La Henriade : un classique déclassé

On se souvient peut-être que, dans Comment améliorer les œuvres ratées ?, Pierre Bayard avait inscrit La Henriade de Voltaire au panthéon des œuvres ratées (Dimitri Garncarzyk avait alors courageusement tenté de lui donner la réplique à l'entrée "Misologie" de l'Atelier de théorie littéraire). En 2019, Jean-Marie Roulin réunissait avec Daniel Maira une brassée d'études sur cette épopée des Lumières un peu oubliée dans un volume intitulé La Henriade de Voltaire : poésie, histoire, mémoire (Champion), dont François Jacob a récemment rendu compte dans Acta fabula, sous le titre "Que faire de La Henriade ?".

Toujours tenaces, Jean-Marie Roulin et son collègue seiziémiste de Göttingen nous ont donné au creux de l'été une nouvelle édition de l'épopée voltairienne accompagné de  l'indispensable Essai sur la poésie épique, ainsi que de l'Essai sur les guerres civiles. Une occasion de découvrir vraiment, en cette année qui marque le 450e anniversaire de la saint-Barthélémy, le tableau saisissant des guerres de Religion brossé par Voltaire, qui dresse aussi un portrait d’Henri IV en modèle du souverain éclairé.