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Parcours critiques de l’art contemporain à la littérature : écrits d’artistes en France, aux États-Unis et en Russie à partir des années 1990. Thèse ​S. Chassaing (dir. L. Ruffel, Paris 8, en ligne) 

Parcours critiques de l’art contemporain à la littérature : écrits d’artistes en France, aux États-Unis et en Russie à partir des années 1990. Thèse ​S. Chassaing (dir. L. Ruffel, Paris 8, en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : S. Chassaing)

Le vendredi 27 novembre 2020, Sylvia Chassaing soutiendra sa thèse de doctorat

dirigée par Lionel Ruffel et intitulée :

« Parcours critiques de l’art contemporain à la littérature :

écrits d’artistes en France, aux États-Unis et en Russie à partir des années 1990 ».

La soutenance se déroulera à 14h en visioconférence.

Les personnes désirant y assister sont priées de contacter par mail Lionel Ruffel (lionel.ruffel@univ-paris8.fr).


Membres du jury :

Jean-Paul Engélibert, Tiphaine Samoyault, Brigitte Félix,

Pascal Mougin, Lionel Ruffel, Natalia Smolianskaia.

*

Alors que la recherche littéraire s’est beaucoup portée en France sur les zones d’influence de l’art contemporain sur la littérature et sur les auteurs et autrices qui ont fait le choix de formes “hybrides” entre l’art contemporain et l’écrit, ce travail porte au contraire sur le parcours et les textes de quatre artistes contemporains qui sont passés à l’écriture pendant les années 1990 (Édouard Levé en France ; Chris Kraus aux États-Unis ; Aleksandr Brener et Barbara Schurz en Russie). Dans un contexte, les années 1990, qui voit une mondialisation et une financiarisation massive des marchés, y compris de celui de l’art contemporain, ce passage à l’écriture a une fonction critique : en changeant de médium, ces auteurs déplacent dans le domaine de l’écrit une critique qui, depuis l’art contemporain, serait impossible et qui détonne également, à bien des égards, vis-à-vis des discours d’écrivains séduits par la possibilité d’un tournant visuel ou performantiel de la littérature, tout comme vis-à-vis de ceux qui s’en inquiètent.

Après avoir montré comment s’est construite et comment se maintient la séparation entre disciplines artistiques (littérature et arts visuels, puis littérature et art contemporain), on identifie les cibles de la critique de ces artistes : le monde de l’art contemporain est montré comme la miniature d’un système économique mondial inégalitaire et oppressif. C’est dès lors cette organisation et ses conséquences que les auteurs décrivent et dénoncent. Par opposition, par-delà la critique d’une Littérature canonique et institutionnalisée que mènent ces artistes, le choix de l’écrit est guidé, pour eux, par une représentation utopique de l’écrit comme champ autonome, au niveau esthétique, mais aussi au niveau politique, avec, en résultat, des degrés divers d’intégration de ces auteurs dans leurs champs littéraires nationaux. Ce passage à l’écrit est finalement révélateur d’un maintien chez ces auteurs d’une croyance forte en une idée de l’art comme valeur absolue, qui les rend vulnérables à une récupération par ces mêmes institutions artistiques et/ou littéraires qu’ils critiquent.