Questions de société
Violences policières : Amiens, Paris, Orléans, Marseille, Toulouse, Tours, Avignon (maj. 02/04/09)

Violences policières : Amiens, Paris, Orléans, Marseille, Toulouse, Tours, Avignon (maj. 02/04/09)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Coordination Nationale des Universités)

Voir aussi nos pages: Arrestations et violences policières, Multiplications des dérives policières (Vidcasts), Des collégiens frappés "par erreur" par les CRS, gare Montparnasse (Sud-Ouest, 8/3) et encore Lyon: Violents affrontements à l'occasion de la venue de V. Pécresse (9/3).

Ci-dessous:

- Paris

- Amiens

- Orléans

- Marseille

- Toulouse. Voir une vidéo de la journée du 19 mars à Toulouse
- Tours, 31 mars

- Avignon

Et encore: "Scènes de nervosité policière", Médiapart 02 Avril 2009 (sur abonnement):

Unétudiant insulté et frappé par la Brigade anti-criminalité lors d'unemanif à Paris, qui témoigne pour Mediapart. Un commandant CRSpassablement excité devant la Sorbonne. Et un adolescent blessé lorsd'un rassemblement à Bastia. Trois petites histoires qui en disent longsur la nervosité ambiante du côté de certaines forces de l'ordre enmarge des cortèges.

et Amnesty dénonce "l'impunité" de la police française


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Paris, 24/03/09:

À Paris, place de l'Hôtel de ville, un manifestant qui avait rejoint la ronde des obstinés a été gazé au visage alors qu'il souhaitait quitter la Place de Grève. Motif: refus de retirer un autocollant militant collé sur sa veste.

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"AMIENS Les CRS chargent le rassemblement", Le Courrier Picard, 24/03/09.

Voir un reportage photographique réalisé par Emilie Pillot.

Le ministre de l'Educationnationale a inauguré, lundi, une plateforme d'aide à l'orientation. Savenue a été marquée par une manifestation sévèrement contenue.

Stupéfaction et colère : ce sont les mots qui résumentl'état d'esprit de la soixantaine de personnes qui participaient lundimatin 23/03/09)  à un rassemblement à l'occasion de la venue à Amiens du ministrede l'Éducation nationale.

Alors qu'elles se trouvaient à quelques mètres del'entrée des locaux de l'ONISEP, rue Saint-Fuscien, où Xavier Darcosdevait inaugurer une plateforme téléphonique d'aide à l'orientation,les CRS leur ont demandé de dégager la route.

« Nous nous sommes assis sur letrottoir et là, les CRS ont chargé, raconte Eddy, élève au lycéeMichelis, d'Amiens. Nous avons été stupéfaits, car nous nous étionséloignés. Ils ont chargé trois fois. » « Nousétions tous réunis, parents d'élèves, lycéens, étudiants,enseignants-chercheurs rue Saint-Fuscien, quand on nous a demandé demonter sur le trottoir pour ne pas boucher la route. C'est ce que nousavons fait, mais cinq minutes après, les CRS nous ont chargés sur centmètres, raconte aussi Kelly Poulet, du comité de mobilisation desétudiants. Ils étaient 75, nous étions à peine cent. Jamais nousn'avons cherché le rapport de force. On était assis, tranquillement. Cen'était pas simplement une charge. On a reçu des coups de pied, descoups de poings, certains ont été attrapés à la gorge. Il y a euplusieurs blessés », déplore la jeune fille. Deux jeunes ont été plus sérieusement touchés et ont été conduits au CHU par le SAMU.

Une plainte déposée

Deux syndicats d'enseignants (SE- UNSA etUNSA-Education) ainsi que la fédération de parents d'élèves FCPE ontécrit au préfet pour lui faire par de leur indignation : « Le rassemblement était calme et courtois », soulignent-ils. « Sansaucune sommation, les CRS ont chargé très violemment les manifestantspacifiques, dont nous faisions partie, pour les faire reculer. » Et ils demandent au préfet les raisons de cette action.

