Université de Jendouba
L’Institut Supérieur des Langues Appliquées et d’Informatique de Béja (Tunisie)
Le Département des Langues
Organise
Un Colloque Multidisciplinaire international
Silence de la parole et parole du silence
10-12 novembre 2022
Hôtel Méhari, Hammamet
(Argumentaire en versions française et anglaise)
Seul le silence est grand…, ainsi parlait A. de Vigny. Un siècle plus tard, de nombreux écrivains ne trouvaient pas moyen d’échapper à l’évocation du silence. Marguerite Duras en a fait le point d’aboutissement de sa quête littéraire. Elle écrit : « Ce qui se passe c’est justement le silence, ce long travail pour toute ma vie » (Duras, 1984a : 27). De nombreux philosophes et plusieurs chercheurs dans différents domaines de l’humain ont interrogé le rapport complexe entre silence et parole. Non sans raison, Jean Toussaint Desanti (1975) a annoncé l’avènement de la philosophie silencieuse. Mais avant lui, Wittgenstein n’avait-il pas choisi de clore son Tractatus logico-philosophicus par cette fameuse règle de conduite verbale qui réclame : « sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence » ? (p.112). Mais, se taire est-il véritablement l’antithèse du dire ? Notre pratique langagière ainsi que les études faites jusque-là sur ce rapport en disent presque le contraire ; car s’il est vrai que le silence se définit comme l’absence de parole, il n’en reste pas moins vrai que nombreuses sont les situations dans lesquelles il en complète la portée, en rythme le cours, en organise la démarche et en détermine même le sens et l’effet de sens. A prendre le terme parole tel que défini par Saussure comme « un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle (…) du mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces combinaisons » (Saussure, 1971 : 31), nous retrouvons le silence dans l’espace polymorphe de toute expression humaine, qu’elle soit inconsciente ou sciemment formulée en philosophie, en art et dans les humanités.
Le silence de la parole suppose, ainsi, que le silence fasse partie de la parole et qu’elle le mobilise en fonction de ses besoins, au cours de sa réalisation, elle « divise le silence, [et] l’organise » (Orlandi, 1996 : 31). À l’inverse, la parole du silence implique que ce dernier n’est nullement synonyme de mutisme. Il est polysémique et porteur de messages parfois plus forts et fermes que ceux véhiculés par les mots.
En linguistique, constatons que l’oral peine à se passer de moments de répit. À ce titre, le silence n’a pas qu’une fonction pausale primaire de moment d’arrêt, de repos et de reprise. Il dénote le souci, l’admiration, la surprise, la déception, l’hésitation, la saturation, le retrait, la méditation, et la liste s’étend... Lieu de tous les sens, le silence peut même joindre les extrêmes et prêter à l’interprétation. Le recours aux préceptes des approches conversationnelles, pragmatiques et sociolinguistiques s’avère, de ce point de vue, nécessaire.
À l’écrit, si le malentendant n’entend pas le tonnerre, il verra bien « les pluies ». Les pauses dans le discours prennent une fonction plurielle qui dépasse l’aspect prosodique de signes respiratoires. Les arrêts que marquent les signes de ponctuation (tels que la virgule et le point-virgule)[1], retrouvent leurs expressions verbales dans d’autres formes-sens qui relèvent de la syntaxe, de la sémantique des phrases et de l’analyse du discours ; et « loin d’émietter la parole, ils contribue[nt] à l’unité intelligible de son sens » (Rassam, 1980 : 18). Il en est ainsi pour les points de suspension et autres formes de « blancs » (Proust, 1971) qui véhiculent, par endroits, l’allusion, l’ironie, le malentendu, le blocage, etc.
En littérature, le silence est fortement sollicité. Au théâtre, il est rendu visible de façon paradoxale dans les didascalies et via la ponctuation. En poésie, le silence organise le mètre, sépare les strophes, scande le rythme et les rimes et change les images. De même, les écrits romanesques qui alternent récits et discours mettent les pauses au service de la diégèse. Duras va aussi loin, aux confins des arts quand elle écrit : « J’écris des livres dans une place difficile, c’est-à-dire entre la musique et le silence. » (Duras, 2003). Chez d’autres nouveaux romanciers tel un Michel Butor, évocation rime, dans le récit, avec révocation et retour avec détour. Dans le roman d’Alain Robbe-Grillet, l’abolition de l’action ouvre la voie au « silence » de la description narrative. L’écriture, chez Samuel Beckett qui aspire à l’infini doit frôler le silence. L’expression « insonore » des sentiments et de la pensée ne manquent pas dans les textes littéraires et philosophiques arabes anciens et modernes. Le silence revêt plusieurs dimensions éthique, mystique, herméneutique, esthétique et existentielle.
