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Poèt(e)s (Nancy)

Poèt(e)s (Nancy)

Publié le par Université de Lausanne

POÈT(E)S

Journées d’étude et colloques 2020-2021

Universités de Lorraine / CLSH Nancy – Côte d’azur / Nice – Jean Monnet  / Saint-Étienne –  Caen  / Normandie & IMEC – Franche-Comté / Besançon

 

Présentation du projet

C’est lors de la journée d’étude consacrée à Marie-Claire Bancquart le 2 avril 2019 à l’Université de Lorraine / CLSH Nancy (Marie-Claire Bancquart avait été l’éditrice et la préfacière de l’anthologie Couleurs femmes. Poèmes de 57 femmes destinée à accompagner le Printemps des Poètes de 2010), qu’a pris forme l’idée de s’intéresser spécifiquement aux poètes femmes contemporaines, non pas tant pour chercher à caractériser chez elles une « écriture femme », que pour contribuer à mettre davantage en lumière leur place et leur rôle dans le champ actuel de la poésie. Une manière de mettre « Pleins feux sur les femmes (in)visibles », pour reprendre le titre du colloque international organisé à l’Université de Lorraine / Nancy en novembre 2018 par Elsa Chaarani, Laurence Denooz et Sylvie Thiéblemont.

Proposé assez largement à des spécialistes de la poésie des XXe-XXIe siècles à partir d’avril 2019, le projet « POÈT(E)S » associe en définitive cinq enseignantes-chercheuses (Béatrice Bonhomme à l’Université Côte d’Azur / Nice, Élodie Bouygues à l’Université de Franche-Comté / Besançon, Anne Gourio à l’Université de Caen-Normandie, Évelyne Lloze à l’Université Jean Monnet / Saint-Étienne, Aude Préta-de Beaufort à l’Université de Lorraine / Nancy) et consistera en une série de journées d’études et de colloques dans les cinq universités partenaires et à l’IMEC (Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine).

Les initiatives que ce projet, fruit d’une concertation longue, aura pu inspirer au long de sa genèse seront la marque bienvenue d’un intérêt partagé pour une question toujours actuelle.

En 2010, Jean-Pierre Siméon faisait de « Couleur femme » le thème d’un 12Printemps des Poètes placé sous l’égide d’Andrée Chédid. En 2019, il choisissait d’ouvrir l’année éditoriale de la collection Poésie / Gallimard en publiant deux femmes, Christine de Pisan et Marie-Claire Bancquart, mettant ainsi à l’honneur deux grandes poètes, mais aussi continuant d’affirmer l’importance des femmes poètes. Le projet POÈT(E)S sera inauguré à Nancy par le colloque des 23 et 24 novembre 2020, dix ans après ce Printemps « couleur femme » et un an après le signe encourageant donné par la collection Poésie / Gallimard. Suivront en 2021 un colloque à l’Université Côte d’Azur / Nice, un colloque à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, une journée d’étude à l’Université de Caen-Normandie en collaboration avec l’IMEC et une journée d’étude à l’Université de Franche-Comté.

Attirer l’attention sur les femmes reléguées dans l’ombre des hommes a récemment été l’ambition de deux colloques internationaux, celui qui a été cité plus haut, « Pleins feux sur les femmes (in)visibles » en 2018 à l’Université de Lorraine (actes à paraître), mais aussi celui qui s’est déroulé à l’Université François Rabelais de Tours les 9-10 mars 2017 et qui portait plus précisément sur les femmes artistes et écrivaines (les actes de ce colloque ont récemment été publiés, cf. Hélène Maurel-Indart dir., Femmes artistes et écrivaines, dans l’ombre des grands hommes, Paris, Classiques Garnier, coll. masculin / féminin dans l’Europe moderne, série XIXe siècle, 2019). Les travaux de Christine Planté dans le cadre du XIXe siècle sont également connus.

Du côté des poètes, il y a eu des femmes poètes féministes actives, comme Thérèse Plantier (1911-1990), poète, essayiste, romancière, qui publie à partir de 1945 et jusqu’en 1988. Existent aussi depuis 2011 la revue et le site féministes Le Pan Poétique des Muses, (http://www.pandesmuses.fr). Mais le phénomène reste relativement marginal en France.

