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Poésie du moment 1800. Poétiques et territoires (Séminaire 1800, MSH Lyon)

Poésie du moment 1800. Poétiques et territoires (Séminaire 1800, MSH Lyon)

Publié le par Marc Escola (Source : Jean-Marie Roulin)

Poésie du moment 1800 : poétiques et territoires

Maison des Sciences de l’Homme

14, avenue Berthelot - Lyon 7e.

Salle Élise Rivet. 

La MSH est desservie par le tramway T2 (arrêt Centre Berthelot).
La station de métro la plus proche est celle de la place Jean Macé (ligne B).

 

14h. Introduction, par Stéphanie Genand et Jean-Marie Roulin

14h.15 Hugues Marchal (Université de Bâle) :

« Terrains et strates du poétique chez Jacques Delille : les champs de L’Homme des champs (1800) ».

Nicolas Leblanc (Université de Bâle, docteur) :

« Poésie et sensibilité dans l’œuvre de Jacques Delille : une didactique de la compassion ».

16h.     Pause

16h. 30 Pierre Dupuy (Université Lyon 3, doctorant) :

« Alfred de Vigny, “Le Cor” (1826) : Poésie, théâtralité, musicalité ».

17h. 30 Fin

 

Présentation

Répondant à l’amicale invitation de Sarah Al-Matary et Stéphanie Zekian, la sixième séance de « 1800 » se tiendra dans le cadre du séminaire « Littératures et arts xixe-xxe siècles » de l’UMR IHRIM. Il portera sur la poésie du moment 1800. Il s’agira de défier la doxa qui voudrait que ces années n’ont eu de poésie que sous la figure posthume, martyrologique et, suprême déboire, néoclassique, d’André Chénier. De 1819, date de l’édition qu’a donnée Latouche de ses poésies, à 1820, année de la publication Méditations poétiques, la frontière serait franchie, le partage des eaux fait, entre celles, usées, de la poésie légère, pour ne pas dire creuse, du xviiie siècle, et celles, riches et torrentielles, de la poésie romantique, le Hugo des Orientales et Sainte-Beuve prenant, dès les années 20, le relais de Lamartine. Dans une confrontation inédite, les cas de Jacques Delille, né en 1738, et du jeune Vigny, de 60 ans son cadet, permettront de s’interroger sur ce qu’est la poésie de ce moment, de dessiner d’autres continuités ou ruptures, d’éclairer un territoire que l’histoire littéraire a couvert de son ombre. Et si, en poésie aussi, 1800 s’avérait, dans ses contradictions même, un temps séminal ? 

 

Hugues MARCHAL, Professeur – Université de Bâle

Terrains et strates du poétique chez Jacques Delille : les champs de L’Homme des champs (1800)

Le xixe siècle, en proclamant la « ruine » complète de Delille (1738-1813), a fait oublier l’immense célébrité dont ce poète jouit de son vivant En se concentrant sur L’Homme des champs, dont la parution fit événement en 1800, on explorera la complexité des enjeux d’une poésie didactique et descriptive qui rompt avec le primat poétique classique de la fiction mais qui refuse le lyrisme personnel, pour privilégier une posture conative telle que le texte s’offre simultanément comme une création en soi et comme une invitation à transformer le monde.

 

Nicolas Leblanc, Docteur – Université de Bâle

Poésie et sensibilité dans l’œuvre de Jacques Delille : une didactique de la compassion

Il est depuis le romantisme convenu de voir en Jacques Delille un maniaque de la périphrase précieuse et un poète dépourvu de sensibilité. Or, sa poésie n’est pas réductible au seul exercice de style. En de multiples endroits de son œuvre, le poète appelle ses destinataires à la pitié. Compassion des plus aisés envers les plus démunis, des républicains intransigeants envers les royalistes, ou des hommes envers les animaux, voilà autant de thèmes que l’on retrouve dans les poèmes de Delille et sur lesquels j’aimerais m’arrêter dans cet exposé.

 

Pierre Dupuy, Doctorant – Université Lyon 3

Alfred de Vigny, « Le Cor ». Poésie, théâtralité, musicalité.

Écrit en 1824 et publié dans les Annales romantiques en 1826, « Le Cor » constitue le résultat d’une intense réflexion d’ordre esthétique menée par Alfred de Vigny à ses débuts. Reliquat de Roland, une tragédie inachevée, héritier des lectures de Shakespeare et de Wieland, ce poème témoigne de l’extraordinaire inventivité des poètes romantiques des années 1820 et montre à quel point le premier romantisme fut avant tout une entreprise de renouvellement des formes et des genres littéraires.