Édition
Nouvelle parution
J.-F. Laharpe, Du fanatisme dans la langue révolutionnaire (éd. Jean-Jacques Tatin-Gourier)

J.-F. Laharpe, Du fanatisme dans la langue révolutionnaire (éd. Jean-Jacques Tatin-Gourier)

Publié le par Maxime Berges (Source : Jean-Jacques Tatin-Gourier)

Édition critique préfacée et annotée par Jean-Jacques Tatin-Gourier de l'essai de J.-F. Laharpe,

Du fanatisme dans la langue révolutionnaire. Ou de la persécution suscitée par les barbares du dix-huitième siècle, contre la religion chrétienne et ses ministres (1797),

Dans son essai publié au cœur du Directoire, Jean-François Laharpe, homme de lettres autrefois proche des philosophes des Lumières, dénonce la « langue révolutionnaire » qui, selon lui, a conduit au pouvoir sans limites des jacobins. Par-delà le procès véhément des menaces qui continuent de peser sur la pratique religieuse, Laharpe développe une réflexion sans précédent sur les liens politiques du dire et du faire, sur le caractère proprement performatif de la langue révolutionnaire.

De plus, attentif à la diversité des signes de la révolution (fêtes de la raison, abjurations publiques, instauration d'un nouveau calendrier, etc.), Laharpe esquisse une véritable sémiologie du fait révolutionnaire.

L'essai de Laharpe, Du fanatisme dans la langue révolutionnaire (1797), témoigne, de même que l’Essai sur les révolutions anciennes et modernes de Chateaubriand publié à la même époque, de l’ampleur, au cœur du Directoire, de la « réaction » (cf. Benjamin Constant, Des réactions politiques, 1796) au discours jacobin hégémonique sous la Terreur.

Chateaubriand dénonce la mystification que constitue, selon lui, l’identification, récurrente dans les discours d’alors, des révolutionnaires français aux modèles constitués par les héros des démocraties grecques et romaines. C’est alors la dimension métaphorique de la langue révolutionnaire qui est prise pour cible.

Laharpe développe pour sa part une réflexion plus globale sur le caractère performatif de la langue révolutionnaire et sur les signes de tous ordres (fête publiques, manifestation antireligieuses, instauration d'un nouveau calendrier) qui ont permis une véritable hégémonie jacobine dont Laharpe redoute la résurgence.