Dans un communiqué, la préfecture leur répond,indirectement, soulignant que la manifestation n'avait pas étédéclarée. Elle affirme que les participants ont « occupé la chaussée sous forme de sit in » et «  refusé de reculer » et que les forces de police sont intervenues pour les y obliger.

Xavier Darcos (qui n'était pas encore arrivé quand lesévénements se sont produits) a précisé qu'une délégation avait étéreçue par un membre de son cabinet. « Il y a un travail formidable qui se fait partout,nous avons des interlocuteurs avec lesquels nous discutons : c'estcomme cela qu'il faut travailler dans une démocratie », a-t-il ajouté.

Un lycéen majeur a porté plainte au commissariat. Unetrentaine d'autres lycéens ont signé un texte pour accompagner saplainte. Quant aux étudiants, ils demandent « des excuses publiques, de la part du préfet par exemple ».Tous ceux qui ont reçu des coups ont fait constater leurs blessures pardes médecins. Quant aux deux jeunes conduits à l'hôpital, ils nesouffriraient pas de blessures graves.

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ça chauffe au rectorat d'Orléans

70 étudiants et 4 profs ont occupé le rectorat d'Orléans de 11 heures 30 à 15 heures 45 et se sont fait évacuer par les troupes.

Un jeune en sang est gardé accusé par les forces armées de coups sur agent.

La FSU 45

communiqué de la La coordination de l'université d'Orléans:
La coordination des personnels et étudiants de l'université d'Orléans et des organismes de recherche, condamne vivement les brutalités policières survenues lors de  l'occupation pacifique du rectorat de l'académie Orléans-Tours. Elle dénonce l'interpellation arbitraire  d'un étudiant convoqué le 9 septembre 2009 au tribunal et exige qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Elle constate que c'est la seule réponse que le gouvernement oppose à huit semaines de  mobilisation légitime.
La coordination de l'université d'Orléans.

Communiqué de presse commun des syndicats : Sud Éducation Loiret, Sud Étudiant Orléans et Sud Recherche:

Vendredi 27 mars 2009, des étudiants, professeurs etpersonnels de l'Université d'Orléans ont investi symboliquement leRectorat de l'Académie Orléans-Tours. Alors que depuis deux moisl'Université est en grève, notamment contre le décret statutaire desenseignants-chercheurs et le décret sur la mastérisation, leGouvernement n'a réagi que par le mépris, les manoeuvres et larépression. A Orléans, à l'issue de l'occupation pacifique des locauxdu Rectorat et après avoir demandé sans succès, la présence des médiasà l'intérieur du bâtiment, les étudiants et professeurs ont été évacuéssans ménagement vers 16 heures par les forces de l'ordre.

L'un des étudiants, Aurélien, blessé, a été arrêté,menotté et conduit au commissariat central d'Orléans, d'où il a étérelâché aux alentours de 19 heures. Il devra répondre le 9 septembreprochain devant le Tribunal Correctionnel d'Orléans du délit derébellion envers les forces de l'ordre. SudÉducation Loiret, Sud Étudiant Orléans et Sud Recherche tiennent àexprimer leur soutien sans réserve à Aurélien. Ils demandent la levéedes poursuites engagées contre Aurélien, bouc émissaire de cette actioncollective. Ils s'interrogent vivement sur le fait qu'uneaction non-violente ait pu donner lieu à un tel dérapage au moment del'intervention des forces de l'ordre. Ils réaffirment plus que jamaisleur soutien à la cause des personnels universitaires en luttes et leurengagement à leurs côtés.

Orléans, le 28 mars 2009

Aussi: Incompréhension après l'évacuation musclée du rectorat à Orléans

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Marseille:

Le passage de Fillon envoie les étudiants... en garde à vue.

