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Sottise et ineptie de la Renaissance aux Lumières. Discours du savoir et représentations romanesques

Sottise et ineptie de la Renaissance aux Lumières. Discours du savoir et représentations romanesques

Publié le par Eloïse Lièvre (Source : C18L)

Sottise et ineptie, de la Renaissance aux Lumières
Discours du savoir et représentations romanesques.
Colloque organisé par le Centre d'études du  roman et du romanesque
U.P.J.V. Amiens, mars 2004


Responsables Nicole Jacques-Lefèvre et Anne-Pascale Pouey-Mounou
« Par ainsi, la fausseté qui vient d'ignorance ne m'offense point, c'est l'ineptie ».
« A cette sorte de discipline regardait le vieux Caton, quand il dit que les sages ont plus à apprendre des fols que les fols des sages » Montaigne, Essais, III, 8.
« De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme ». Boileau, Satire VIII
« Celui qui vous parle n'est ni un savant ni un philosophe, mais un homme simple, ami de la vérité ». J.-J. Rousseau, L'Emile
Innocent, ingénu, simple ou simplet, rustre, stupide, sot, naïf ou franchement imbécile, fou, inepte, inapte ou inadapté : autant de qualificatifs qui pour l'homme d'aujourd'hui frôleraient l'injure, mais qui, de la Renaissance aux Lumières, ont pu désigner quelque chose de la nature de l'homme.
Pris dans la double tradition du stultus et de l'idiota, irrécupérable et représentatif à la fois, l'homme qui mérite d'être ainsi désigné est-il en proie à une ineptie constitutive ou à une carence individuelle, miroir de ses semblables par sa stupidité d'homme ou par son irréductible différence ? Si l'on peut dégager les constantes d'une telle interrogation, ses conditions, ses modalités et ses conclusions subissent, en trois siècles, une significative évolution.
Les réflexions philosophiques sur l'ineptie ou la sottise posent le problème du rapport de l'homme à la connaissance, mais se situent aussi plus largement dans la perspective, à la fois ontologique et sociale, d'une nouvelle définition de la nature de l'homme : celui que régit une ineptie foncière renvoie chacun à l'expérience d'une nature méconnue, selon des modalités où se jouent le devenir individuel, le rapport à la nature et à la culture, et la positivité ou la négativité  des représentations sociales. Simultanément, ou en décalage avec ces théories, diverses représentations ou figurations fictionnelles de l'homme inepte apparaissent, qui le mettent souvent en relation à la figure, elle-même évolutive, du savant et du sage, ou encore de l'homme conforme à des normes sociales.
Plusieurs axes d'étude peuvent donc être envisagés :
- De l'homme en général à l'homme particulier
- Nature contraignante ou création de soi et devenir
- Définition dépréciative ou valorisation paradoxale
- De la nature de l'homme à l'homme naturel
- Connaissance et méconnaissance
- Nature et culture
- Education positive et éducation négative
- Représentations théâtrales et romanesques
- Discours de l'ineptie et parole de l'homme inepte
- L'homme inepte en société
- Du sot au fou, les métamorphoses de l'ineptie
- Etc