Le traduire n’en est pas exempt ; car nombreuses sont les questions se rapportant à la traduction du sens que le texte source se garde de livrer au bruissement des lettres. Doit-on traduire une virgule par une virgule ? Un et caetera, par un et caetera ? Les systèmes lexico-syntaxiques et typographiques dépendent des langues-cultures. Il est donc impensable de traduire systématiquement les marques d’arrêts et d’hésitations par simple transcodage. Mais, le silence lié à la traduction est loin d’être une simple affaire de ponctuation. Il s’étend à tant d’autres questions communicatives et culturelles comme la censure ou l’auto-censure, les besoins d’explicitation ou de dilution, d’adjonction ou de suppression et même à l’intraduisible (Artyushkina et Zaremba, 2018). Le clivage que suppose, par exemple, toute traduction consécutive n’appelle-t-il pas une passe tacite porteuse d’interprétations et de formatages ? Et, par ailleurs, pourquoi la machine ne peut jusque-là égaler l’homme en traduction ? N’est-elle pas dans la contrainte de « se taire » ou de « faire taire » une portion de l’input qu’elle se voit inapte à reconnaître, organiser, transférer et donc à « faire parler » via les signes dont elle a été préalablement équipée ? Formulé en ces termes métaphoriques, la traduction automatique incite à voir la métrique d’évaluation informatique (ou humaine) à suivre en vue d’en améliorer la prestation traduisante.
Du point de vue sociologique, l’adage combien précieux de « qui ne dit mot consent » est assez révélateur et « L’indicible appartient à une catégorie de sens spécifique » (Rinn 1998 : 38). Il se comprend souvent négativement comme une forme de faiblesse, de politesse, de traumatisme(s) ou d’hypocrisie sociale. Mais, comme phénomène psycho-social de communication, le silence se rattache aussi à d’autres formes d’interprétations telles que la réticence d’un individu, la spécificité langagière d’un groupe ou la réaction qui précède (ou suit) un acte de violence. À ce titre, le silence est l’indice d’une attitude, d’une hostilité et même de mutisme volontaire. La phénoménologie nous permet d’observer et de décrire le sens attribué à l’expérience du non-dit qui participe de « la construction sociale » d’un acteur donné. Dans nos sociétés livrées à la « tyrannie de la communication » (Le Breton 2017), des maladies, des tabous et toutes les formes d’interdits qu’alimente la culture du « jeun de parole » passent « sous silence » comme autant d’expressions socio-anthropologiques ayant leurs propres stratégies et connotations sociales et symboliques.
Tout en restant ouverts à accueillir tout angle d’approche (conversationnelle, pragmatique, sociologique, sémiologique, etc.) éclairant le lien entre les deux notions, nous invitons les chercheuses et chercheurs en littérature, en linguistique, en analyse du discours, en traductologie… à prendre part à ce débat et l’enrichir, en focalisant leurs interventions autour des axes privilégiés par ce colloque :
- Les mots pour dire le silence
- La ponctuation du silence ; ses sens et effets de sens
- Le silence comme expression de l’implicite (malentendu, hésitation, indignation, etc.)
- Rhétorique et argumentation « silencieuses » (Ellipses, euphémisme, ironie, etc.)
- La valeur dialogale du silence et ses effets dialogiques.
- Le silence aux travers des discours littéraire, scientifique, juridique, publicitaire, journalistique, théologique, etc.)
- Silence et interculturel : faut-il « faire parler » le silence du texte source en traduction quand on passe d’une culture à une autre, d’une langue à une autre, d’une rhétorique à une autre ?
- Le silence de la machine et les imperfections de la traduction automatique
- Le silence comme forme de tension sociale et/ou interpersonnelle
- L’expression artistique du silence (théâtre, peinture, musique, cinéma, etc.)
