Questions de société
Pendant ce temps: Italie, Montréal, Finlande etc. (maj 26/03/09).

Pendant ce temps: Italie, Montréal, Finlande etc. (maj 26/03/09).

Publié le par Vincent Ferré (Source : SLU)

[Voir aussi: Manifestations en Italie contre les réformes de l'enseignement ...
et Analogies & convergences : université et hôpital, France et Italie

Sur cette page:

- Nouvelles italiennes - Communiqué de l'assemblée No-Gelmini de Bologne, Onda anomala (SLU, 18/03/09).

- Montréal UQAM : Retour à la grève (16/03/09).

- "Réforme de l'Université : il n'y a pas que la France qui résiste", par Jade Lindgaard (Médiapart 20/03/09).

- En
Espagne : quatre facultés occupées par des étudiants « anti-Bologne »

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Nouvelles italiennes

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2098


18 mars 2009

A Gênes, des milliers de travailleurs et d'étudiants ont marché ensemble. AFlorence, dix mille personnes, ouvriers, précaires de l'école, professeurs,chercheurs, étudiants ont défilé. A Milan et à Turin, défilés. A Maceratal'Onda fête par une journée de grève "la conquête de l'annulation de lacérémonie d'ouverture de l'année académique, cas unique dans tout le pays".A Rome, les étudiants, qui manifestaient contre la réforme Gelmini àl'intérieur de la cité universitaire, ont tenté d'en sortir pour rejoindrela manifestion sur l'éducation appelée par la CGIL. Ils ont essayé deforcerle cordon des policiers et des carabiniers. Ils ont jeté sur les forces del'ordre des chaussures (qu'ils avaient prévues, à l'origine et surl'exempledu mouvement des enseignants-chercheurs français, de jeter sur le ministèrede l'éducation) et divers objets. Les flics les empêchaient de sortir enutilisant le protocole imposé par le nouveau maire d'Action nationale deRome, qui impose de défiler seulement dans certains lieux précis. La CGIL,qui avait pourtant signé ce protocole, a paru se réveiller et a protesté.

Rome, le 18/03/2009

Comuniqué de l'université de la Sapienza dans l'Onda. Vers le 28 mars !

Nous sommes entrés dans une ère nouvelle, aujourd'hui, nous pouvons le direavec clarté, sans équivoques. La récession est une réalité concrète, legouvernement n'a pas de doutes : police contre étudiants, police contre quiaffirme un dissensus, police et charges contre qui ne veut pas payer lacrise ! La matinée de la Sapienza (voir précédent message, NDT) nousparle deça, nous parle du vide de démocratie qui affecte notre pays et la ville deRome, avec son protocole contre les manifs. Attaque contre le droit degrève(aujourd'hui , la grève a été lancée par la CGIL-FLC), attaque contre laliberté des mouvements, le tout assaisonné par une rhétoriquesécuritaire quimilitarise les rues et impose de nouvelles interdictions. Mais ce matin,tout a été clair. Derrière cette rhétorique, derrière les matraques quifrappent les étudiants inoffensifs, il y a une dessein bien défini :suspendre les règles démocratiques et gouverner les conflits sociauxengendrés par la crise à travers l'état d'exception et le contrôle. Mais cematin, dès le début de la matinée, puis durant les charges, nous avonsappris une autre chose importante : l'Onde n"est pas morte, l'Onde n'est pasun souvenir de jeunesse, l'Onde est vivante et n'entend pas s'arrêter,l'Onde fait peur !