Par Rémi Leroux | Rue89 | 27/03/2009

http://www.rue89.com/marseille/2009/03/27/le-passage-de-fillon-envoie-les-etudiants-en-garde-a-vue

En marge de la visite à Marseille du Premier ministre FrançoisFillon ce vendredi, une trentaine de manifestants ont été interpelléset placés en garde à vue pendant quelques heures. Sans motifsapparents...

« On les emmène à Guantánamo », a dit en rigolant un policier. »Philippe a assisté à l'interpellation sur l'avenue du Prado (VIIIe)« pas musclée mais pas du tout sympa » d'une trentaine d'étudiants dela fac Saint-Charles qui se rendaient à proximité des deux sites (parcdu XXVIe centenaire et parc Chanot) où le premier ministre FrançoisFillon achevait sa visite marseillaise.

« Ils avaient l'intention de manifester, m'ont-ils dit,même s'ils n'avaient pas de panneaux avec eux. Les policiers, quiétaient partout dans le secteur du Parc Chanot, les ont plaqués contrele mur alors qu'on ne peut vraiment pas dire qu'ils avaient l'airmenaçant. »

« Embarqués par paquets de cinq dans des camions »

Julien, qui était parmi les manifestants mais qui n'a pas été embarqué, raconte

« Six camions de CRS se sont arrêtés à hauteur du petitgroupe avant que les policiers ne rabattent les étudiants contre unmur. Ils ont ensuite procédé à des contrôles d'identité et les ontembarqués par paquets de cinq dans des camions. » (Voir le diaporama)

On a appris un peu plus tard dans l'après-midi que les personnesarrêtées étaient des universitaires, étudiants pour la plupart. Cetépisode intervient huit jours après l'interpellation d'un enseignant-chercheur.

Le conseil d'UFR du centre de mathématiques et d'informatique del'université Aix-Marseille I s'est réuni dans l'après-midi de façonexceptionnelle : 

« Trente universitaires qui se dirigeaient ce matin versle parc du 26e centenaire de Marseille à l'occasion de la visite de M.Fillon ont été arrêtés sans raison par les forces de l'ordre, etmaintenus en détention au poste pendant une heure et demie. »

Indignation des universitaires marseillais

Juste le temps en fait pour François Fillon de terminer sa visitemarseillaise... Une visite dont Jean-Claude Gaudin, Maire (UMP) deMarseille, « se félicite » : 

« François Fillon a profité de cette rencontre poursouligner la mobilisation de Marseille face à la crise et pour évoquerde nombreux projets marseillais, symboles du dynamisme de la citéphocéenne. »

« Dynamisme » également de ses forces de l'ordre, donc. Lesuniversitaires marseillais se sont déclarés « indignés par ce qu'ilconsidère être une atteinte aux libertés les plus fondamentales et parl'assimilation d'actions de revendication totalement pacifiques à desactes illégaux. Ces actes d'intimidation ne contribuent en rien à larésolution des problèmes actuels de l'université. »

Procès-verbal du Conseil d'UFR exceptionnel du 27 Mars 2009

Présents, P Angot, FCastell, R Eyraud, E Jeandel, J Lapébie, C Laurent, D Lugiez, S More, CMurolo, A Nérin, L. Portal, J.M Talbot.

Représentés : B Béfort donne pouvoir à S More, P.O Mattei donne pouvoir à C Laurent, C Gérardin donne pouvoir à L Portal, M T Aimar donne pouvoir à C Murolo, C Pouet donne pouvoir à F Castell, P Siegel donne pouvoir à JM Talbot, F Lebon donne pouvoir à P Angot

Trente universitaires qui se dirigeaient ce matin 27 mars 2009 vers le parc du 26eme centenaire de Marseille à l'occasion de la visite de Mr Fillon ont été arrêtés sans raison par les forces de l'ordre, et maintenus en détention au poste pendant une heure et demie.

Le conseil de l'UFR MIM (Mathématiques, Informatique, Mécanique) de l'Université Aix Marseille I, réuni en urgence et de façon exceptionnelle le 27 mars à 13 h déclare :

 Etre indigné par ce qu'il considère être une atteinte aux libertés les plus fondamentales,
 Etre indigné par l'assimilation d'actions de revendication totalement pacifiques à des actes illégaux.

