Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2021 (31e édition) : « Ce que portent les femmes... »
Le 31e Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde sera cette année placé sous le signe de ce que portent les femmes, et de la présence de leur parole.
Il sera remis à Paris, au Palais de Tokyo le 11 décembre à 18h et sera précédé de rencontres littéraires le 10 décembre à la Maison de l'Amérique latine et de lectures et performances le 11 décembre dans la Rotonde du Palais de Tokyo à partir de 15h.
Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde, porté par l’Institut du Tout-Monde, a été présidé depuis sa création en 1990 par Édouard Glissant et récompense chaque année une œuvre de la Caraïbe ouverte aux imaginaires et aux identités multiples en résonance.
La créolisation du monde fonde la vocation du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde dont l’ambition consiste à :
- Contribuer à une meilleure compréhension des phénomènes et processus de créolisation
- Favoriser la diffusion de l’extraordinaire diversité des imaginaires des humanités, qui s’expriment, se disent, se relayent et se relient, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques et des modes de vie nouveaux.
La créolisation du monde se poursuit, l’humanité se révèle.
Au-delà de la langue, au-delà de la Caraïbe, le Prix Carbet contribue à la promotion d’une autre vision du monde, un monde ouvert, composite, un monde riche de ses mélanges et de ses singularités, un Tout-Monde. Le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde rassemble les sensibilités autour des productions littéraires créolophones et francophones à travers leur « unité-diversité ».
La sélection finale du Prix Carbet 2021 sera diffusée le 5 décembre.
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Vendredi 10 décembre, Maison de l’Amérique latine
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11h-12h : Diffusion de Joséphine Bacon. Je m’appelle Humain, documentaire de Kim O’Bomsawin.
Lorsque les anciens nous quittent, un lien avec le passé disparaît avec eux. La femme de lettres innue JOSÉPHINE BACON incarne cette génération témoin d’une époque bientôt révolue. Avec charisme et sensibilité, elle mène un combat contre l’oubli et la disparition d’une langue, d’une culture et de ses traditions. Sur les traces de Papakassik, le maître du caribou, Je m’appelle humain propose une incursion dans l’Histoire d’un Peuple multimillénaire aux côtés d’une femme libre qui a consacré sa vie à transmettre son savoir et celui de ses ancêtres. Dans sa langue, innu veut dire « humain ».
14h – 15h : Diffusion de Monchoachi, la parole sovaj, documentaire d’Arlette Pacquit.
Retiré sur les contreforts de la montagne du Vauclin (Martinique) Monchoachi écrit tous les après-midis, après sa marche du matin dans quelque forêt de l’île. Poète (il dit que l’on devrait prononcer ce mot en tremblant), philosophe, essayiste, il cherche à construire une pensée qu’il revendique sauvage. Une pensée qui se déprend de l’Occident, donc éminemment libre. Beaucoup sont ceux qui ont puisé dans son œuvre force de résistance, de création ou de survie face à la violence de la société contemporaine. Cheminer avec Monchoachi, c’est trouver écho à nos interrogations sur notre place dans le monde, en relation avec la Nature, la Parole et le Sacré.
15h-15h45 : Les poétiques de Monchoachi, avec Arlette Pacquit.
16h-17h30 : « Femmes et transmission dans la Caraïbe », débat avec Corinne Mencé-Caster (Sorbonne Université) ; Lise Gauvin (Québec) ; Gaël Octavia (auteure de La bonne histoire de Madeleine Démétrius, Gallimard 2021) ; Monique Arien-Carrère (auteure de La Trace, Éditions de l’Institut du Tout-Monde, 2020) ; Marlène Parize-Valdor (auteure de Alètheia, Éditions de l’Institut du Tout-Monde, décembre 2021). Avec la participation de Simone Schwarz-Bart (Guadeloupe).
Dans le sillage des débats menés autour des cultures caribéennes et du rayonnement de leurs littératures, on s’est accoutumé depuis quelques décennies à envisager le rôle central joué par les femmes dans la transmission d’une identité et d’une destinée collective. Naguère réduite à une place ancillaire, cette centralité de la femme dans des sociétés qu’on a dites « matrifocales » doit pourtant être encore interrogée dans sa précision et selon ses différents aspects (sociétaux, symboliques, éducationnels…). Nous tenterons avec nos invitées, de mieux cerner la réalité de cette importance des femmes dans les espaces caribéens, et d’envisager ce que cette conscience peut dire aujourd’hui du devenir de nos humanités. Débat coordonné par Loïc Céry (ITM). Lectures d’extraits par Sophie Bourel
17h30 – 18h : Séance de signatures de nos invitées. À l’issue du débat, nos invitées présentes signeront leurs derniers ouvrages respectifs : Mérine Céco, Le pays d'où l'on ne vient pas (Écriture, 2021) ; Lise Gauvin, Et toi, comment vas-tu ? (Leméac, 2021) ; Gaël Octavia, La bonne histoire de Madeleine Démétrius (Éditions Gallimard, 2021) ; Monique Arien-Carrère, La Trace. Agouzou, femme esclave (Éditions de l'Institut du Tout-Monde, 2020) ; Marlène Parize-Valdor, Alètheia - Conte philosophique (Éditions de l'Institut du Tout-Monde, 2021).
Les différentes publications des Éditions de l’Institut du Tout-Monde seront également proposées sur place, en marge de cette séance de signatures proprement dite. Voir le site des Éditions de l'Institut du Tout-Monde.
