MuseMedusa, n° 8, 2020 : « Némésis, ou le châtiment inéluctable ».
Parution en ligne du huitième numéro de la revue MuseMedusa
« Némésis, ou le châtiment inéluctable », dirigé par Ania Wroblewski.
Ce huitième numéro de la revue MuseMedusa se propose d'interroger la figure de Némésis, au milieu d'une année marquée par la crise sanitaire mondiale de la Covid-19 et par l'urgence capitable des mobilisations antiracistes suscitées par le meurtre de George Floyd à Minneapolis, les notions de justice et d'injustice, d'égalité et d'inégalité, de châtiment et de pardon sont en train d'être clarifiées, débattues, précisées et rendues primordiales avec passion et urgence partout dans le monde. Or ces idées de justice et de châtiment trouvent leur personnification en la figure de Némésis. Divinité primitive vénérée dans toute la Grèce, fille de la Nuit, elle est aussi l'incarnation de la désapprobation indignée. Par définition, Némésis est irréprochable. C'est elle qui incarne et promeut une certaine idée du bien. C'est elle qui préserve contre la faute fondamentale de l'hybris ; c'est elle qui punit les mortels tentant de s'élever au rang des dieux ; c'est elle encore qui rabaisse ceux qui font preuve de démesure. La déesse est une justicière implacable. Son pouvoir vengeur est sans fin, inéluctable. « À chacun son dû », déclare sans pitié la déesse de la justice distributive, avec qui on ne peut pas négocier.
Placées sous le regard impitoyable de Némésis, les contributions ici publiées nous aident non pas à transformer la société ni à réinventer le monde – c'est le travail qui se prépare pour les mois, les semaines et les années à venir – mais, modestement, nous incitent à réfléchir à l'équité. Qui sont les Némésis aujourd'hui ? Quels sont les utilités et les usages historiques et contemporains de la vengeance ? Comment la littérature et l'art affrontent-ils la violence de la loi ? Comment peuvent-ils faire émerger de nouvelles formes de justice ?
Sommaire :
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Ania Wroblewski
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Joëlle Papillon
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Léonore Brassard
« J’ai fait du stop, j’ai été violée, j’ai refait du stop » : retours du viol chez Despentes
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Beth Fenn Kearney
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Caroline Hogue
Déjouer Némésis : sacrifices rituels dans « Les jeux à deux » d’Unica Zürn
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Emma Gauthier-Mamaril
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Laura Edbrook
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Mathieu Leroux
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Bernabé Wesley
Les règlements de compte d’une mémoire vache. Anamnèse et vengeance dans l’œuvre de L.-F. Céline
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Louis-Thomas Leguerrier
Punk et châtiment : Virginie Despentes et les révélations de Némésis
Isabelle Perreault
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Karine Gendron
La littérature comme justicière idéale dans Le Parfum de la tubéreuse d’Élise Turcotte
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Laurence Le Guen
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Laurence Sylvain
La menace littéraire : plaidoyer pour une littérature Némésis
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Geneviève Robichaud et Catherine Mavrikakis
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Clara Marciano
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Margot Mellet
Mémoire à écriture seule :
emplacement de la mémoire inscriptible mais non lisible -
Steven J. Thompson
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France Théoret
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Christine Negus
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René Vandenbrink
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Antoine Malette et Julia Charlotte Kersting
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Alex Noël
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Frédérique Lamoureux
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Zoe Imani Sharpe
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Annick MacAskill
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Kiev Renaud
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François Hébert
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Heather Hunt
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Christine Negus
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acid’Aude (Audrey Rodriguez)
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Nadine Bernard et Pascale Millot
Justice générationnelle : a-t-on des leçons à tirer de l’Antiquité ?
Entretien avec Nadine Bernard