Que nous vivions aujourd’hui à l’âge de la traduction veut dire ceci : la traduction n'est pas la petite sœur de l’écriture, elle en est la jumelle, son miroir, peut-être même quelque chose comme son creusement. Le comprendre, c’est comprendre autrement la littérature, le poème et leurs enjeux théoriques, politiques et éthiques. C’est toute la force du récent livre de Tiphaine Samoyault (Traduction et violence, Seuil, 2020) de nous inviter à prendre la mesure de ce changement de paradigme. La récente livraison que la revue Po&sie consacre à la traduction, à l'initiative de M. Deguy, C. Mouchard et M. Rueff, et qui s'ouvre par un entretien avec T. Samoyault, mêle la théorie et la pratique au fil de trois sections : des textes théoriques qui comprennent des passages à la pratique, des traductions ou des retraductions accompagnées de notules théoriques, des traductions ou des retraductions sans commentaire. Qu’un numéro consacré à la traduction s’achève sur un hommage à Paul Celan ne tient pas aux seules circonstances (mort il y a cinquante ans, Celan aurait eu 100 ans en 2020) : Celan n’est pas un poète qui traduit, c’est un poète-traducteur.
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