Nous nous sommes retrouvés un millier d'étudiants et de lycéens, nous avonsrepris notre chemin, parce que les motifs de notre colère ne se sont pasévanouis. La loi 133 de fait n'a pas été relité, le décret-loi 180 estdevenu loi le 7 janvier, le Décret loi Aprea est en voie d'approbation, lacrise économique sévit et le gouvernement offre de l'argent aux banques etaux entreprises, en oubliant les étudiants, les jeunes précaires, lesnouvelles pauvretés, les travailleurs, les migrants, les femmes. Donc sanspeur nous avons repris l'université et nous avons revendiqué notre droit àfaire grève, le droit d'exprimer notre indignation. Rien à faire, lescharges de polices se sont succédées, l'université de la Sapienza touteentière a été assiégée par des centaines d'agents en tenue anti-émeute(police, carabiniers, police financière), pour renforcer la continuitéentrele gouvernement et Frati, très éminent Recteur enfermé dans son rectorat.

(...)Aujourd'hui, nous serons en assemblée citoyenne en vue de lacontestation duG14 sur la crise, le travail et les amortisseurs sociaux qui doit setenir àRome le 28 mars, pour répéter que la formation et les étudiants ont besoinde nouveaux droits et de garanties contre la crise et contre la précarité.Demain à 16h nous nous retrouverons devant la faculté d'Hygiène pourréclamerl'autogestion des espaces, de la socialité et des savoirs à l'intérieur del'université militarisée par le recteur Frati.

Mais c'est durant la prochaine semaine que nous devons relancer avec forcela mobilisation : en premier lieu un rendez-vous public mercredi 25 au matinpour proclamer à nouveau que l'université n'est pas une cage et que leRecteur Frati doit avoir honte de son alignement sur les politiques dugouvernement et de la commune de Rome (qui interdit les manifs et cortègesen dehors d'un petit nombre de parcours déterminés) ; en deuxième lieu, unegrand assemblée publique pour jeudi 26 mars, où nous invitons toutel'université, les syndicats, les travailleurs et les forces politiques quientendent repousser les politiques sécuritaires du gouvernement, leprotocole anti-manifs et l'attaque contre le droit de grève. Enfin, le 28mars, nous serons dans la rue, avec une grande participation de l'Onda,contre les puissants de la terre et contre la crise économique !Ils bloquent notre avenir, nous continuerons à bloquer la ville !

Sapienza dans l'Onde

Communiqué de l'assemblée No-Gelmini de Bologne, Onda anomala

Vers la grève du 18 mars.

  • A partir des mois de mobilisation contre les coupes financièresindiscriminées dans l'école et l'université ;
  • A partir des processus d'auto-réforme qui sont en train de seconsolider, qui construisent de fait, ici et maintenant, des parcours deliberté et d'autonomie loin des ruines de l'Université ;
  • Contre la vente au rabais du système de formation tout entier et ledéclassement des titres universitaires ;
  • Pour la requalification par tous des savoirs et de la rechercheà travers une production de culture et d'innovation ;démontrons au gouvernement que l'Onda conserve toute sa force et sonautonomie, de manière à faire bouger la balance politique du pays, endénonçant l'attaque infâme du droit de grève, leshonteuses lois sécuritaires, l'odieuse restriction de la libertéde manifester un dissensus dans les rues et sur les places ;

le 18 mars, nous descendrons dans la rue pour un revenu garanti, pour unnouveau welfare, contre la précarité, contre la socialisation despertes : contre la crise !

Avec un cortège autonome et indépendant et avec la volonté de ne pasêtre seuls, de nous ouvrir à la totalité du monde de la formation, de laculture et de la recherche : à d'autres Ondes ! Comme nous avons appris àfaire durant ces derniers mois passés ensemble, nous voulons construireune assemblée pour donner vie à une grande journée de mobilisationnationale pour recommencer à crier que : NOUS, LA CRISE, NOUS NE LAPAIERONS PAS.

Onda Anomala - Assemblée No-Gelmini de Bologne(traduction Serge Quadruppani)

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Et à Montréal…

"Montréal UQAM : Retour à la grève (16/3).


Un peu plus de 1000 professeurs et maîtres de langue syndiqués de l'UQAM sont entrés en grève lundi, pour une durée prévue de 5 jours.

