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Mittelalterliche Bildgeometrie. La géométrie des images médiévales (Dresden)

Mittelalterliche Bildgeometrie. La géométrie des images médiévales (Dresden)

Publié le par Marc Escola (Source : Le Gouge Thomas)

La géométrie des images médiévales

Dresden, Schlosskapelle (Residenzschloss), 23-25 nov. 2016

On le sait (le sait-on ?), une image, au Moyen-Age, n’est pas composée selon les règles de la perspective. C’est à la compréhension d’un autre modèle géométrique, sur lequel s’appuyèrent les images médiévales, et qui disparut au cours du XVIe siècle, que ce colloque sera consacré. Pour quelles raisons ? Les images médiévales ont-elles quelque rapport avec la géométrie ? N’est-ce pas la plus mauvaise manière de parler d’elles, qui s’entêtent à ne pas respecter des règles simples de proportion, qui sont parfois incapables de tracer deux lignes parallèles, et qui souvent n’essaient même pas d’esquisser un paysage un tant soi peu cohérent ? Il faut dire que cette curieuse géométrie disparut d’une manière si définitive qu’aucune image ne pourrait aujourd’hui s’y accrocher. Pire encore, l’intuition de ce qu’on nomme « l’espace », et dont l’image photographique offre un type convaincant de formalisation, contraste si radicalement avec elle, qu’on serait bien tenté de jeter l’enfant avec l’eau du bain. Qu’une géométrie, avec ses règles et ses pratiques, sous-tend les images médiévales, et leur donne même toute leur force et leur plasticité, c’est pourtant ce qui apparaît quand on pousse la porte de n’importe quelle cathédrale. Plutôt que de penser les termes « géométrie » et « espace » d’une manière toujours défaillante par rapport aux images médiévales, nous voudrions les maintenir, quitte à redéfinir ce qu’on appelle, au Moyen Age, une géométrie, un espace ; et une image ?

Au centre de ce problème, nous voudrions inscrire un type particulier d’images : les diagrammes et schémas qui illustrent manuscrits et imprimés dits « scientifiques », qui circulèrent au Moyen-Age d’une manière bien plus importante que ce qu’on pourrait imaginer au regard du nombre réduit d’études qui en font état. Ces schémas illustrent, en faisant toujours apparaître leurs structures géométriques, le ciel, la terre et ses grandes divisions (schémas du monde), la trajectoire du regard ou de la lumière (schémas d’optique), des relations logiques (schémas de logique), etc. Leur rapport avec les images peintes ou sculptées est parfois évident quand ils sont reproduits tels quels, comme des motifs ; ainsi du schéma en orbes concentriques dans un texte allégorique. Mais ce jeu d’influences réciproques entre l’iconographie scientifique et l’iconographie chrétienne et populaire cache une relation plus intime entre les schémas géométriques et les images. Ainsi des schémas et diagrammes qui servent de cadre à des programmes de fresques, tel le même schéma en orbes concentriques qui structure la voute d’une chapelle, ou d’un diagramme des éléments sur lequel s’appuie l’armature d’un vitrail. Mais, enfin, le schéma est utilisé comme une structure géométrique sous-jacente, sur lequel s’appuie l’image, non seulement dans la reprise de sa forme, mais aussi dans l’interprétation de son sens. Ainsi par exemple d’un schéma de Sacrobosco montrant l’horizon qui sépare le ciel en deux et la séparation de la lumière et des ténèbres dans les enluminures de la Genèse du XIIIe et XIVe siècles.

Le schéma serait donc un moyen privilégié de comprendre les rapports entre géométrie, espace et image au Moyen-Age, à l’instar de la « théorie de la perspective » pour l’image renaissante, dont l’importance a été surestimée jusqu’à en faire le paradigme universel auquel l’image devrait se référer ou renoncer à toute spatialité. On ne fera donc pas des schémas médiévaux la nouvelle perspective, on s’attachera plutôt à en décrire l’évolution, en situant chacun à sa place dans l’histoire des rapports entre géométrie, espace et image, du premier Moyen-Age à la fin du XVIe siècle.

