Essai
Nouvelle parution
M. Scognamillo, S. Martin, Ghérasim Luca. Tourbillon d'être

M. Scognamillo, S. Martin, Ghérasim Luca. Tourbillon d'être

Publié le par Marc Escola (Source : Serge Martin)

Ghérasim Luca Tourbillon d'être,

Textes de Serge Martin

Catalogue par Michel Scognamillo

Paris, Librairie Métamorphoses, 2020.

1 volume de 270 x 240 mm, 208 pages

365 illustrations en couleurs


Livres, affiches, manuscrits, maquettes, cubomanies, dessins, œuvres en collaboration.

Du 21 janvier au 22 février 2020, la Librairie Métamorphoses présente près de 200 œuvres (livres, manuscrits, collages, dessins) réalisées par le poète, plasticien et performeur, Ghérasim Luca (1913-1994), que Gilles Deleuze tenait pour l’un des poètes majeurs du XXe siècle. 

L'important catalogue qui accompagne l'exposition a pour ambition de proposer pour la première fois une vision panoramique du travail de Ghérasim Luca incluant les ouvrages (livres, affiches, tracts, albums), parfois conçus en collaboration avec ses amis peintres, sculpteurs et photographes (parmi lesquels Jacques Hérold, Victor Brauner, Wilfredo Lam, Gilles Ehrmann, Piotr Kowalski, Pol Bury, Micheline Catti et, en remontant dans le temps, les compagnons du groupe surréaliste de Bucarest) ; les collages originaux, parmi lesquels les célèbres, oniriques, fascinantes cubomanies réalisées en découpant des reproductions de tableaux de grands maîtres ; les dessins, dont un choix important incluant les œuvres réalisées dans les années 40 est présenté ici pour la première fois de façon rigoureuse ; sans oublier les performances scéniques et sonores, dont des enregistrements sont proposés aux visiteurs (projection et lectures de poèmes avec casques audio).

On peut ainsi appréhender les différents modes de la poétique de Ghérasim Luca – écriture vocale et partitions graphiques, décompositions sémantiques et recompositions iconologiques, mots incarnés et formes aléatoires, défi au sens et refus de l’absurde –, et saisir le continu de cette œuvre qui forme un bloc contre la rhétorique de la poésie officielle, la sclérose de la langue littéraire et la banalisation de l’image à l’ère de la « reproductivité technique » effrénée de l’œuvre d’art. Un corpus habité par un balbutiement souverain, une très haute tension amoureuse, une langue à la fois concise, drôle, légère, précise, sertie de silence : la langue d’un « grand poète parmi les plus grands » (Gilles Deleuze).

Un poète, dessinateur et plasticien d’une singularité absolue

Chez Ghérasim Luca, la main parle, la parole façonne, le geste poétise. Sa poésie est une aventure qui, entre jouissance et révolte, humour et désespoir, engage le devenir du monde, car « une lettre, c'est l'être lui-même ». À l'écart de tout mouvement ou école, contre les langages et les corps instrumentalisés, elle apparaît comme une tentative « théâtrale » de forger un langage inconnu (qu’évoquent les titres du Chant de la carpe ou du Théâtre de bouche), l'invention d'une langue, d'un vivre et, conjointement, la réinvention de l'amour et du monde – car « tout doit être réinventé ». L’influence de Ghérasim Luca, toujours présente, ne cesse de grandir, comme en témoignent les récentes adaptations de son œuvre au théâtre et les nombreux essais qui lui sont consacrés. 

*

Prix public : 40 € — Commander à :

Librairie Métamorphoses — 17 rue Jacob — 75006 Paris

librairie.metamorphoses@gmail.com