Ils veulent ainsi protester contre la lenteur des négociations pour le renouvellement de leur convention collective. Le contrat de travail des professeurs est échu depuis le mois de mai 2007, tandis que celui des maîtres de langue l'est depuis le 31 mai 2008.

L'université affirme qu'elle demeure ouverte et que les services sont accessibles. De plus, les cours donnés par les chargés de cours ont lieu.

Le lourd tribut des projets immobiliers

La direction de l'UQAM a refusé, il y a quelques semaines, de présenter une offre salariale à ses employés avant l'adoption d'un plan de retour à l'équilibre budgétaire. L'université est encore aux prises avec les conséquences du fiasco immobilier du Complexe des sciences et de l'îlot Voyageur. La dette de l'UQAM pourrait atteindre 500 millions de dollars en 2012, et l'aventure aura coûté 800 millions de dollars au terme du remboursement de la dette, dans 30 ans.

L'établissement soutient que Québec, qui a épongé la dette de 200 millions causée par cette aventure immobilière, lui impose un retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014.

Le 10 mars dernier, après plus de 21 mois de négociation, les membres du Syndicat des professeurs de l'Université du Québec à Montréal (SPUQ-CSN) ont jugé qu'une intensification des moyens de pression était le seul moyen pour faire entendre raison à l'employeur.

Les professeurs et maîtres de langue ont auparavant tenu quatre jours de grève. Ils se réuniront en assemblée générale le week-end prochain, afin de décider de la poursuite ou non de ce moyen de pression."

Source: Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

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Espagne : quatre facultés occupées par des étudiants « anti-Bologne »

En Espagne, les étudiants « anti-Bologne » « amplifient » leur mouvement de protestation, selon le quotidien « El Pais ». Des manifestations se déroulent principalement à Barcelone, mais aussi à Alicante et Zaragoza.

Le 26 mars 2009, plusieurs « centaines » d'étudiants bloquent quatre facultés catalanes : celle des sciences de l'éducation à l'UAB (université autonome de Barcelone), et celles d'histoire-géographie, économie, et droit de l'UB (université de Barcelone). « Hier, une vingtaine d'enseignants se sont enfermés au siège de l'UAB pour passer la nuit sur place », écrit « El Pais » aujourd'hui. Par ailleurs, un étudiant de l'université autonome de Barcelone a entamé une grève de la faim depuis un mois. Il a été admis hier à l'hôpital.

Aujourd'hui, la coordination des assemblée étudiantes organise une journée de grève à Barcelone, ainsi qu'une manifestation. La dernière avait rassemblé « un millier » de personnes, la semaine dernière. Ces protestations ont occasionné « de grave incidents » entre les forces de l'ordre et les étudiants, rappelle « El Mundo » le 26 mars. « De nombreux manifestants ont été blessés, tout comme 31 journalistes et passants, dont un enfant. »

Dans un communiqué, des étudiants de l'UAB demandent « que soient appliqués les résultats d'un référendum demandant le gel de l'application du processus de Bologne », et que « s'ouvre un débat sur l'avenir de l'université ».

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Réforme de l'Université : il n'y a pas que la France qui résiste - Jade Lindgaard, Médiapart, 20 mars 2009


C'estun angle mort du conflit autour des universités : la dimensioneuropéenne du débat. Pourtant, universitaires et chercheurs italiensétaient en grève mercredi, les Finlandais ont manifesté le 13 mars,l'équivalent de la LRU a été voté au Danemark en 2003, et des réformessemblables se retrouvent en Espagne, en Allemangne, au Royaume-Uni eten Grèce. A quelques semaines des élections européennes, unemobilisation prend corps au sein de l'Union pour dénoncer la créationd'un « marché de la connaissance ». Une troisième journée d'action ence sens s'achève vendredi 20 mars.

Comment expliquer la similarité de réformes touchantdes systèmes d'éducation et de recherche encore très disparates d'unpays à l'autre ? Analyse critique avec Isabelle Bruno, maître deconférences en sciences politiques à l'université de Lille 2 et auteuren 2008 de A vos marques, prêts... cherchez ! (éditions du Croquant).