L’intérêt pour la poésie des femmes, présent en France et sans doute plus marqué dans le domaine de la francophonie, particulièrement en Belgique, au Luxembourg, au Québec, a quant à lui régulièrement donné lieu à des publications, comme l’anthologie, dans les années 1960, de Jeanine Moulin, La poésie féminine (1. Époque moderne. 2. XIIe-XIXe siècles, Paris, Seghers, 1963-1966, 2 vol.) ou celle, dans les années 1990, d’Henri Deluy et Liliane Giraudon (Poésies en France depuis 1960 : 29 femmes, Paris, Stock, coll. Versus, 1993) ou encore le dictionnaire de Christiane P. Makward et Madeleine Cottenet-Hage (Dictionnaire littéraire des femmes de langue française. De Marie de France à Marie NDiaye, Paris, Karthala, Agence de la francophonie, 1996). Le XXIe siècle n’est pas en reste. On peut notamment citer Le Siècle des femmes : poésie francophone en Belgique et au Grand Duché de Luxembourg, XXe siècle, de Liliane Wouters et Yves Namur (Bruxelles, Les Éperonniers, 2000), Terres de femmes, web-revue de poésie et de critique d’Angèle Paoli, depuis 2004, (avec une Anthologie poétique Terres de femmes 2020 regroupant un choix de 116 femmes poètes contemporaines https://terresdefemmes.blogs.com/), la « Grande enquête de Poezibao sur les femmes poètes » par Florence Trocmé en 2006, Couleurs femmes. Poèmes de 57 femmes de Marie-Claire Bancquart (Bègles, Le Castor Astral, 2010), le documentaire de Stéphane Bonnefoi et Guillaume Baldy diffusé sur France Culture en 2016, « Être femme et poète aujourd’hui », (https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks/etre-femme-et-poete-aujourd-hui), l’article de  Gabriel Grossi, « La poésie au féminin » sur son blog Littérature portes ouvertes en 2018  (https://litteratureportesouvertes.wordpress.com/2018/05/01/la-poesie-au-feminin/) ou encore le numéro spécial « Femmes artistes et écrivaines » de Recours au poème, n° 201, mars-avril 2020 (https://www.recoursaupoeme.fr/).

La recherche s’est davantage penchée sur l’œuvre de telle ou telle poète et les vues de synthèse comme Voi(es)x de l'autre : Poètes femmes, 19e-21e siècles de Patricia Godi-Tkatchouk (Patricia Godi-Tkatchouk dir., Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. Littératures, 2010) restent assez rares et ne portent pas de façon spécifique sur les poètes femmes contemporaines de langue française.

Le projet « POÈT(E)S » sera lui précisément consacré aux poètes femmes contemporaines de langue française. Sans méconnaître l’imposant massif des études de genre, ce n’est a priori pas dans cette perspective qu’il entend se situer. Il se proposera plutôt d’accueillir librement des approches critiques diversifiées visant à continuer de développer les recherches portant sur l’œuvre des poètes femmes contemporaines et à contribuer ainsi à une meilleure connaissance du champ actuel de la poésie française et francophone.

Chacune des manifestations, à la suite d’appels précisément ciblés, mettra en présence plusieurs poètes femmes et un ou une chercheur ou chercheuse spécialiste de leur œuvre. Les poètes invitées présenteront, lectures à l’appui, les aspects de leur poésie qui sont à leurs yeux les plus significatifs. Elles pourront également être amenées à se prononcer sur ce que signifie selon elles être une « poète femme » (sont-elles amenées à se positionner d’une manière spécifique dans le champ de la poésie contemporaine ? leur féminité leur apparaît-elle comme ce qui contribue à modeler certaines particularités de leur écriture ?), sur le choix des termes pour les désigner (le ou la poète, poétesse, poèt(e)…). Leur « binôme » critique poursuivra l’étude.

Le projet « POÈT(E)S » privilégiera donc l’étude des œuvres, sans négliger des interrogations théoriques plus larges (quelle étiquette accole-t-on aux poètes femmes ? comment les poètes femmes se situent-elles par rapport à ces dénominations ? comment peut-on évaluer aujourd’hui la place et le rôle des femmes dans le champ de la poésie française et francophone contemporaine ? peut-on contribuer à présenter un corpus de poètes femmes sans reconnaître de fait la prééminence d’un contexte masculin  – parlerait-on de « poètes hommes » ?).