Le conseil de l'UFR MIM demande avec détermination aux présidents des 3 universités d'Aix-Marseille de condamner publiquement et fermement de telles arrestations qui vont à l'encontre de la liberté d'expression et plus généralement des droits de l'homme. Ces actes d'intimidation ne contribuent en rien à la résolution des problèmes actuels de l'université.

Le conseil de l'UFR MIM décide de fermer le CMI ce jour à partir de 15 h.

Ce texte a été voté à l'unanimité des membres du conseil.

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À Toulouse:

Pour voir une vidéo de la journée du 19 mars à Toulouse

Ladepeche.fr, 23/03/09.

"J'ai reçu un tir de flash ball dans l'oeil" lors de la manif (Toulouse)

« J'ai un oeil en moins. J'y vois tout noir. La rétine est décollée,avec un hématome interne, le plancher orbital fracturé. Le pronosticdes médecins est réservé… » Joan, 25 ans, est hospitalisé depuis jeudisoir au service d'ophtalmologie du CHU Purpan. Il va subir dans lesprochains jours deux interventions délicates, pour tenter de lui sauverson oeil. C'est la triste conséquence pour cet étudiant en L3 au Mirailqui s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, jeudi soir, enmarge de la manif interprofessionnelle de Toulouse. Joan a été atteintau visage, vraisemblablement par un tir de flash ball, lors desincidents qui ont éclaté devant le magasin Monoprix au centre ville endébut de soirée entre les forces de l'ordre et les manifestants dumouvement étudiant. Les policiers de la Bac et de la compagnied'intervention ont fait usage de ces armes, tirant des balles encaoutchouc, pour repousser les manifestants qui venaient d'effectuer un« blocage économique » aux entrées du magasin.

Quelques uns d'entre eux étaient entrés à l'intérieur, pour uneaction « d'auto distribution » symbolique aux plus démunis, méthodeapparentée aux Robins des bois.

« J'étais à la manif et je suis resté dans la cortège étudiant. Ons'est retrouvé devant Monoprix. Je suis resté aux abords. je n'étaispas dans la chaîne humaine qui bloquait le magasin. Et puis, ça abasculé. Les flics ont chargé. J'ai entendu des bruits de détonation.Un attroupement s'est formé, je me suis replié à l'intérieur pour nepas rester isolé. On s'est mis à reculer doucement.

A MOINS DE DIX METRES

On était contre la ligne des CRS. Ils m'ont tiré dessus alors quej'étais à moins de 10 mètres d'eux. J'étais effectivement au premierrang, confiant, entrain de dire on recule, on s'en va. Je n'aiabsolument pas jeté de canettes ni de projectiles. Je suis sûr quec'est une balle de flash ball qui m'a touché, vu la force et l'impact…On m'a clairement visé ».

Mael, 19 ans, étudiant et pompier volontaire a prodigué les premierssoins à Joan, transporté par ses camardes à l'intérieur du VirginMégastore. « On a attendu près de trois quarts d'heure avant que lessecours, bloqués derrière la ligne de police, puissent accéder jusqu'ànous ».

« Il est certain que je ne récupérerai pas la totalité de ma vision,un petit peu dans le meilleur des cas », confie Joan, « je trouve quec'est complètement disproportionné et injuste. Sincèrement, je necomprends pas pourquoi ils ont tiré… »

Voir la vidéo.

