Édition
Nouvelle parution
Rachel Bespaloff, De la compréhension musicale à la métaphysique de l’instant : Écrits sur la musique et la danse (O.Salazar-Ferrer)

Rachel Bespaloff, De la compréhension musicale à la métaphysique de l’instant : Écrits sur la musique et la danse (O.Salazar-Ferrer)

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Olivier Salazar-Ferrer)

Les écrits de Rachel Bespaloff sur la rythmique, la musique et la danse représentent un moment significatif de l’évolution de sa pensée philosophique. Ces textes – peu accessibles, – ont été complètement oubliés dans la série de rééditions de ses œuvres. Le fait qu’elle ait commencé par enseigner la danse et l’eurythmie était considéré jusqu’à aujourd’hui comme un épisode biographique relativement extérieur à son œuvre philosophique. Or, c’est par une réflexion sur la danse et le rôle de la musique dans la rythmique qu’elle en vient à s’interroger sur la temporalité existentielle, sur l’analyse heideggérienne du temps et les rapports entre musique et philosophie, puis à préparer sa grande œuvre inachevée, La Liberté et l’Instant. D’une défense de l’évolution de la danse classique au contact de la rythmique à une métaphysique de l’instant conçu comme seul lieu possible de la liberté, engagé dans un débat avec Chestov, Fondane, Heidegger, Gabriel Marcel, Sartre et Camus, son parcours ne cessera d’approfondir le mystère de la temporalité et de notre être authentique au monde. Ces textes éclairent aussi une période fascinante de l’histoire de la danse moderne avant la Seconde guerre mondiale, qui fut l’occasion d’âpres débats entre les réformateurs de la danse classique et les traditionnalistes, grâce auxquels le rôle des femmes chorégraphes, en lutte contre une culture patriarcale, peut enfin être apprécié à sa juste valeur aujourd’hui. 

Édition établie, introduite et annotée par Olivier Salazar-Ferrer, maître de conférences en littérature et philosophie à l’université de Glasgow.

Rachel Bespaloff, née en 1895 à Noa Zagora en Bulgarie, est la fille de Daniel Pasmanik, théoricien du sionisme. Elle est une des principales représentantes de la philosophie existentielle de langue française du XXe siècle. Ses écrits philosophiques sont constitués de dialogues exceptionnels avec les grands existentiels (Kierkegaard, Chestov, Fondane, Nietzsche, Gabriel Marcel, Heidegger), avec les existentialistes (Sartre) et les écrivains (Julien Green, Malraux, Camus) ainsi que d'essais sur la tragédie, la condition juive, la finitude, l'art et l'existence, la musique et la temporalité. Elle s’est suicidée le 6 avril 1949 à South Hadley dans le Massachusetts (Etats-Unis) où elle s’était réfugiée après avoir été contrainte de fuir la France.   

Table des matières

Introduction par Olivier Salazar-Ferrer 

Spectacles auxquels Rachel Bespaloff a collaboré

à l’Opéra du Palais Garnier 

Écrits sur la musique et la danse 

«Danse et rythmique» (1924) 

«Controverse chorégraphique» (1924 

«De la compréhension musicale» (1926) 

« Une révélation du réel qui porte

le sceau de la musique» (1938) 

« Gabriel Marcel et la musique » (1938) 73

« Une musique qui permet à la poésie

le style de l’aveu» (1943) 75

«Lettre à Boris de Schloezer» (1948)79

«Une des étapes essentielles par où passe

l’évolution musicale» (1949) 83

«La destruction de l’instant» (1949) 85

«La dialectique de l’instant» (1949) 

Annexe 

Articles d’André Levinson sur la rythmique 

«Propos sur la Danse «En bateau» –

Le préjugé du rythme» (1922) 

«Propos sur la danse –Notes de vacances

sur quelques souvenirs de la saison» 

«La danse – un cadre vide» (1924) 

«La danse théâtrale et l’utopie rythmique» (1924) 

«La Danse» – Question d’actualité» (1924) 

«Pour prendre congé de la rythmique» (1924) 

«Épitaphe» (1925) 

Biographie de Rachel Bespaloff 

Bibliographie 

Illustrations non paginées.

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Rachel Bespaloff et la danse", par Christian Mouze (en ligne le 24 janvier 2023).

Grâce à Olivier Salazar-Ferrer, on n’en finit pas de découvrir Rachel Bespaloff (1895-1949) et une singulière pensée russe mêlée d’apports divers. Nous sommes au cœur d’une Europe orientale aujourd’hui plus que jamais brûlante et mouvante ; et c’est bien là qu’il nous faut aussi danser. Et que la culture et la pensée peuvent et doivent garder tout chemin d’un mauvais pas. Leur rôle n’est pas de donner la mort mais de comprendre la vie.