Colloque organisé et financé par l'Ecole doctorale III (« Littératures françaises et comparée) et l'Equipe d'accueil 4503 (« Littératures françaises XIXe-XXIe siècles ») de l'Université Paris-Sorbonne.
Comité scientifique: Didier Alexandre
A la fin du XIXe siècle, la littérature, en particulier le roman et la poésie, est traversée par un clivage qui traverse les cultures
nationales, européennes et mondiales : elle oscille entre un repli identitaire, et sa définition est alors nationale, voire nationaliste, et
uneouverture aux idéaux littéraires, intellectuels, politiques, européens voire mondiaux, portés par des traductions, des essais,
des récits de voyage. Une pensée cosmopolite renaît au tournant du XXe siècle, prolongeant les idéaux stoïciens, l’universalisme
catholique, les ambitions humanistes des Lumières et des romantiques, traçant les contours d’une littérature universelle. Bien
des écrivains donnent forme à cette pensée cosmopolite ou se cantonnent à l’espace français. Ce n’est pas seulement l’espace
figuré dans le roman et le poème qui est concerné : ce sont aussi la pensée de la littérature, les canons littéraires. Une pensée
européenne se développe dans les revues ou est formulée par des écrivains parmi lesquels Valery Larbaud est le représentant le plus connu, lui qui fut un véritable passeur de textes par son travail de traducteur. Que l’on y voie une manifestation du « nouveau mal du siècle », une réponse au sentiment de déclin de l’Occident (la « crise de l’esprit » dont traite Valéry au lendemain de la Première Guerre mondiale), une résurgence de l’idée de Weltliteratur, ou une nouvelle façon de penser l’être-au-monde face aux nationalismes, le cosmopolitisme a en tous les cas participé au développement d’un sentiment et d’une culture européens, voire mondiaux, appelés à se modifier constamment face aux événements du XXe siècle : conflits mondiaux, guerre d’Algérie, entrée dans l’ère post-coloniale, ouverture à l’ère francophone. Le barbare n’est plus là où l’on croit et le nationalisme s’ouvre à l’alternationalisme.
Programme:
Mercredi 5 juin
9h Accueil des participants
9h30 Introduction au colloque
Paradoxes fondateurs du premier cosmopolitisme
10h
« Paul Bourget, peintre et critique du cosmopolitisme dans Cosmopolis »
Vital Rambaud (Paris-Sorbonne Abu Dhabi)
10h30
« Flèche d'Orient de Paul Morand : voyage identitaire et cosmopolitisme européen »
Eric Levéel (Stellenbosch University – Afrique du Sud)
Discussion – Pause café
11h30
« La Comédie humaine de la IIIe République »
Christophe Pradeau (Paris-Sorbonne)
12h00
« Entre communauté locale et société mondiale : la province à l'heure du cosmopolitisme (1900-1940) »
Nicolas Di Méo (Bordeaux 3)
Déjeuner (buffet)
« Esprit français » et internationalisme
14h30
« Valery Larbaud, un esprit français ? »
Amélie Auzoux (Paris-Sorbonne)
15h
« Marcel Pagnol et l'écriture d'une Provence cosmopolite »
Marion Brun (Paris-Sorbonne)
Discussion – Pause
16h
« Défaire le nationalisme? Sur Roger Martin du Gard (Jean Barois, Les Thibault, Maumort) »
Hélène Baty-Delalande (Paris 7)
16h30
« Un petit air du Japon. Le mondial et le local selon Jean-Philippe Toussaint. »
Michel Collomb (Montpellier)
17h Clôture de la première journée
Jeudi 6 juin
9h Accueil des participants
Cosmopolitisme et Europe
9h30
« Les dialogues épistolaires des auteurs français avec Ernst Robert Curtius : un avatar moderne de l'Europe des Lettres ? »
Audrey Giboux (Clermont-Ferrand)
10h
« La notion d’ « Europe » dans les périodiques littéraires et artistiques (1890-1914) »
Alexia Kalantzis (Cergy-Pontoise)
Discussion – Pause
Questionnements (inter) nationaux de l'Après-guerre
11h
« L' (inter-)nationalisation de la littérature dans l’Après-guerre »
Ann Jefferson (Oxford University)
11h30
« Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar : de la réflexion nationale au reflet universel »
Marina Grigoropoulou (Grèce)
Déjeuner (buffet)
14h
« Pourquoi une science-fiction française ? Réussites et résistances d'une littérature dominée »
Simon Bréan (Paris-Sorbonne)
Théories modernes de l'internationalisme
14h30
« Supplément au roman national: Paris, capitale de la couleur »
Romuald Fonkoua (Paris-Sorbonne)
Discussion – Pause
15h30
« Vers un nouveau cosmopolitisme : ironie, écologie et écriture de la nature »
Pierre Schoentjes (Gand – Belgique)
16h
« Le déploiement du lieu chez Kateb Yacine et Edouard Glissant »
Anne Douaire (Rennes 2)
16h30
Clôture du colloque
Didier Alexandre (Paris-Sorbonne)