Dans le haut moyen âge se développe un corpus important de schémas du monde et de cartes géographiques, souvent développés à partir des anciens modèles d’Isidore de Séville, Calcidius et Macrobe, au XIIe siècle sont encore très vivants (p.ex. chez Guillaume de Conches). Ils sont parfois largement interprétés et développés dans les vastes diagrammes de Lambert de St Omer, Joachim de Fiore et Hildegarde de Bingen. Ce type de diagramme est peu illustré, et plutôt abstrait, bien différent de ce qu’on appelle, dans un sens moderne, une carte géographique. Ces schémas et cartes jouent un rôle important dans l’ornement et l’architecture.

D’une manière générale, on peut distinguer les tendances suivantes : à partir du XIIIe siècle, à travers la traduction des textes de philosophie naturelle du grec et de l’arabe vers le latin, le corpus de schéma cosmologique augmente considérablement. Leur diffusion s’accroit, par l’intermédiaire, entre autres, des manuels astronomiques (De sphaera de Sacrobosco) et des encyclopédies en langue vernaculaire (L’Image du monde de Gossuin de Metz, Le Livre du trésor de Brunet Latin, etc.). On observe ainsi l’arrivée d’un nouveau type de schéma, qui se distingue par quatre caractéristiques. On simplifie, d’abord, le dessin du diagramme plus ancien pour arriver à des formes plus abstraites et symétriques. On hésite ensuite plus à les colorer et, parfois, à les doter d’ornements. On commence, troisièmement, à intégrer ces schémas dans des représentations historiées, changement de fonction qui entraine une réduction des inscriptions, c’est-à-dire de la part écrite très présente dans les schémas plus anciens. Enfin, et par conséquent, les schémas sont désormais considérés comme des objets plastiques. Les schémas, tels qu’il apparaissent dans le courant du XIIIe siècle serviront de matrice aux développements postérieurs, jusqu’au XVIe siècle.

Dans le courant du XIVe siècle et surtout pendant le XVe siècle, les schémas deviennent de plus en plus des images en un sens plus moderne. Une sorte de spatialité commence à se faire sentir à l’intérieur même des structures schématiques abstraites plus anciennes. On voit par exemple apparaître à l’intérieur des schémas en orbes concentriques comme un paysage, avec un sol, un ciel et des figures. Cette synthèse produit des images qui ne peuvent être comprises qu’à partir des anciennes formes de schématisation. L’exemple tardif de la Création du monde de Jérôme Bosch (verso du triptyque du Jardin des délices, 1503, Musée du Prado) l’illustre bien.

Au XVIe siècle et en particulier autour de 1600 les structures schématiques deviennent toujours plus compliquées. Les anciens modes de schématisation se sont installés dans une sorte d’art parallèle, volontiers ésotérique, comme chez Robert Fludd et Jakob Böhme.

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Mittelalterliche Bildgeometrie

Mittelalterliche Bildräume, so meint man zu wissen, sind nicht nach den Regeln der Perspektive konstruiert und gelten daher oft als a-perspektivisch. In Wirklichkeit liegt jedoch auch dem „mittelalterlichen“ Bild eine bestimmte Geometrie zugrunde, in deren bewegter Geschichte dennoch gewisse einheitlich grundlegende Strukturen erkennbar sind. Diese verschwinden Ende des 16. Jahrhunderts definitiv aus der Konstruktion von Bildräumlichkeit. Das Kolloquium soll den Blick auf die Grundlagen und die Geschichte dieser Bildgeometrie wieder öffnen und damit der nur retrospektiv negativen Beschreibung mittelalterlicher Bildräumlichkeit als gewollt oder ungewollt a-perspektivisch, rudimentär oder naiv eine konkret positive Beschreibung entgegensetzen. Die mittelalterliche Bildgeometrie in ihren höchst vielfältigen Varianten ist nicht defizitär, sondern hochgradig effizient und kann wesentlich präziser rekonstruiert werden, als bisher geschehen ist.

