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Pas de quartiers ! L'imaginaire pirate dans la création et la pensée contemporaines (Poitiers)

Pas de quartiers ! L'imaginaire pirate dans la création et la pensée contemporaines (Poitiers)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Lambert Barthélémy)

« Pas de quartiers ! »

L’imaginaire pirate dans la création et la pensée contemporaines

Journée d'étude

Forell B3 - Université de Poitiers

jeudi 22 septembre 2016

 

Cette journée se propose d’interroger le grand retour de l’imaginaire de la piraterie que l’on peut constater dans la culture contemporaine – que celle-ci soit commerciale, militante ou savante. Autant dire : de cerner, à partir de diverses productions symboliques, ce qui peut motiver les déclinaisons récentes de l’une des figures majeures ayant porté la mondialisation marchande au XVI et XVII siècles. Cela peut nous permettre, par exemple, de réfléchir aux modes d’inscription de l’économie dans la fiction, mais aussi, en retour, à la puissance de modélisation spécifique de la fiction. Ou bien encore aux problématiques de la domination, de l’émancipation, ou de la décentralisation politique. Car ce que notre temps semble chercher à récupérer et à décliner, c’est, pour l’essentiel, la puissance de contestation, d’émancipation et de création attachée à la flibuste.

Que nous dit donc cet engouement d’époque quant aux propositions politiques, explicites ou implicites, qui traversent nos artefacts ? Que penser de la valeur du risque, de l’audace, du coup ? Et de l’ambiguïté éthique qui les accompagne fréquemment ? Comment repenser le statut de l’œuvre d’art à partir de la notion de flux – car le flux contrarie la matérialité statique, qui constitue le mode essentiel de l’évaluation marchande de l’art ? Que peut-on faire avec les figurations répétées de la prise, de la capture et de la prédation qui peuplent nos fictions ? À quoi nous renvoient les topographies spécifiques et exclusives qu’elles mobilisent (l’île, la baie, l’espace de flux absolu qu’est l’océan : bref, des insaisissables, des inoccupés, des espaces tiers, des blancs de carte, des cartes tracées sans mathématiques, mais avec les vents, les étoiles, les courants) ? Et l’obsession de la trace qui habite nos sociétés, ne vient-elle pas directement de l’intraçable du forban, de ses courses et ses dérives ? Que nous enseignent les formes de communauté boucanières, farouchement cosmopolites, refusant toute forme de capitalisation et de hiérarchie, que décrivaient Defoe et Exquemelin – et que notre actualité voit (re)fleurir au détour d’un causse, d’un bois ou d’une lande ? Des communautés du contre, de la critique des privilèges et des puissances étatiques, de la participation populaire ? De la démocratie directe, ou en direct ? Peut-on construire une communauté déterritorialisée, une communauté sans assise identitaire, sans substance, mais tout entière reposant sur l’occasion, la relation, le geste ? Une communauté occasionnaliste ?

            Bref : c’est au pirate comme métaphore oppositionnelle que cette journée entend se consacrer.
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Les langues de communication peuvent être le français, l'anglais ou l'allemand.

Vous pouvez faire parvenir vos propositions de communication (300 mots environ, accompagnés d'une courte notice bio-bibliographique), à Lambert Barthélémy (barthelemy.lambert@orange.fr) au plus tard le 1er avril 2016.