Poser que la littérature s’est démocratisée depuis l’Ancien Régime, c'est dire à la fois que la littérature a gagné en audience grâce aux bienfaits de l’instruction publique et à l’essor de l’industrie des lettres, et qu'elle a en quelque sorte perdu de son caractère sacré pour devenir une simple production de masse aux vertus essentiellement divertissantes. Des Belles-Lettres à la littérature, les textes ont perdu de leur superbe et gagné en diffusion. Comment comprendre cette évolution ? La grande littérature a-t-elle gagné en force ou en importance en conquérant de nouveaux publics, ou bien la démocratisation du monde a-t-elle entraîné une légitimisation des sous-productions qui ont fini par étouffer les chefs-d’œuvre et les noyer dans le grand bain des publications courantes ? La fin des hiérarchies culturelles constituées entraîne-t-elle la mort de la littérature considérée comme forme d’art supérieure ? Et est-ce la littérature qui s’est démocratisée, ou la démocratie qui a imposé sa littérature contre les héritages du passé ? Telles sont les questions débattues par le volume issu d'un colloque tenu à la Fondation des Treilles et supervisé par Olivier Bessard-Banquy sous le titre Splendeurs et misères de la littérature. De la démocratisation des lettres (Dunod). Fabula vous invite à découvrir le sommaire et à lire l'introduction du volume…