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Raconter à la première personne, de la Renaissance aux Lumières. Le travail de la mémoire (Sorbonne nouvelle)

Raconter à la première personne, de la Renaissance aux Lumières. Le travail de la mémoire (Sorbonne nouvelle)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marc Hersant)

« Raconter à la première personne, de la Renaissance aux Lumières »

Thème des années 2019-2020 et 20202-2021 : Le travail de la mémoire

(Marc Hersant, Nathalie Kremer, Érik Leborgne, EA174, « Lettres 18 »)

Toutes les séances de février à juin 2020 ont lieu le vendredi de 14h à 16h30 en salle Max Milner

(Sorbonne, escalier C, deuxième étage)

 

« Lettres 18 », composante dix-huitièmiste de l’EA174 « Formes et idées de la Renaissance aux Lumières » à l’Université Sorbonne Nouvelle, ouvre à partir de l’année universitaire 2019-2020, un séminaire régulier sur l’usage de la première personne dans le récit et sur ses transformations aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Fidèle à une tradition initiée par les travaux fondateurs de René Démoris, ce séminaire a pour but d’étendre les recherches sur la période Classicisme-Lumières à l’ensemble de la « première modernité » (avec des extensions possibles de la fin du Moyen Âge à la période romantique), et d’ouvrir ainsi le champ de la première personne narrative : mémoires, romans-mémoires, romans épistolaires, journal, récits de voyage, récits spirituels ou mystiques, lettres, autobiographies…on s’intéressera notamment aux relations qu’entretiennent sur tous les plans ces formes et genres majeurs de la littérature narrative à la première personne dans la période concernée.

Pour cette première année de rencontres, le séminaire aura pour but d’étudier les manières dont le narrateur, réel ou fictif, donne à voir le travail de la mémoire à l’œuvre dans l’écriture. On se demandera par exemple si la description du processus mémoriel se fait de la même manière dans les écritures fictionnelles et non fictionnelles ; on s’interrogera sur les rapports entre mémoire et invention, mémoire et création dans le récit à la première personne de la première modernité ; on examinera les moments où le passé, dans une logique de remémoration, « remonte » dans le présent de l’écriture et l’affecte émotionnellement ; on s’intéressera aussi aux cas où le processus mémoriel est travaillé de l’intérieur par des obsessions ou des traumas ; on comparera différents souvenirs d’un même événement historique ou privé.

On se demandera dans quelle mesure l’évocation du travail de la mémoire participe à la construction de l’image de l’énonciateur, réel ou fictif, et contribue ou non à sa fiabilité du point de vue du lecteur. Existe-t-il des cas de « mémoire involontaire » rapportés par des narrateurs, antérieurement à la Révolution et à l’époque romantique ? Quelle mise en scène des défaillances ou des fractures de la mémoire est proposée par les narrateurs réels ou fictifs ? Des interventions sur de grands modèles « autobiographiques » (au sens le plus large) antérieurs (comme les Confessions de saint Augustin ou la Divine comédie) ou sur des textes étrangers (les mystiques espagnols, les romans picaresques, les Novels en forme de romans-mémoires de Defoe et ses successeurs) pourront enrichir la réflexion collective.

 

Programme de l’année 2020 :

 

Vendredi 7 février 2020 :

Sylvie Jouanny (Université Paris Est Créteil) : « La mémoire à l’œuvre dans les écritures à la première personne : jalons théoriques d’hier à aujourd’hui ».

Damien Crelier (Sorbonne Université): « Le discours de la remémoration dans les Mémoires de Saint-Simon ».

 

Vendredi 6 mars 2020 :

Jean Balsamo (Université de Reims) : « Mémoire, souvenir et écriture personnelle dans les Essais de Montaigne ».

Erik Leborgne (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) : « Mémoire et déni dans les romans de Prévost (Cleveland, Histoire d’une Grecque moderne, Mémoires d'un honnête homme ) ».

 

Vendredi 24 avril 2020 :

Fabienne Bercegol (Université de Toulouse) : « L'emprise émotionnelle du passé dans Atala et René de Chateaubriand »

Lionel Piettre (Université Grenoble Alpes) : « "Et demeuray plus de trois nuicts en ceste peur"... Permanence du danger et écriture du commentaire chez Blaise de Monluc »

 

Vendredi 12 juin 2020 :

Patrick Dandrey (Sorbonne Université) : « Feintes et fruition de la mémoire de soi. Pour une archéologie de l’autofiction (à propos de Tristan l’Hermite) »

Cyril Francès (Université Lyon 3 Jean Moulin) : «"Tu oublieras aussi Henriette" : effacement et rémanence du souvenir dans l'Histoire de ma vie de Casanova ».

 

(dates et salle sous réserve après l’été 2020)

 

Vendredi 2 octobre 2020 :

Jean-Paul Sermain (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) : « le langage du temps dans les textes à la première personne de Marivaux ».

Jean Garapon (Université de Nantes) : « Les surprises et les entraînements de la mémoire chez la Grande Mademoiselle. »

 

Vendredi 27 novembre  2020 :

Fabienne Boissieras (Université Lyon 3 Jean Moulin) : « Anamnèse et analepse dans La Vie de Marianne ».

Sophie Houdard (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) : « Jean-Joseph Surin : se souvenir de Loudun ( 1635-1665) ».