Comité scientifique
- Pr. Houda Ben Hammadi (Université de Carthage - ISLT)
- Pr. Jacques François (Université de Caen)
- Pr. Taoufik Djebali (Université de Caen)
- Pr. Mohamed Bouattour (Université de Sfax) - Pr. Jalel El Gharbi (Université la Manouba) - Pr. Francis Lacoste (Université Bordeaux Montaigne) - Pr. Nicolas Froeliger (Université Sorbonne Nouvelle)
- Pr. Mustapha Trabelsi (Université de Sfax)
- Pr. Christian Plantin (Université Lyon2)
- Pr. Ammar Azouzi (Université de Sousse)
- Pr. Georges Kleiber (Université de Strasbourg)
- Pr. Rached Kheelifa (Université Tunis el Manar)
- Pr. Mokhtar Sahnoun (Université la Manouba),
- Pr. Sadok Bouhlila (Université la Manouba)
- Pr. Didier Bottineau (Université Paris 10 – Nanterre)
- Pr. Mohamed Abaza (Université de Jendouba)
- Pr. Chokri Rhibi (Université de Gabès)
- Pr. Samir Labidi (Académie militaire)
- Pr. Serge Bismuth (Université de Picardie Jules Verne)
- Pr. Mounir Zrigui (Université de Monastir)
- Pr. Ali Abbassi (Université la Manouba)
- Pr. Jelena Vladimirska (Université de Lettonie),
- Pr. Dominique Lagallois (Université Sorbonne Nouvelle)
- Pr. Mohamed Bettaieb (Université la Manouba)
- Pr. Mohamed Chaouch (Université la Manouba)
Comité d’organisation
- Hassène Amdouni* (Université de Jendouba)
- Adel Najlaoui* (Université de Jendouba)
- Mahassen Mgadmi (Université de Jendouba)
- Habiba Maddouri (Université de Jendouba)
- Douroub Nasraoui (Université de Jendouba)
- Anis Teraaoui (Université de Jendouba)
* Responsables du colloque
Dates clés :
- Soumission des propositions : 25 Août 2022
- Notification aux auteurs : 15 Septembre 2022
- Confirmation de participation : 1er Octobre 2022
- Programme définitif : 20 Octobre 2022
Publication
- Réception des articles : 25 Février 2023
- Notification d’acception des articles : 25 Mai 2023**
** Les articles retenus feront l’objet d’une publication dans une revue scientifique.
Notez bien :
- Langues de communication : français, anglais, arabe
- Type de contributions : Communication de 20 minutes
- Modalités de soumission : Les chercheurs souhaitant intervenir lors de cette manifestation scientifique sont invités à envoyer leurs propositions à l’adresse suivante : colloquesilenceparole.islaib@gmail.com
- Formulaire de soumission : doivent figurer les champs suivants : Nom (s) et Prénom (s) - Affiliations - Grade - Titre de la communication - Axe choisi - Résumé (300 à 400 mots maximum) - Mots-clés (3 à 5) – Autobiographie (pas plus que 150 mots).
Frais de participation (paquet entier) :
Citoyens Maghrébins Étranger
300 TND 250 € 300 €
- Les frais d’inscription incluent : l’accès à toutes les sessions du colloque + 2 nuitées en double + un porte-document (ou cartable) + un bloc-notes + stylo + programme du colloque + badge + certificat de participation + (2 petits déjeuners + 2 déjeuners + 2 diners + 3 pauses-café).
- Les taxes (5 unités) et le supplément de logement en ‘single’ (25 unités) sont à la charge du participant et doivent être payés au trésorier du colloque et non à la réception de l’hôtel.
- Le payement est accepté sur place est sous forme de chèque ou cash à l’arrivée (les bons de commande ne seront pas acceptés). Les virements se font aux RIB suivant : Association Actes Académiques – ISLAIB : 03 018 1480101000568 68A.
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University of Jendouba
The Higher Institute of Applied Languages and Computer Science of Beja (ISLAIB)
The Department of Languages
Organises
An International Multidisciplinary Conference
Silence and Speech
November 10-12, 2022
Venue: Méhari Hotel, Hammamet
As Alfred de Vigny puts it “Only silence is great.” Following on De Vigny’s famous statement, a number of writers and thinkers have reflected on the importance of silence in our lives. Silence was a crucial part of Marguerite Duras’s literary quest. Writers and philosophers from all parts of the world have inquired into the complex link between silence and speech. Not without reason, Jean Toussaint Desanti (1975) announced the advent of “silent philosophy.” However, prior to him, Wittengstein chose to end to his Tractatus Logico- philosophicus by claiming that: “we have to keep silent if we have nothing to say.” (p.112) Yet the question remains, is keeping silent the real antithesis of saying?
