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S. Kaganski, Abbas Kiarostami (1940-2016) : un grand cinéaste poète et théoricien nous quitte

S. Kaganski, Abbas Kiarostami (1940-2016) : un grand cinéaste poète et théoricien nous quitte

Publié le par Nicolas Geneix

Serge Kaganski, Abbas Kiarostami (1940-2016) : un grand cinéaste poète et théoricien nous quitte

Article publié sur le site des Inrockuptibles, juillet 2016.

"(...) Viendra ensuite Five, dans lequel le cinéaste pousse à fond sa veine contemplative, poétique, abstraite : une série de plans-séquences fixes sur un rivage, une promenade de bord de mer, la nuit sur un lac pendant un orage… Kiarostami observe des formes, des mouvements, des gens et objets, du temps qui s’écoule, les éléments, sans dialogues, ni situation, ni psychologie, en restant obstinément et volontairement à la surface des choses.

(...)

On avait rencontré plusieurs fois le maître de Téhéran. Toujours protégé par le double filtre de ses éternelles lunettes noires et de son interprète, Kiarostami se livrait peu, évoquait la politique de façon sibylline (sauf dans les dernières années), ne parlait que de ses films sans jamais donner le sentiment d’aller au fond des choses. Il a toujours été courtois mais distant, mystérieux. Difficile de percer l’être persan. Mais au fond, cela n’est pas important.

L’essentiel, c’est l’œuvre, protéiforme (docus, fictions, courts, longs métrages, photos, poèmes, installations…) qui contient toutes les questions, réponses et non réponses au sujet de Kiarostami, qui nous regarde d’aussi haut que celles des poètes persans.

Abbas Kiarostami écrivait lui-même des poèmes extraordinaires, magnifiques haïkus version iranienne, comme celui-là : jour merveilleux de la naissance, jour amer de la mort, quelques jours au milieu. "

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