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Présence Francophone : Calixthe Beyala

Présence Francophone : Calixthe Beyala

Publié le par Marielle Macé (Source : Alexie Tcheuyap)

Calixthe Beyala, 20 ans plus tard

En 1987, Calixthe Beyala publie son premier roman C'est le soleil qui m'a brûlée. Cette oeuvre d'exception permet à la jeune romancière camerounaise de faire une entrée fracassante dans le monde littéraire. De 1987 à 2007, elle publie quatorze romans et deux essais. Toutefois, chez Beyala, actualité littéraire et reconnaissance publique riment parfois avec soupçons et même scandale : accusation de plagiat, médiatisation d'un « combat » pour les minorités visibles, mise en écriture de déboires sentimentaux, etc.

Présence francophone souhaite recueillir un ensemble d'articles qui, tout en s'inspirant d'une démarche scientifique, témoigneront d'une dimension rétrospective et globale qui embrassera les multiples facettes d'une romancière pour le moins controversée. Par conséquent les articles traitant uniquement d'un ou de deux ouvrages ne seront pas tenus en considération.

Quelques pistes de réflexion 

La réception

Parmi les questions à considérer, on pourrait par exemple voir comment l'oeuvre de Beyala a aidé à l'élaboration d'un discours critique et théorique en Amérique du Nord, en Europe et même en Afrique où il serait par ailleurs intéressant de voir quelle place elle occupe dans le champ littéraire.

La trajectoire de la romancière ayant été marquée par une affaire de plagiat, il pourrait être utile de revisiter les contours théoriques et textuels de cette question. Il s'agira moins de récapituler les accusations que de voir par exemple comment elle se situe par rapport à cette question, d'examiner les stratégies discursives employées par ses accusateurs et par elle-même.

Entre théorie et pratique.

Peut-on lire ses essais à la lumière de ses romans ou vice versa ? Peut-on y définir une (in)cohérence du discours ? Pourrait-on situer le féminisme de Beyala dans le discours féministe d'une manière globale ? Est-il possible de déterminer les rapports entre « l'école noire américaine » et « l'école africaine » ? Quelle est sa contribution au discours féministe ?

D'autre part, au vu de ses nombreuses prises de positions publiques et politiques, comment établir une cohérence et une portée de son discours sur les minorités noires en France, sur la question des quotas ainsi que sur les défis d'une société multiculturelle ?

Beyala I et II

La production littéraire de Beyala se divise en deux parties.

Beyala I : C'est le soleil qui m'a brûlé (1987)- Les Honneurs perdus (1996)

Beyala II : La petite fille du réverbère (1998)- L'homme qui m'offrait le ciel (2007)

Cette séparation chronologique reflète une double rupture : idéologique et ontologique. Comment approcher les paramètres thématiques, théoriques, stylistiques, structurels et circonstanciels qui caractérisent cette rupture ? Quelle est la portée d'une telle mutation ? Comment la situer désormais dans le champ de la littérature africaine contemporaine et quels sont les enjeux de son positionnement esthétique et idéologique?

Beyala et les hommes 

Les oeuvres de Beyala ont favorisé une prolifération de discours critiques sur la condition féminine en Afrique. L'homme noir est très souvent représenté de manière stéréotypée et dans certains romans, le salut de la femme noire passe par l'homme blanc. Cependant L'homme qui m'offrait le ciel, le dernier livre, déroge à cette règle. Dans ce récit fortement autobiographique, celui-ci, autrefois sauveur, est désormais à l'origine des malheurs de la femme noire. Beyala parle en outre d'un éros postcolonial qui mélangerait racisme et sexualité. Peut-on, dès lors, parler d'évolution/régression constante de la figure masculine dans les textes de Beyala ? Il serait judicieux d'effectuer une analyse globale sur la représentation masculine dans son oeuvre afin de voir si/comment elle serait liée à un déterminisme social, racial, politique et culturel.

Les propositions et les articles complets devraient être soumis aux dates et aux personnes suivantes.

Propositions : le 15 juin 2008

Articles complets : le 1er juin 2009, suivant le protocole de rédaction de la revue Présence Francophone :

http://www.holycross.edu/departments/mll/pf/instructions-aux-auteurs.htm

Envoyer simultanément les propositions puis les articles à :

Nathalie Etoke Nathalie_Etoke@brown.edu

Alexie Tcheuyap alexie.tcheuyap@utoronto.ca