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Transmission des mythes. Manuscrits et imprimés : antiquité et temps modernes (séminaire TIGRE, en ligne)

Transmission des mythes. Manuscrits et imprimés : antiquité et temps modernes (séminaire TIGRE, en ligne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Evanghelia Stead)

Ouverture du séminaire.

Séance 1 : Transmission des mythes. Manuscrits et imprimés : antiquité et temps modernes

Charles Delattre (Université de Lille et CNRS, UMR 8164, HALMA, Histoire Archéologie Littérature des Mondes Anciens) : « Des mythes à la poubelle. Composition et circulation d’un savoir mythologique écrit dans l'Antiquité »

 

Dans l’Antiquité grecque et romaine, de l’époque classique à l’époque impériale, l’écrit est largement pratiqué. Cependant il ne se diffuse pas de façon massive ou à grande distance, comme à l’époque moderne avec l’imprimé, mais par des canaux privés, multiples et concurrents, et finit souvent dans les poubelles. Les papyrus découverts dans les sables d’Égypte, dans les rebuts et les décharges antiques, nous donnent accès à tout un monde de l’écrit, où le mythe prend également sa place. Au milieu de la correspondance privée, des livres de compte et des pétitions judiciaires, on trouve également des fragments d’œuvres littéraires, qui participent à la création d’un univers poétique et mythologique similaire à celui que nous connaissons depuis la Renaissance comme « mythologie gréco-romaine ». De façon plus originale, on a retrouvé aussi des textes de commentaire, des annotations, des listes, des anthologies et des bouts de dictionnaire qui fondent un savoir mythologique en action. L’analyse non seulement des textes, mais des supports (identification de l'usage du papyrus, de l’écriture ou du type d’écriture, de réemplois éventuels, etc.) permet d’aller au delà des textes et de restituer des circuits, voire des gestes dans lesquels le savoir mythologique de l’époque trouve une incarnation.

Evanghelia Stead (UVSQ Paris-Saclay, CHCSC, et Institut Universitaire de France) : « Faust, un mythe de l’imprimé ? Circulations par l’image »

 Faust, compagnon de Gutenberg et inventeur de l’imprimerie ? Cette page moins connue du mythe de Faust, pourtant vivace depuis le xvie siècle, a fasciné plusieurs auteurs jusqu’à Gérard de Nerval qui pensa à une tragédie restée à l’état de fragment, et lui consacra avec Joseph Méry L’Imagier de Harlem, drame-légende en cinq actes et dix tableaux (1851). Il nous servira de clé pour aborder la culture de l’illustration au xixe siècle, siècle majeur des images et de l’imprimé, qui modifia le sens du terme illustration en français. L’exposé montrera la circulation des images et leur importance dans la compréhension, la diffusion et les fonctions de Faust, première partie, tragédie majeure de Goethe (1808).