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Pratiques de la parole (EHESS, Paris)

Pratiques de la parole (EHESS, Paris)

Publié le par Marc Escola

Séminaire du CIRRAS   2021

Pratiques de la parole

 

La pratique de la parole, dans un contexte liturgique ou para-liturgique, prend des modalités différentes. Elle est souvent la base du développement de pratiques artistiques ou dramatiques. La frontière entre ce que l’on appelle « le parler » et ce que l’on appelle « le chant » n’est plus forcément aussi pertinente et invite à questionner ces catégories, autant que l’idée même de « parole ». Le travail de prononciation opéré sur la langue est généralement le fruit d’une réflexion très élaborée sur le phénomène langagier lui-même.

Le séminaire reviendra sur ces pratiques en les interrogeant dans leurs différences et leurs implications.

Les séances ont lieu au 54 Bd Raspail le mercredi à 14h. Elles sont également accessibles par zoom. Il est nécessaire de s’inscrire auprès de Françoise Quillet francoise.quillet2@gmail.com qui enverra le lien à chaque participant.

 

Mercredi 20 janvier - La psalmodie. -Violaine Anger

La psalmodie est lecture des psaumes, pratiquée de façon régulière au cours de la journée par les moines d’obédience essentiellement bénédictine. L’intervention présentera les aspects historiques et technique de la psalmodie (modalité, rapport à la langue latine, accentuation, gestion du souffle…) ainsi que son rapport à la lecture et son influence dans l’élaboration du répertoire musical occidental. Elle s’achèvera sur une mise en perspective du rapport entre le son, le texte lu ou connu par cœur et sa diction, individuelle ou collective.

Mercredi 17 février - Essai d’interprétation des hymnes contenues dans un manuscrit manichéen trouvé à Dunhuang. - Lucie Rault

Le Ms S 2639 rassemble des hymnes d’invocation rédigées en langue chinoise ainsi que des prières plus courtes translittérées de diverses langues iraniennes anciennes. Ces textes témoignent du message du prophète iranien Mani (216-276) dont l’ampleur atteignit pendant plusieurs siècles à une portée universelle et fut assimilé en Chine en tant que Religion de Lumière. On s’interrogera sur la façon dont ce message complexe qui participe d’une religion du Livre, a pu s’adapter au monde chinois, selon ses concepts particuliers concernant à la fois le rôle de la musique et sa vision de l’au-delà.

Mercredi 17 mars - La Récitation védique. - Michel Angot

La récitation védique est l'activité statutaire des brahmanes, les représentants éminents de plusieurs traditions intellectuelles, religieuses et philosophiques d'Asie du Sud. Depuis plus de 3000 ans, sans interruption, ils ont transmis avec une grande fidélité les textes composés par leurs ancêtres uniquement par voie orale. La transmission orale, la seule qui soit reconnue, a été doublée par une transmission écrite au début du 2e millénaire (par des non brahmanes). La conservation impeccable du texte transmis a été rendue possible par la mise au point de techniques sophistiquées servies par un mode de vie entièrement dédié à l'apprentissage puis à l'enseignement des textes. On dispose de témoignages actuels de cette tradition plurielle qui se perpétue en Inde, au Népal et à Bali

Mercredi 14 avril - Le Shomyo et ses implications dramatiques. - Frédéric Girard CRCAO-EFEO-PSL.

Le chant liturgique (shōmyō) au Japon apparu au plus tard au VIIIe siècle, a pris des formes proprement nippones à la lisière des XIIe et XIIIe siècles alors même que les pratiques musicales étaient en principe condamnées par les Codes monastiques mais justifiées par tout un ensemble d’argumentaires. Les rituels consistant en lectures psalmodiées (kōshiki) en sont des exemples représentés par les célèbres Quatre Rituels (Shizakōshiki) du moine Myōe (1173-1232) qui ont des équivalents chez les deux moines Zen contemporains Yōsai (1141-1215) et Dōgen (1200-1253), le singulier Rituel de la Lune (Gekkōshiki), œuvre posthume du poète et penseur Kamo no Chōmei (1153-1216), destiné aux poètes censés avoir violé ces Codes. Ils héritent en partie de la formalisation du chant liturgique par le moine Ryōnin (1073-1132), qui en est le véritable fondateur et qui l’a inauguré au sein de l’école de l’Invocation fusionnelle du Buddha (Yūzū nenbutsu). Ces pratiques sont parallèles à celles des chants et danses préludant à celles sophistiquées du théâtre Nō au XVe siècle. Nous nous attachons ici à mettre en évidence les caractéristiques de ce chant et de ses variations dans les contextes qui les ont vu naître et se développer...

Mercredi 19 mai - La parole funéraire chez les Beti du Cameron. - Kisito Essele

Plusieurs types de prises de parole ont cours dans les cérémonies de décès chez les Beti du Cameroun. Nous en présentons deux : le parlé, modalité vocale à travers ses deux formes, monologale et dialogue et le langage tambouriné, transposition du langage parlé sur ton tambour de bois. Ces prises de paroles sont structurantes dans le vécu des cérémonies.