Essai
Nouvelle parution
Roberto Calasso, Ce qui est unique chez Baudelaire

Roberto Calasso, Ce qui est unique chez Baudelaire

Publié le par Marc Escola

Traduit par Donatien Grau

Ouvrage publié en coédition avec le Musée d'Orsay.

« Baudelaire s’est trouvé vivre au carrefour de la Grande Ville, qui était le carrefour de Paris, qui était le carrefour de l’Europe, qui était le carrefour du XIXe siècle, qui était le carrefour d’aujourd’hui. Ce n’est qu’à travers lui que nous en prenons conscience. On se demande pourquoi. C’est à cause du formidable écart entre son intelligence et ce qui l’entourait. Une intelligence d’un nouveau genre, fondée sur les nerfs. Mis à nu, les nerfs étaient le nouveau sensorium, le dernier fond – labile – sur lequel s’appuyer. En même temps que le regard. Le regard de Baudelaire n’a pas subi les outrages du temps. Il n’a pas été terni, rien ne l’obscurcit. Pour ceux qui le suivent, comme une lueur intermittente, se révèlent des barrières de corail, des tunnels sans fin, des réseaux de ruelles. Ils constituent le paysage de ses années, qui continue de s’étendre jusqu’à aujourd’hui – et au-delà. » — Roberto Calasso

Cet essai résulte des décennies de fréquentation de l’œuvre de Baudelaire par le grand lettré qu’est Roberto Calasso. Au travers d’une lecture intime du texte, mais aussi de la connaissance des multiples récits, correspondances de l’auteur, Roberto Calasso a atteint une expertise peu égalée de l’œuvre de Baudelaire. Pour célébrer le bicentenaire de la naissance du poète, à l’invitation du musée d’Orsay et des Belles Lettres, il s’est replongé dans ses lectures, pour en extraire des leçons sur ce qui fait la radicale irréductibilité de l’œuvre de Baudelaire, de sa sensibilité et de sa conception du monde.

Feuilleter un extrait…

Roberto Calasso (1941-2021) fut une des grandes voix de la tradition européenne. À Milan, il dirigea la prestigieuse maison d’édition Adelphi. Chercheur passionné des récits de la tradition européenne, il fut l’auteur d’une œuvre protéiforme, dont en 2008, La Folie Baudelaire, livre pour lequel il remporta le Prix Chateaubriand. Il enseigna dans les plus prestigieuses enceintes du monde (université d’Oxford, Collège de France...) et contribua régulièrement à la New York Review of Books.