Dabei gehen wir von einem historischen Phänomen aus, das zwar bereits Gegenstand von Spezialuntersuchungen geworden ist, dessen allgemeine Bedeutung jedoch immer noch unterschätzt wird: die Diagramme und Schemazeichnungen, welche wissenschaftliche, populäre und geistliche Literatur illustrieren. Wir denken insbesondere etwa an kosmologisch-geographische, geometrisch-optische Schemata und Schemata in Logik-Traktaten. Manchmal liegt ihr Zusammenhang zur Bildkunst der gleichen Zeit auf der Hand, wenn sie etwa ohne bedeutende Veränderungen in figürlichen Darstellungen übernommen werden, wie das Schema der konzentrischen Kreise in allegorischen Texten. Es gibt aber auch tiefer liegende, strukturelle Zusammenhänge zwischen wissenschaftlichen und vulgarisierenden Schematisierungen einerseits und der Konstitution von Bildräumlichkeit andererseits. Auch in diesem Bereich gibt es einige schlagende Beispiele wie etwa die Konstitution der Bildräumlichkeit einer ganzen Kuppel bei Giusto de‘ Menabuoi in Padua, die sich offensichtlich an populären schematischen Darstellungen des Kosmos orientiert, oder die Geometrie der Aufteilung bunter Glasfenster besonders in der ersten Hälfte des 13. Jahrunderts. Aber die Schemata werden nicht nur als geometrische Grundlage der Räumlichkeit von Bildern benutzt, sondern sie können in gewissen Zusammenhängen ihrerseits als Objekte in Bildräumen auftreten. Dies ist z.B. mit den durch Sacrobosco verbreiteten Schemata des Universums geschehen, die wir in zahlreichen Genesisdarstellungen in der Hand des Schöpfers wiederfinden.

Die genannten Schemata wären demnach herausragend dazu geeignet, die Beziehung von Geometrie, Raum und Bild im Mittelalter in den Blick zu rücken und zu begreifen. Die Ausarbeitung der durch sie möglichen besonderen Form von Räumlichkeit erlaubt es in der Folge, den Ursprung der Renaissance-Perspektive selbst, ihre Entstehungsgeschichte sowie ihre wirkliche Funktionsweise grundlegend neu zu interpretieren. Man lernt unter anderem, wie wenig man der Zentralperspektive bedarf, um zu überzeugenden, jedoch ganz anders funktionierenden Formen von Bildräumlichkeit zu gelangen, die entsprechend nicht auf die gleiche Weise gesehen, präsentiert, beleuchtet sein wollen und zur Konstitution grundsätzlich verschiedener „ikonischer Situationen“ Anlaß gegeben haben. Im Kolloquium soll die Bedeutung der älteren Bildgeometrie auch noch in der Renaissance-Malerei Italiens und des Nordens zur Geltung kommen.

Im Frühmittelalter entsteht ein bedeutender Corpus von Weltschemata und Erdkarten, oft aus den alten Modellen bei Isidor von Sevilla, Chalcidius und Macrobius entwickelt, der noch im 12. Jh. sehr lebendig ist (z.B. bei Wilhelm von Conchis), und dabei manchmal höchst aufwendig interpretiert und erweitert wird wie z.B. in den ganzseitigen Diagrammen bei Lambert von Saint-Omer, Joachim von Fiore, Hildegarde von Bingen. Diese Art von Diagramm ist wenig bildmäßig, vielmehr versuchen sie, graphisch-abstrakt eine Topographie zu suggerieren, ohne doch im modernen Sinne die Erde maßstabsgetreu zu kartieren. Diese Schemata und Karten scheinen in Ornamentik und  Architektur eine gewisse Rolle gespielt zu haben.