ET sur le site de SLU: La "protesta" contre les violences policières des étudiants et des enseignants - LibéToulouse, 24 mars 2009

Témoignage :

Bonsoir à tous,

Je reviens à l'instant de l'hôpital de Purpan, où est hospitalisé, dans un état qui fait peur à voir, un étudiant en licence de 
sociologie au Mirail.
Jeudi, vers la fin de la manifestation, les étudiants ont mené une  action « robin des bois » au Monoprix du centre ville, consistant à  réquisitionner de la nourriture puis à la redistribuer aux passants. 
Cet étudiant n'est pas entré dans le magasin, il se trouvait dehors  dans la rue. Lorsque les étudiants sont sortis avec quelques produits  négociés avec le gérant du magasin, la police a chargé sans sommation  (ce qui est contraire à la loi) et a tiré avec une arme, le  médiatique « flashball », sur des jeunes femmes et hommes désarmés et  sans aucune attitude belliqueuse. Cet étudiant à pris un « ball »  dans la tête, tirée à moins de dix mètres.
Il est à l'heure actuelle toujours hospitalisé avec la rétine décollée et de multiples fractures autour de l'oeil droit. Il doit 
subir une première opération mercredi ; une seconde est déjà prévue. 
Les médecins estiment que, dans le meilleur des cas, il pourra  récupérer deux dixièmes. Il y a de fortes chances qu'il perde  définitivement son oeil.
A l'heure actuelle il se demande s'il va porter plainte. Il ne se  fait aucune illusion sur l'issue de sa démarche : il ya très peu de  chances que son agresseur reçoive ne serait-ce qu'un blâme. Il espère  simplement alerter, par le biais des médias, l'opinion publique sur  une violence policière gratuite qui ne cesse de s'aggraver.
Un journaliste de La Dépêche a insisté pour le voir et recueillir son  témoignage. Dans un précédent article, il avait déjà évoqué le fait  que ce jeune homme (entre autres) avait été blessé par la police, ce  qui lui a valu de subir des pressions de la part de cette même  police, affirmant qu'il n'y avait eu de blessés que dans ses rangs.
Quelle que soit l'issue des interventions médicales, cet étudiant,  qui a eu une attitude parfaitement pacifique jeudi, sera handicapé à  vie.
Comment devons nous réagir, nous personnels, face à de telles  violences ?
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Communiqué:

Violences policières à l'université Paul Sabatier de Toulouse

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L'ensemble de l'université estparticulièrement mobilisée et dans le cadre de cette mobilisation lesétudiants mènent différentes actions. Ces actions ont pour but deporter nos revendications de manières symboliques afin de toucher legrand public. Nous insistons sur le fait que ces actions ne sont pasdes appels à la violence et font l'objet de préparations rigoureuses.

Cependant le mouvement à fait l'objet d'une répressionpolicière disproportionnée, dans les faits nous mettrons en avant deuxexemples du comportement scandaleux des forces de l'ordre :

Le jeudi 12 mars une occupation pacifique (assembléegénérale et conférence de presse) du hall de l'ESC était prévu, cetteaction avait pour but de dénoncer la sélection sociale matérialisée parles droits d'entrée exorbitant de cette école (7000€ en licence et12000€ en master) et la différence flagrante de moyens entre lesgrandes écoles et l'université. Environ 300 personnes y ont participéet se sont installées dans le hall d'entrée. Après quelques minutesd'occupation les forces de l'ordre sont arrivées (plus précisément laBrigade Anti-Criminalité) et ont chargé les manifestants sans somation.Les forces de l'ordre de la B.A.C ont utilisé abusivement des grenadeslacrymogènes alors que nous étions dans un lieu clos, qu'ils neportaient pas de brassards et que des étudiants de l'ESC(non-manifestants) étaient présents.

Nous condamnons la violence de l'intervention enversles étudiants, simplement impliqués dans la mobilisation et venus ensoutien dans un esprit totalement pacifique

Le jeudi 19 mars, journée de mobilisationinterprofessionnelle sur toute la France rassemblant 3 millions depersonnes dans les rues, a donné lieu à une action de blocageéconomique et d'auto-réduction organisée par l'université du Mirail.Cette action s'est très bien déroulée jusqu'à l'intervention de la BACet des CRS qui ont chargé à plusieurs reprises sur les manifestantssans sommation avec l'utilisation immédiate de matraques, de grenadesassourdissantes et de "flash-balls". Nous apprécions la prise depositions des passants, qui pris à parti, ont soutenus les manifestants(créations de chaines de salariés entre les étudiants et la police,prise en charge des blessés dans des commerces environnant,...).

