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Que devient la littérature québécoise ? Formes et enjeux des pratiques narratives depuis 1990

Que devient la littérature québécoise ? Formes et enjeux des pratiques narratives depuis 1990

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Manon Auger)

Au Québec, l’émergence du contemporain, en tant que configuration esthétique, est en général associée au début de la décennie 1980. Si c’est aussi le cas en France, le discours critique sur la littérature québécoise des trente dernières années est, pour sa part, particulièrement orienté par le prisme de cette décennie qui aurait marqué la fin de la modernité et de l’affirmation d’une identité nationale au profit de la multiplication des pôles de référence, de la focalisation sur le sujet individuel et de l’éclatement des formes. Or, le champ institutionnel et éditorial québécois a connu bien des changements depuis 1990, dont la création de plusieurs nouvelles maisons d’édition (Alto, Héliotrope, La Peuplade, Marchand de feuilles, Le Quartanier, Mémoire d’encrier, etc.) consacrées principalement aux pratiques narratives développées par une nouvelle génération d’écrivains (Nicolas Dickner, Éric Dupont, Catherine Mavrikakis, Éric Plamondon, etc.), changements qui invitent à dégager les formes et les enjeux esthétiques présents dans la production plus récente autrement que par les seules catégories de l’écriture migrante, du postnationalisme, de l’intime ou de l’hétérogène.

Le colloque proposé veut mettre à contribution une trentaine de spécialistes oeuvrant au Québec, au Canada, en Europe et plus largement dans la francophonie, et aurait pour objectif général de saisir les tendances de la narrativité contemporaine dans la littérature québécoise à partir d’un corpus d’œuvres et de phénomènes institutionnels que l’on peut observer depuis 1990. Si, au sortir de la modernité, la littérature québécoise de la décennie 1980 était surtout vue comme la fin du récit collectif et identitaire, qu’ont à proposer les oeuvres actuelles ? Peut-on observer un repositionnement du narratif ? En quoi les éditeurs, les revues et plus largement le champ institutionnel participent-ils à ce repositionnement ? Est-ce le fait d’une nouvelle génération d’écrivains et d’éditeurs ou un phénomène plus largement partagé auxquels participent des auteurs (Marie-Claire Blais, Dany Laferrière, Robert Lalonde, Gaétan Soucy, etc.) et des éditeurs déjà bien établis ? Quelle vision du réel et du rôle du récit les pratiques narratives viennent-elles sanctionner ? Le colloque reposerait sur trois axes principaux, poétique, institutionnel et comparatiste, de façon à tracer un portrait à partir des oeuvres elles-mêmes, à partir du champ littéraire et du monde de l’édition, mais aussi en regard d’autres littératures narratives contemporaines, notamment française et francophones.

En plus de ces volets, le colloque présentera un atelier consacré à l’enseignement de la littérature québécoise hors des frontières du Québec. Celui-ci visera à identifier les contraintes particulières auxquelles sont soumis les enseignants mais aussi les ressources disponibles et les stratégies à développer. Ultimement, le colloque a pour objectif de consolider le réseau des québécistes et de favoriser les échanges entre les chercheurs oeuvrant au Québec et hors du Québec.

Le colloque se tiendra du 17 au 20 juin 2015 à l’Université Paris-Sorbonne. Les communications seront d’une durée de 20 minutes et devront être présentées en français.

Les propositions (titre et résumé de 100 à 150 mots) sont attendues au plus tard le 15 août 2014 et doivent être transmises à Andrée Mercier (andree.mercier@lit.ulaval.ca) et à Robert Dion en copie conforme (dion.robert@uqam.ca), accompagnées d’une notice biobibliographique. Le colloque entend réunir professeurs, chercheurs postdoctoraux et étudiants de 3e cycle.

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Colloque proposé par Robert Dion (Université du Québec à Montréal, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises), Romuald Fonkoua (Université Paris – Sorbonne, Centre international d’études francophones), Andrée Mercier (Université Laval, Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises), Myriam Suchet (Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, Centre d’études québécoises)