Seit dem 13. Jahrhundert, im Zuge der Ankunft des corpus aristotelicum und seiner arabischen Kommentare entsteht ein neuer Typus von diagrammatischer bzw. schematischer Darstellung, der sich dank verschiedener Vulgarisationen schnell europaweit verbreitet. Astronomische Handbücher wie das de sphaera des Johannes de Sacrobosco und populäre Enzyklopädien wie die Image du Monde des Gossuin de Metz oder das Livre du Trésor von Brunetto Latini, die z.T. künstlerisch anspruchsvoll illustriert sind, arbeiten diese neue Form graphischer Darstellung aus und verbreiten sie offenbar sehr schnell, wie aus der bloßen Anzahl der noch heute erhaltenen und bekannten Manuskripte (knapp 100 für Gossuin) hervorgeht. Diese Schemata zeichnen sich durch vier Eigenschaften aus: Man vereinfacht erstens die Geometrie der älteren Schematisierungen und bringt sie auf eine prägnante und einprägsame Formel. Zweitens zögert man nicht mehr, diese Schemata z.T. prunkvoll zu kolorieren und mit Ornamenten auszustatten. Man integriert drittens diese auch für sich selbst ansehnlich gewordenen Schemata in figürliche Darstellungen, etwa der Welterschaffung, und reduziert im gleichen Zuge die noch im 12. Jahrhundert oft recht ausführliche Beschriftung. Hierdurch werden die alten Schemata viertens zu plastischen Objekten sui generis.

Damit ist die Grundlage geschaffen für einen im Laufe des 14. Jahrhunderts entstehenden, Ende des 15. Jahrhunderts vollendeten neuen Bildtyp. Das alte Kreisschema der Erde und des Universums wird zu einer Kugel, in deren Mitte nun eine kreisrunde Fläche die Erde darstellt, überwölbt von einem Himmelszelt, wie dies etwa 1503 auf den Außenseiten des Gartens der Lüste von Hieronymus Bosch erscheint. Die Legende, nach der man im Mittelalter die Erde für eine Fläche gehalten haben soll, mag von solchen Darstellungen ihren Ausgang genommen haben.

Im Laufe des 16. Jahrhunderts veralten auch diese Bilder; die älteren Schematisierungen des Weltalls verlieren mit dem Ende des geozentrischen Weltbildes und der von Telesio, Galilei und Descartes vollzogenen Revolution der Physik ihren Sinn. Das hindert sie nicht, in alternativen, oft esoterischen Wissensdiskursen ein Nachleben zu beginnen, wie dies in den meist postumen Illustrationen zu Böhmes Werken und umfangreicher in den Schemazeichnungen, die Robert Fludds Schriften illustrieren, der Fall ist.

 

Programm

Mittwoch, 23. November 2016

13.30   Anreise

14.00   Bruno Haas (TU Dresden/Paris 1)

Einführung

14.30   Jean-Claude Schmitt (EHESS, Paris)

Pourquoi penser par figures?

16.00   Pause

16.30   Karl Whittington (The Ohio State University)

A Morphology of Trecento Lines: Sequence, Connection, and the Direction of Allegory

 

Donnerstag, 24. November 2016

9.00     Bruno Haas (TU Dresden/Paris 1)

Einführung in die Geometrie der Darstellung von locus und situs

10.30   Anne Leturque (Université de Montpellier)

Composer et mettre en place un décor au Moyen Âge : du manuscrit à la peinture monumentale

12.00   Mittagspause

13.30   Thomas Le Gouge (TU Dresden/Université de Bourgogne)

Charles de Bovelles et la fin du schématisme médiéval

15.00   Pause

15.30   Sylvie Deswarte-Rosa (CNRS, UMR 5317 IHRIM, Ens de Lyon)

La Semaine de la Création du Monde de Francisco de Holanda, 1545-1551. Schémas et diagrammes sous-jacents

17.00   Michael Weichenhan (Humboldt Universität, Berlin)

Weltdiagramme bei Fludd, Kircher und Böhme

 

Freitag, 25. November 2016

9.00     Alessandro Scafi (Warburg Institute, London)

Von der Regel der Nähe bis zur mathematischen Vermessung: Die Kartierung des Garten Eden im Europa des Mittelalters und der Frühen Neuzeit

10.30   Isabelle Marchesin (INHA, Paris)

Le Créateur du monde comme géomètre au haut Moyen Age

12.00   Mittagspause

13.30   Megan McNamee (Center for Advanced Study in the Visual Arts, National Gallery of Art, Washington, DC)

Geometrical Practice and Picturing Christ’s Dual Nature, c.1000

15.00   Pause

15.15   Eliana Magnani (CNRS, UMR 8589 Lamop, Paris)

Le ciboire du maître Alpais (vers 1200) : écriture de soi et géométrie du monde