Nous manifestons notre soutien à tous les manifestantsqui ont pu être blessés lors de cette action. Plus particulièrementnous adressons notre soutient à l'étudiant du Mirail qui est àl'hôpital après avoir reçu un tir à courte portée de "flash-ball" auvisage (moins de 6m), ce tir a entrainé plusieurs fractures, undéchirement de la rétine, des lésions à l'oeil... Précisons que son oeildroit a perdu la vue et qu'il ne pourra jamais la retrouver.

Délibérément la BAC et les CRS ont choisi de mettre endanger la sécurité des Toulousains. Cette répression menée de manièrecomplètement inconsidérée est scandaleuse, elle a été menée en pleincentre ville prenant en étau les passants parmi lesquels se trouvaientdes enfants et des personnes âgées.

Nous dénonçons la violence policière injustifiée quin'apporte que l'incompréhension et renforce la détermination desmanifestants.

Paul Sabatier en gréve

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31 mars à Tours,

Cet après-midi à Tours, suite à une cérémonie de remise des démissions   de nos responsabilités administratives et pédagogiques, une centaine   d'enseignants et d'étudiants ont entamé une "ronde" sur une des places   de la ville, interrompant la circulation; la police arrivée sur place   s'en est prise brutalement à une personne qui avait touché le capot  d'une voiture de police; deux collègues sont intervenus pour leur   demander de cesser, l'un d'eux a sorti son appareil photo, les  policiers lui ont immédiatement demandé de le leur donner (il n'avait  encore rien photographié), il a refusé et a immédiatement été  brutalement frappé au ventre par un policier, les manifestants ont été  aspergés à la bombe lacrymogène, dont une collègue en plein visage. 

Quelque temps après, les pompiers ont emmené notre collègue à  l'hôpital (3 jours d'arrêt); les policiers l'attendaient à sa sortie 
et l'ont emmené au poste: il est en garde à vue pour au moins 24h, n'a  pas eu le droit de parler à son épouse ou à quiconque, nous n'en  savons pas plus pour l'instant.

Et sur le site Bellaciao:

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article83393

TOURS, 31.03.09 - repression policière envers des enseignants-chercheurs et des étudiants

Suite à neuf semaines de grève nationale du mondeuniversitaire qui n'ont eu d'écho que le mépris du gouvernement, lacoordination nationale universitaire a appelé à la démission massivedes enseignants-chercheurs de leurs fonctions administratives. Mardi 31mars, 70 enseignants-chercheurs de l'Université François Rabelais deTours répondent à cet appel en mettant en scène leur démission. Puis,avec des étudiants, ils décident ensemble d'un sit-in pacifique sur lecarrefour Anatole France en vue d'informer la population de leurinitiative. Quelques minutes après leur arrivée, une voiture de policetente de se frayer un passage au milieu des manifestant-e-s qui le leurrefusent dans un premier temps. Puis le cortège s'écarte pour laisserpasser la voiture et c'est alors que l'un des manifestants tape sur lecapot. Les policiers sortent, attrapent celui-ci et le mettent à terresi violemment que son visage est en sang. Profs et étudiant-e-s tententde s'interposer, un professeur reçoit un coup de matraque dans lescôtes. Pour disperser la foule, les policiers utilisent deslacrymogènes : une enseignante est gazée à 5 cm du visage. Ilsembarquent le manifestant qui avait frappé sur la voiture, le groupeobstrue le passage de cette dernière. Le conducteur accélère, blessantplusieurs personnes et manquant d'écraser une étudiante… a-t-on évitéle pire ? Résultat des courses  : l'enseignante gazée est emmenée àl'hôpital par les pompiers  ; idem pour le professeur frappé, avant quela police ne vienne l'y récupérer pour le placer en garde à vue. Deuxétudiantes sont également blessées au genou et à la poitrine, et lemanifestant interpellé est au commissariat.