Nous avons choisi l’intitulé « POÈT(E)S » plutôt que « Poétesses » ou des variantes typographiques de l’écriture inclusive. Nous n’avons pas voulu retenir le terme « poétesses » que certaines des poètes invitées rejettent pour des raisons que les colloques seront l’occasion d’expliciter. La graphie « POÈT(E)S » est donc un clin d’œil à la place insuffisante que les poètes femmes contemporaines occupent encore dans l’édition (la collection Poésie / Gallimard jusqu’à il y a peu, telle ou telle anthologie, etc.) et dans la recherche (encore qu’on puisse ajouter que la poésie contemporaine dans son ensemble reste relativement confidentielle, et non pas seulement celle des femmes). La parenthèse nous permet également de rappeler que les poètes sont aussi des femmes et que les poètes femmes se revendiquent poètes à part entière, poètes qui sont des femmes. « POÈT(E)S », donc, où la parenthèse, loin de désigner l’incident, propose, à la manière de Claude Simon, une expansion.

En 2020-2021, l’attention se portera sur des poètes dont l’œuvre possède une dimension existentielle et cherche à dire quelque chose du monde ; non formaliste de ce point de vue ni vouée au premier chef aux expérimentations textuelles, et pourtant extrêmement soucieuse des formes qu’elle adopte et dotée d’une profonde conscience critique. En 2022-2023, sans chercher à reconduire d’anciens clivages, mais en reconnaissant l’existence actuelle d’ambitions poétiques différentes, le projet POÈT(E)S conduira un second volet dédié à des poètes femmes chez lesquelles priment le travail de la forme et la recherche d’un renouvellement formel.

L’ensemble des communications, accompagné d’une anthologie et d’une bibliographie et enrichi de collaborations avec des artistes, donnera lieu à publication dans la revue de poésie NU(e) consultable en ligne sur Poezibao (https://poezibao.typepad.com/poezibao/revue-nue/).

Lieu vivant de création poétique et de recherche, la revue NU(e) a été référencée par le CNU 9e section à l’intention du HCERES. Site de référence en matière de poésie, Poezibao, accueille NU(e) depuis 2018.

 

                                                      POÈT(E)S

                      COLLOQUE de l'UNIVERSITÉ DE LORRAINE / CLSH NANCY

                                 LUNDI 23 ET MARDI 24 NOVEMBRE 2020

                                         

avec le soutien de l'EA LIS, du Pôle TELL et de l'UFR ALL de l'Université de Lorraine, de l'UFA et du CELEC de l'Université Jean Monnet-Saint-Étienne

 

Le colloque se déroulera en visio-conférence – demandes d’invitation à adresser à aude.preta@univ-lorraine.fr

 

PROGRAMME

 Lundi 23 novembre 2020

13h30 Accueil

14h00 Ouverture du colloque

14h 15 Béatrice BONHOMME (Université Côte d’Azur) : Lectures.

14h 45 Michaël BROPHY (Université de Dublin, Irlande) : « Une voix posée sur le monde ».

15h 15 Fabienne COURTADE (Paris)

15h 30 John STOUT (Université McMaster, Toronto, Ca.) : « La poésie de Fabienne Courtade : “l'énigme de la surface”.

16h 00 Discussion

16h15 Pause

16h 30 Gabrielle ALTHEN (Université Paris X Nanterre) : Propos et lectures.

17h 00 Béatrice BONHOMME et Aude PRÉTA-de BEAUFORT : Entretien avec Gabrielle Althen.

17h 30 Discussion

17h 45 Évelyne LLOZE (Université Jean Monnet–Saint-Étienne)

18h 15 Discussion

19h 00 Clôture de la journée

 

Mardi 24 novembre 2020

8h30 Accueil

9h 00 Ariane DREYFUS (Paris) : « Comment rester vivante malgré la mort ? »

9h 30 Élodie BOUYGUES (Université de Franche-Comté) : Sur la poésie d’Ariane Dreyfus.

10h 00 Discussion

10h 15 Pause

10h 30 Judith CHAVANNE (Paris) : « Le poème, une expérience de la confiance ».

11h 00 Sébastien LABRUSSE (Paris) : Sur la poésie de Judith Chavanne.

11h 30 Discussion

11h 45 Clôture de la matinée 

 Déjeuner

13h30 Accueil

14h 00 Corinne BAYLE (ENS Lyon) : « Marie-Claire Bancquart : la maladie du poème ».

14h 30 Anne GOURIO (Université de Caen–Normandie) : « Pierres pour mémoire. Le passé en présence dans l'œuvre poétique de Marie-Claire Bancquart ».

15h 00 Discussion

15h 15 Pause

15h 30 Sophie LOIZEAU : Présentation et lecture, suivies d’un entretien avec Aurélie Foglia.

16h 00 Aurélie FOGLIA (Université Sorbonne Nouvelle) : « La femme-fille-mère ».

16h 30 Discussion et conclusions

17h 00 Clôture du colloque