Most of the writers on this issue hold opposing views; if silence is defined as the absence of speech, it can nonetheless add to the scope of rhythm, organize and determine meaning and its effect. Speech is, as defined by F. de Saussure, “an individual act of the will and the intelligence, in which one must distinguish: (1) the combinations through which the speaker uses the code provided by the language in order to express his own thoughts and (2) the psycho-physical mechanism which enables him/her to externalize these combinations (Saussure, 1971 :31).
Silence resides in the polymorphous space of human expression, whether unconscious or conscious as in philosophy, art and humanities. Speechless silence therefore means that silence is part of speech and that speech does make use of silence in its utterances. Speech “divides silence and organizes it” (Orlandi, 1996). On the contrary, silent speech implies that silence is never a synonym of the absence of language. Silence is often polysemous as it conveys different meanings; and is at times more meaningful than words.
In linguistics, at the oral level, speech is abundant and silence is but momentarily resorted to during pauses or breaks. It can denote worry, admiration, surprise, disappointment, hesitation, saturation, withdrawal, meditation etc. Being laden with meaning, silence can also reach extreme boundaries and become in itself a subject of interpretation. Viewed from this angle, resorting to pragmatics, sociolinguistics and conversational approaches, is necessary.
In writing, as the saying goes, if the deaf cannot hear thunder, he will see the rain. Pauses in discourse have a pluralistic function going beyond prosodic aspect of respiratory signs. Pauses expressed by punctuation signs (comma and semicolon) can be verbally expressed in other meaningful forms of syntax, semantics of sentences and discourse analysis; and “away from breaking up the speech, punctuation signs contribute to the intelligible unity of its meaning” (Rassam 1980: 18). This is similar for the ellipsis and other forms of “blanks” (Proust ,1971) that can convey allusion, irony, misunderstanding, deadlocks, etc.
In literature, silence is often highlighted. In drama, it is paradoxically made clear in punctuation and stage directions. In poetry, silence organizes the meter, separates stanzas, scans rhythm and rhyme and changes images. Similarly, romantic writings that alternate discourse and story include pauses for the sake of diegesis. Marguerite Duras has gone further in her exploration of the confines of the arts when she wrote “I wrote books in a difficult place, that is, between music and silence” (Duras, 2003). Like other novelists such as Michel Butor whose uncanny associations of “evocation” with “révocation” and “retour” with “détour”, Alain Robbe-Grillet’s novelistic stasis, where the abolition of action paves the way to the “silence” of narrative descriptions and Samuel Becket’s striving to relate writing with silence, the “inaudible” expression of feelings and thought is also displayed in literary and philosophical texts in old and modern Arabic literature. Silence conveys several dimensions: ethical, mystical, hermeneutical, aesthetic and existential.
Translating it is not exempt from pitfalls as many issues related to the translation of meaning, and the difficulty of translating/revealing the rustle of letters in the original. Shall we translate a comma with a comma? An Etcetera with etcetera? Lexical, syntactic and topographic systems depend on culture-languages. It can thus prove quite hard to systematically translate pauses and hesitations with a simple translation. But silence linked to translation is not a simple punctuation exercise. It extends to other communicative and cultural issues such as censorship, needs for explicitness or dilution, addition or deletion, and even to the untranslatable (Artyushkina et Zaremba, 2018). Isn’t the divide that any translation would presume a tacit pass full of interpretations and formatting worthy of investigating? Why can’t a machine replace man in translation? Isn’t the constraint to “be silent” or to “silence” someone, part of the input that the machine is unable to recognize, organize, transfer, and to “make speak” via signs it was fitted with beforehand? Formulated in such metaphorical terms, automatic translation requires the evaluation of the machine (or human) metrics used in order to improve the translation process.
From a sociological point of view, which argues that “no words consents” is highly significant and “the unspeakable belongs to a specific category of meaning” (Rinn, 1998: 38), it can often be inferred that silence can be misinterpreted as a form of weakness, politeness, trauma or social hypocrisy. However, as a psycho-social communication phenomenon, silence is also linked to other forms of interpretations such as one’s reticence and one’s understanding of the characteristics of a linguistic group that precedes (or follows) an act of violence. Silence is hence an indication of an attitude, of hostility, and even of voluntary mutism. Phenomenology allows us to observe and depict the allotted meaning of the “unsaid” experience that contributes in the “social construction” of a given actor. In our societies, engaged in a “communication tyranny” (Le Breton, 2017), diseases, taboos, and other forms of the forbidden fuel in turn a culture of “speech fasting” where things occur “in silence” as socio-anthropological expressions endowed with their own strategies and symbolic or social connotations.