Il y a un mois déjà, le président de l'université deParis IV Sorbonne mettait en garde le gouvernement contre les attitudespolicières répressives, seules réponses à la contestation estudiantine,et rappelait la responsabilité des dirigeants en cas de débordements.Il est inadmissible que les forces de l'ordre puissent, en touteimpunité, s'accorder le droit d'intervenir de cette manière. C'estpourquoi nous allons déposer plainte pour mise en danger de la vied'autrui, coups et blessures. Nous condamnons l'attitude hypocrite etmanipulatrice de Loïc Vaillant, président de l'Université de Tours, quid'un côté manifeste son soutien au professeur arrêté mardi 31 mars,mais qui de l'autre n'a pas hésité à envoyer à plusieurs reprises despoliciers en tenue anti-émeute dans le but d'expulser des étudiantsoccupant pacifiquement la faculté des Tanneurs.

Le mouvement universitaire est un mouvement national etlégitime qui refuse la libéralisation de l'éducation, et plusglobalement de la société. C'est pourquoi nous dénonçons toutetentative de le museler, que ce soit à travers la répressionmédiatique, administrative ou policière. On aura beau faire taire lesmessager-e-s, le message, lui, restera et s'amplifiera. Nous appelonsdonc chacun-e à rejoindre le mouvement et à construire ensemble desalternatives.

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Répression à Avignon : les flics se vengent ?
mercredi 1er avril 2009
Source: SUD Etudiant 84 / Bellaciao http://bellaciao.org/fr/spip.php?article83430

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Témoignage d'une étudiante avignonnaise :

"Aujourd'hui une des actions faite par les étudiantscomposant le groupe de lutte active de l'Université d'Avignon était derentrer dans la mairie afin de rencontrer Madame la Maire pour qu'elles'exprime sur la situation actuelle de l'Université de sa ville. Noussommes donc entrés, de force, la porte nous ayant été fermée par ungroupe de policiers (une mairie est ouverte à ses habitants enprincipe, et ils n'ont théoriquement pas à forcer le passage pour ypénétrer...). Nous nous sommes postés devant la porte du bureau deMme Roig, suivis de près par un individu gesticulant dans tous les senset nous scandant qu'il était interdit de s'imposer de cette manière.L'arrivée de policiers municipaux nous a amenés à nous asseoir devantle bureau pour faire entendre notre voix.

Des policiers ont alors attrapé certains d'entre nousde force pour les évacuer, jusqu'à sortir des matraques et commencer àtaper dans le tas. Nous nous sommes fait poussés dans les majestueuxescaliers de la République, des étudiants ont eu droit à des coups decasques, des claques. Un film a été tourné lors de ces évènements afinde prouver que notre mouvement était pacifique, non violent. La caméraa été prise par les services de police et cassée pour ensuite êtreeffacée par ses mêmes forces de police. Bilan : un professeur a eul'oreille en sang, des étudiants ont des douleurs dorsales dûes auxcoups de matraques, un de ceux-là s'est pris une claque dans le visage,des jeunes filles présentes se sont faites taper et ont roulé dans lesescaliers.

Est-ce normal de répondre par une telle violence à despersonnes ne demandant qu'un dialogue qui leurs est refusé depuisquelques mois déjà? Que signifient ces attaques faites à des citoyens?Comment se fait-il que des policiers se permettent de les taper alorsqu'aucune attaque ne leurs a été faite? J'ai mal à ma France..."

Cette répression fait donc suite à une action menée parles étudiants et enseignants avignonnais. Rappelons que ceux-ci avaientdéjà bloqué l'IA puis occupé la mairie vendredi dernier, et occupé larue de la République puis un poste de police hier. La tension monte,alors que doit avoir lieu demain une AG décisive pour la suite dumouvement, soumis à des pressions de la part des jaunes et del'administration.