe. Sous le nom de poétique, l’écrivain élabore en effet pour la première fois la synthèse du "Système" total de l’acte créateur dont il rêvait depuis sa jeunesse. Son originalité : situer la genèse de l’œuvre littéraire et artistique non seulement dans l’ordre de la création individuelle, mais également dans un vaste horizon social. Véritable laboratoire de pensée, ce cours expérimental contient en germe une psychologie de la création, une sociologie de l’art et une esthétique de la réception, tout en croisant les interrogations actuelles de la phénoménologie, de la philosophie du langage et des neurosciences. Paul Valéry lui-même comme Gaston Gallimard en avaient souhaité la publication. Près de quatre-vingts ans après la mort de l’écrivain, c'est le nouveau titulaire de la chaire de Littératures comparées, William Marx, qui exauce ce vœu en dévoilant la dernière grande œuvre du poète. Fabula vous invite à découvrir des extraits de ces deux forts volumes, mais aussi la vidéo de présentation.
À dater du 10 janvier prochain, William Marx consacrera son cours au Collège de France à "Valéry ou la Littérature", accompagné d'un séminaire sur les "Nouvelles recherches sur la littérature", où il sera régulièrement question de poétique. Fabula vous invite à découvrir ce double programme, ouvert au public parisien et accessible ensuite en différé sur le site du Collège de France.
Rappelons que William Marx avait surpervisé en 2010 le colloque Paul Valéry et l'idée de littérature (Nanterre), dont les actes ont été accueillis dès 2011 au sein de la collection Auteurs, œuvres, périodes des Colloques en ligne de Fabula.
Photographie: ©Gisèle Freund