Premier symposium de critique policière. Autour de Pierre Bayard

Actes du colloque du Mans

30 et 31 Mai 2017, avec le soutien du Laboratoire 3L.AM

La critique policière a été inventée par Pierre Bayard en 2001 pour traquer les assassins qui, cachés dans les pages des livres, pensaient échapper aux griffes de la justice – suite à un raisonnement erroné du détective chargé de l’enquête, qui avait abouti à la condamnation d’un innocent. Qui a tué Roger Ackroyd ? (1998) puis Enquête sur Hamlet (2002) et L’Affaire du Chien des Baskerville (2008) ont ainsi repris les investigations bâclées par les héros, afin de dévoiler, enfin, les véritables coupables des crimes racontés. Néanmoins, la mission de la critique policière ne s’arrête pas aux bornes du genre policier, ni même aux meurtres avérés ; elle peut s’étendre sur l’ensemble des productions fictionnelles, pourvu qu’on leur applique cette méthode particulière marquée par le soupçon systématique.  

Réunissant des spécialistes de littérature et civilisation aussi bien française, anglo-saxonne qu’hispanique ou italienne, de l’époque médiévale à l’ère numérique, ce symposium, premier dans son genre, vise à faire la lumière sur les secrets cachés des fictions – secrets bien souvent cachés à l’auteur de l’œuvre lui-même. Et démontrer qu’avec un peu de méthode on peut changer le sens d’un texte sans en changer une virgule. Il a pour but de proposer des parcours alternatifs, et pour l’instant inexplorés, de lecture, au sein d’œuvres ayant pourtant donné lieu à de nombreuses analyses. Déployant ainsi, jusqu’à ses limites, mais toujours preuves textuelles à l’appui, les possibles ouverts par la fiction, il tend à faire émerger des éléments du texte utiles à sa compréhension, qui, sans cette perspective, seraient demeurés dans l’ombre. Il vise surtout à permettre aux lecteurs de redécouvrir, sous un jour renouvelé, des textes qu’il croit connaître, afin de lui donner l’envie de retourner à eux.

Les captations vidéo des interventions sont disponibles sur la plate-forme de l’Université du Mans.