The conference organizers invite papers on any of the approaches mentioned above (conversational, pragmatic, sociological, semiotic, etc.), shedding light on the tenuous link between silence and speech. We invite researchers in literature and linguistics (discourse analysis, translation studies) to take part in the conference by sending their proposals with a focus on the following axis:
- Words expressing silence
- Punctuation of silence “its meanings and effects”
- Silence as an expression of the implicit (misunderstanding, hesitation, indignation, etc.)
- “Silent” argumentation and rhetoric (ellipses, euphemism, irony, etc.).
- The value of the dialogue of silence and its dialogic effects
- Silence in literary, scientific, legal, advertising, journalistic, and theological discourse
- Silence and the intercultural dimension: Should we give words to the silence of the original text in translation when moving from one culture to another, from one language to another, from a rhetoric to another?
- Machine Silence and the imperfections of the automatic translation
- Silence as a form of social and/or interpersonal tension
- The artistic expression of silence (in drama, painting, drawing, music, cinema, etc.)
Scientific Comittee
- Prof. Houda Ben Hammadi (University of Carthage - ISLT) - Prof. Jacques François (University of Caen-Basse Normandie)
- Prof. Taoufik Djebali (University of Caen-Basse Normandie)
- Prof. Mohamed Bouattour (University of Sfax)
- Prof. Nicolas Froeliger (Université Sorbonne Nouvelle)
- Prof. Mustapha Trabelsi (University of Sfax)
- Prof. Christian Plantin (University Lyon2)
- Prof. Ammar Azouzi (University of Sousse)
- Prof. Georges Kleiber (University of Strasbourg)
- Prof. Rached Kheelifa (University of Tunis el Manar)
- Prof. Mokhtar Sahnoun (University of la Manouba)
- Prof. Sadok Bouhlila (University of la Manouba)
- Prof. Didier Bottineau (University of Paris 10 – Nanterre) - Prof. Jalel El Gharbi (Université la Manouba) -- Prof. Francis Lacoste (Université Bordeaux Montaigne)
- Prof. Mohamed Abaza (Université de Jendouba)
- Prof. Chokri Rhibi (University of Gabes)
- Prof. Samir Labidi (Military Academy)
- Prof. Serge Bismuth (University of Picardie Jules Verne)
- Prof. Mounir Zrigui (Université de Monastir)
- Prof. Ali Abbassi (University of la Manouba)
- Prof. Jelena Vladimirska (University of Latvia)
- Dominique Lagallois (University of Sorbonne Nouvelle)
- Prof. Mohamed Bettaieb (University of la Manouba)
- Prof. Mohamed Chaouch (University of la Manouba)
Organizing Comittee
- Hassène Amdouni* (University of Jendouba)
- Adel Najlaoui* (University of Jendouba)
- Mahassen Mgadmi (University of Jendouba)
- Habiba Maddouri (University of Jendouba)
- Douroub Nasraoui (University of Jendouba)
- Anis Teraaoui Nasraoui (University of Jendouba)
* Conference Chairs
Important Dates
- Deadline of submissions of proposals: August 15, 2022
- Notification of Acceptance: September 15, 2022
- Confirmation of participation: October 1, 2022
- Final Program: October 20,2022
Publication
- Submission of papers: February 25, 2023**
- Notification of acceptance of papers: May 25, 2023
**) The papers accepted for publication will be published in a scientific journal
Nota Bene
- Conference languages: French, English, Arabic
- Time allotted: 20 minutes per paper
- Modalities of submission: Participants are invited to send their proposals to the following address: colloquesilenceparole.ISLAIB@gmail. com
- Submission form: Name, first name(s), affiliation, Position, Title of paper, axis of choice, abstract (circa 300 to 400 words maximum), keywords (3 to 5), biosketch (no longer than 150 words).
Participation Fees (Full package)
Tunisian Maghrebians Foreigners
300 TND 250 € 300 €
- Participation fees cover access to all the conference panels+2 night-hotel accomodation (double room) + a briefasse (or bag) + a note book + a pen + a conference flyer +a badge + a certificate of participation + (2 breakfasts + 2 lunches + 2 dinners + 3 coffee breaks)
- Taxes (5 units) and single-room supplement (25 units) are to be paid (by cheque or cash) by the participant to the conference treasurer, not the hotel, upon arrival.
- Participation fees are to be deposited to the association “Actes Académiques” – ISLAIB acount: 03 018 1480101000568 68A