LRU, masterisation de la formationdes enseignants, réorganisation du CNRS : ces trois réformes en coursen France aujourd'hui trouvent-elles leur origine dans l'Unioneuropéenne ?

Isabelle Bruno. On enretrouve de semblables actuellement en Espagne, en Italie, en Finlande,au Danemark, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Grèce. Elless'inscrivent dans le cadre d'une stratégie européenne. Un programmepolitique cohérent décidé conjointement par les chefs d'Etat et degouvernement au moment du sommet de Lisbonne en mars 2000 et qui sefixait l'horizon 2010 pour atteindre certains objectifs chiffrés(notamment l'équivalent de 3% du PIB investi dans la connaissance). Ilne s'agit pas d'une politique européenne à proprement parler, comme onparle de politique agricole commune, car dans les domaines del'éducation et de la recherche, il n'y a pas de compétencecommunautaire. Les Etats membres se coordonnent, élaborent desstratégies en commun, se comparent et s'évaluent mutuellement sansqu'aucune disposition juridique ne leur impose quoi que ce soit.

Quels points communs alors entre les lois sur l'université en Europe ?

Il y a des lois sur l'autonomie des universités enFinlande, au Danemark, en Italie et en France qui toutes visent àresponsabiliser les universités et transformer leur gouvernance sur lemodèle de l'entreprise. Au Danemark, l'équivalent de notre LRU a étévoté en 2003. Elle a suscité des résistances : l'université deCopenhague a été occupée et une pétition nationale engagée. Lesnouvelles lois italiennes organisent un retrait du financement del'Etat en incitant les entreprises à se substituer aux subventions.

La cinquième liberté de circulation

Quels sont les objectifs de la stratégie de Lisbonne ?

Faire de l'Union européenne l'économie de laconnaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici2010. Pour atteindre cet objectif, il fut décidé de coordonner plusétroitement les politiques nationales dans les domaines de larecherche, de l'éducation, de la santé... On cherche à rapprocher lesuniversités des entreprises par des partenariats public-privé ; àfaciliter l'entrée des entreprises dans les conseils d'administrationdes universités, de leur donner la possibilité de financer l'universitéet la recherche ; et l'on introduit dans les universités des outils dela science managériale. Cette politique rompt avec les principes duservice public d'enseignement supérieur et de recherche.

On retrouve une communication de 2006 sur l'autonomiedes universités émise par la Commission européenne. La même année, enmars, un conseil européen des ministres chargés de la recherche, del'industrie et de la concurrence – depuis 2004, les questions relativesà la recherche et l'enseignement supérieur sont traitées dans le cadred'un conseil chargé de la « compétitivité » – défend les principes misen oeuvre un an plus tard par la LRU en France.

Depuis 2002, il existe un objectif européen del'équivalent de 3% du PIB en dépenses pour la recherche et ledéveloppement. Ces 3% sont ventilés entre 1% de dépenses publiques et2% de dépenses privées. Cela se traduit par des mesures visant àinciter les entreprises à investir dans la connaissance : incitationsfiscales, crédits d'impôt... Ce qui se passe à l'université procèded'une même logique que ce qui se passe dans les milieux hospitaliers.La stratégie de Lisbonne concerne aussi la santé, la fiscalité, lespolitiques d'entreprise, les retraites...

D'où vient cette idée d'économie de la connaissance ?

De chercheurs en économie et en sociologie desorganisations. Celui qui l'a le plus théorisée est un économiste etsociologue danois, Bengt-Ake Lundvall. Mais on peut remonter plus loin.L'expression « économie de la connaissance » apparaît dans desdocuments de l'OCDE dans les années 1990. C'est lié au « new publicmanagement », c'est-à-dire à l'idée qu'on peut appliquer les principesde la gestion privée à la gestion publique. Concrètement, cela met enplace un système de gouvernement qui permet de calculer des scores àl'aide d'indicateurs de performance, de les rendre publics à traversdes palmarès et de confronter par exemple les résultats chiffrés desuniversités. Ce sont des outils forgés dans le monde de l'entreprise àdes fins de rentabilité et de profit. On est en train de construire uncanevas de l'environnement concurrentiel, un marché.

