Essai
Nouvelle parution
Ph. Artières, Un séminariste assassin. L’affaire Bladier, 1905

Ph. Artières, Un séminariste assassin. L’affaire Bladier, 1905

Publié le par Université de Lausanne

Un séminariste assassin. L’affaire Bladier, 1905

Philippe Artières

CNRS Editions, 2020

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152 p.

16 EUR

EAN : 9782271133304

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Présentation :

« Ce que je me rappelle bien, c’est que le soir, au lit, avant de m’endormir, je me représentais en train de tuer ou de faire souffrir de jeunes garçons […] alors ma “verge” grossissait […] et il me semblait que je jouirais véritablement et que je serais soulagé dès que je pourrais réaliser ce que je me représentais. »

Jean-Marie Bladier, 17 ans, a écrit ces lignes dérangeantes après avoir étranglé et décapité, le 1er septembre 1905, dans la forêt de Raulhac (Cantal), l’un de ses jeunes camarades âgé de 13 ans, Jean Raulnay. L’assassin, encouragé par des médecins de l’époque, dont le célèbre professeur Lacassagne, a rédigé une « sidérante » autobiographie. Bladier y décrit avec une inédite minutie l’histoire de son état mental, au point que les experts, dans leur rapport sur ce cas de « sadisme sanguinaire congénital », n’hésitèrent pas à le citer, parfois longuement.
Comment comprendre ce fait divers de la France des débuts du xxe siècle, tiraillée entre archaïsme et modernité, catholicisme, traditions rurales et laïcisme républicain ? Comment lire en historien ce double acte de tuer et d’écrire ? Comment interpréter la puissance de cette écriture si incommodante ?
Exhumant de précieuses archives, Philippe Artières se confronte à la figure oubliée de cet élève du petit séminaire destiné à la prêtrise avant de commettre ce meurtre. Il propose une autre manière d’écrire l’histoire du crime et des sexualités, à la croisée de l’histoire et de l’anthropologie

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Histoire d’un crime", par Frédéric Chauvaud (en ligne le 13 janvier 2021).

En 1905, Jean-Marie Bladier, âgé de dix-sept ans, a tué, par une « décollation pratiquée sur le vivant », un de ses camarades, qui avait treize ans au moment du crime. La forêt de Raulhac, située à une soixantaine de kilomètres d’Aurillac, dans le Cantal, est la scène de crime. Outre son geste, Bladier a laissé neuf cahiers, d’une écriture presque automatique ; il ne les a probablement jamais relus. Le recours aux autobiographies de criminels, rédigées par eux-mêmes ou dictées, est devenu, depuis trente ans, « la marque de fabrique » de Philippe Artières. Il reconstitue cette histoire dans Un séminariste assassin.