Samedi 11 décembre, Palais de Tokyo
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15h-18h : Déroulé en forme de Chaos-Opéras pour la 31e édition du Prix Carbet, avec :
- Moi, Tituba sorcière noire de Salem
Adaptation théâtrale du roman de Maryse Condé par « La compagnie sans sommeil » et Danielle Gabou
Cet extrait du spectacle « Moi, Tituba sorcière Noire… de Salem » sera présenté par Tabué NGUMA, coordinateur du projet de la Route de l’esclave à l’UNESCO.
Chorégraphe, comédienne et metteure en scène Danielle Gabou incarne tour à tour tous les personnages (le maître, l‘esclave, la femme ou la petite fille). Elle prend elle-même en charge le récit palpitant de Tituba, fille d’esclave née à la Barbade initiée aux pouvoirs surnaturels. Tituba servira plusieurs maîtres à Boston et ensuite à Salem avant d’être jetée en prison pour sorcellerie.
Danielle Gabou sera accompagnée au Piano par Lise Diou-Hirtz qui interprétera les pièces de Johannes Brahms.
Ce spectacle a reçu le Label de l’UNESCO « La Route de l’esclave » en mai 2018.
- Mariann Mathéus
« La voix des Loas portes de l'Afrique » Mariann Mathéus avec Ahmed Barry à la guitare. Les Chants « Agassou Welo » : tous filles et fils de la Panthère ; « Louvry baryè » Papa Legba Maître des carrefours nous ouvre la barrière ; « Souflé van » souffle le vent souffle ! mes parents ont navigué souffle pour que je les revois.
- Groupe de Danmyé « Danmyé Janbé Dlo »
Démonstration de Ladja et Danmyé.
Dessins de Timothée Li : les danseurs de Ladja
- Lecture de textes par Mariann Mathéus, Roberto Jean et Laura Clauzel
La Trace de Monique Arien-Carrère, lecture par Mariann Mathéus ; Les Magnétites de Hugo Rousselin, lecture par Roberto Jean ; Par la fissure de mes mots d’Évelyne Trouillot, lecture par Laura Clauzel ; Le griot de la peinture d’Ernest Pépin par Laura Clauzel ; L’Évangile de l’homme de Miguel Duplan, lecture par Roberto Jean ; Pluie et vent sur Télumée Miracle de Simone Schwarz-Bart, par Mariann Mathéus
- Lecture par Hawad de son poème Vent Rouge (Éditions de l’ITM) ; démonstration furigraphique
- La Sagesse des lianes de Dénètèm Touam Bona, lecture par Roberto Jean
- « Récitation » du Chant d’Odono de Édouard Glissant par Jay Ramier accompagné par Hugo Vitrani
« Le chant d’Odono est un poème d'Édouard Glissant qu'il a écrit sur trois pages d'un manuscrit, dont les autres sont restées vierges. C'est dans l'obscur de sa parole, que nous assistons au commencement du poème d’un peuple invisible, qu’il a nommé Les Batoutos, et désigne tous les peuples partis des Afriques, qui ont couru l’Histoire et le monde jusqu’à aujourd’hui.
Les Batoutos sont un peuple à la mémoire « invue », dont les histoires invisibles furent portées par la parole des conteurs pendant 4 siècles, un peuple qui « nous aide à entendre que la parole de la parole, est plus belle que la parole elle-même », disait-il dans son roman Sartorius.
Le chant d’Odono ne dit-il pas ainsi l’obscur de notre palabre ? Il dit la genèse de tous ces gestes et de ces actions qui ont fini par rejoindre nos espérances. Ce nous, c’est d’abord ceux qui se sont rejoints aujourd’hui, venus de partout, ceux qui appartiennent assurément à ce peuple des Batoutos, qui s’est rendu visible, ici, au Palais de Tokyo, pour y rassembler nos mémoires.
Je crois aujourd’hui que Jay Ramier et ses invités sont les premiers de ces Batoutos et je pense qu’Edouard Glissant a laissé ces pages blanches dans son manuscrit, pour que nous tous, nous y écrivions, nos histoires enfin réunies, et avec lui, les mémoires du Ve siècle. » Sylvie Glissant.
- Hommage à Jacques Coursil. Archive de sa performance autour des Grands Chaos de Édouard Glissant, lors de sa réception du Prix Édouard Glissant. Lecture d’un texte de Jacques Coursil par Marijosé Alie.
- Lecture d’extraits des œuvres récentes des lauréats de l’édition 2020 du Prix Carbet : Yanick Lahens, Alfred Alexandre, Élie Stephenson.
- Alain Jean-Marie, pianiste. Ouverture de la cérémonie du Prix Carbet.
- 18h : Cérémonie de remise du 31e Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde
Discours officiels et interventions des membres du jury en présence et en streaming depuis les territoires et les pays concernés de la Caraïbe ; déclaration de Jacques Martial, conseiller de Paris en charge de la culture ; attendus du jury ; déclaration du lauréat.
Le jury du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde
- Ernest Pépin (Guadeloupe), Président du jury
- Patrick Chamoiseau (membre d’honneur Martinique)
- Rodolphe Alexandre (membre d'honneur, Guyane)
- Simone Schwarz-Bart (Guadeloupe)
- Miguel Duplan (Martinique, Guyane)
- Lise Gauvin (Québec)
- Nancy Morejon (Cuba)
- Romuald Fonkoua (Paris)
- Alfred Alexandre (Martinique)
- Evelyne Trouillot (Haïti)
- Dominique Aurelia (Martinique)
- Ana Kiffer (Brésil)
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