Depuis 2005, la stratégie de Lisbonne a mis à l'écartles objectifs sociaux et environnementaux initiaux pour se recentrersur trois priorités : la connaissance (enseignement et recherche), lespolitiques d'entreprises (réduction des charges bureaucratiques etfiscales lors de la création d'entreprise, diffusion de l'espritd'entreprise), emploi (flexisécurité). Il s'agit désormais d'établir la« cinquième liberté de circulation » : après les biens, les services,les capitaux et les hommes, celle des connaissances. Cela passenotamment par la création d'un brevet européen.

Une méthode adaptée à la crise

Initiée en 2000 par desgouvernements de gauche, la stratégie de Lisbonne devait fonderl'Europe sociale. Comment se fait-il que dix ans plus tard elle setraduise par des désengagements de l'Etat ?

La stratégie de Lisbonne a été lancée alors que l'Unioneuropéenne comptait 11 pays sur 15 gouvernés au centre gauche (Prodi,Blair, Schroeder, Jospin...). L'idée était d'ouvrir le chantier de la« nouvelle économie », avec l'ambition de lancer la constructioneuropéenne dans les domaines non marchands, là où il n'y avait pas decompétence communautaire, pour mettre en place l'Europe sociale.Certains parlaient de « la revanche de Maastricht ». C'était lapremière fois qu'à l'échelle européenne les chefs d'Etat et degouvernement mettaient à l'ordre du jour de leurs sommets la luttecontre l'exclusion sociale, la pauvreté, la protection sociale,l'éducation...

Mais l'originalité de cette stratégie tient au faitqu'elle met en place une nouvelle méthode de constructioncommunautaire : la méthode ouverte de coordination. Elle recourt à desmoyens managériaux et disciplinaires alors que la constructioneuropéenne s'est faite par des moyens juridiques et diplomatiques. Celaexplique que progressivement le volet social de la stratégie deLisbonne a été marginalisé. Ces techniques managériales ne sont pasneutres politiquement. Elles produisent des effets. Le fait de mettreen comparaison et en compétition les systèmes de protection sociale aumoyen d'indicateurs de performance est paralysant pour la mise en oeuvrede politiques sociales.

Dans tous les domaines sociaux où on a voulu mettre enoeuvre cette méthode, ça n'a pas fonctionné. Car elle suppose d'établirdes objectifs chiffrés, de les appuyer sur une petite listed'indicateurs de performance. Mais la pauvreté ou l'exclusion socialesont des phénomènes très complexes, rétifs à une réduction à quelqueschiffres. Les statisticiens qui ont travaillé consciencieusement sesont retrouvés avec des centaines d'indicateurs. Or le benchmarking (semesurer et comparer) ne peut pas fonctionner avec autant d'indicateurs.

La crise économique peut-elle avoir une influence sur ces politiques ?

Elles ont l'avantage de conforter la logiquemonétariste de réduction de la dette et des déficits publics enproposant des outils qui permettent à l'Etat de se désengager. De cepoint de vue, elles sont adaptées à la crise. En 2005, des rapportsd'évaluation sur la stratégie de Lisbonne ont conclu à un constatd'insatisfaction. Les objectifs affichés ne sont pas atteints. Maisc'est mal comprendre l'utilité de ce dispositif de benchmarking et deméthode ouverte de coopération qui fixe de tels objectifs chiffrés, nonpas pour qu'ils soient atteints, mais pour tenir en permanence lesEtats membres sous pression afin qu'ils intensifient leurs efforts dansle sens convenu. Cette cible des 3% ne sera jamais atteinte. Ça ne veutpas dire qu'elle n'est pas efficace.