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Philosophie des scènes claires

Philosophie des scènes claires

Publié le par Marc Escola

De Stanley Cavell, on connaît surtout la Philosophie des salles obscures ; on sait moins qu’il a été un passionné de théâtre. Les éditions Unes donnent une nouvelle édition française de son essai consacré au plus grand des dramaturges anglophones, augmenté d'un titre inédit sur Macbeth : Le déni de savoir dans sept pièces de Shakespeare. Dans cette série d’études classiques sur le drame shakespearien, Stanley Cavell montre comment la tragédie élisabéthaine se nourrit de questionnements fondamentaux sur la nature du savoir, se faisant ainsi l’écho de la crise de la connaissance qui a traversé la Renaissance. Les grands personnages shakespeariens incarnent en effet avec force une ou plusieurs options du scepticisme philosophique alors émergent, dont Cavell se veut après Wittgenstein l'un des héritiers.

Que leur doute porte d’abord sur l’amour filial (Le Roi Lear), la fidélité conjugale (Othello, Le Conte d’hiver), la légitimité du meurtre (Macbeth) ou de la vengeance (Hamlet), la nature du pouvoir et des rapports sociaux (Coriolan), le destin des empires et du monde (Antoine et Cléopâtre), il menace de s’étendre à la réalité tout entière et de les précipiter dans la folie.