Essai
Nouvelle parution
Michel Guérin, Le Cimetière marin au boléro (Un commentaire du poème de Paul Valéry)

Michel Guérin, Le Cimetière marin au boléro (Un commentaire du poème de Paul Valéry)

Publié le par Alexandre Gefen (Source : l'auteur)

Michel Guérin   Le Cimetière marin au boléro (un commentaire du poème de Paul Valéry) , Éditions Les Belles Lettres, coll. encre marine, février 2017

 

Argument: Il y a cent ans (1917), Paul Valéry composait, en marge de La Jeune Parque les tout premiers vers de son Cimetière marin, long poème de 24 strophes (sizains) en vers décasyllabiques, dont certains sont devenus et restés célèbres. Paru d'abord en revue (1920), le poème fait partie du recueil Charmes (1922).

Deux commentaires ont fait date. Celui de Gustave Cohen, professeur à la Sorbonne et celui du philosophe Alain. Valéry assista à la séance en Sorbonne, au cours de laquelle Cohen proposa son "essai d'explication", qu'il publia ensuite chez Gallimard précédé d'un avant-propos du poète. Le même éditeur publia un peu plus tard une édition de Charmes commentés par Alain. S'y trouvent les remarques concernant Le Cimetière marin.

Michel Guérin relève à son tour le défin d'un commentaire intégral et détaillé du fameux poème. Il le fait en écrivain et en philosophe. Il y ajoute une gageure de plus: suggérer un lien esthétique avec le Boléro de Ravel (1928). "Commencer de dire des vers, c'est entrer dans une danse verbale", affirme Valéry.

Le Cimetière marin au boléro n'est toutefois pas une comparaison entre le poème et l'oeuvre musicale, mais un commentaire du poème qui donne tout son sens au geste de la danse et aux faits sonores et rythmiques, en écho à l'ostinato tenu par le compositeur.

Quatrième de couverture:

Écrire un commentaire du Cimetière marin strophe après strophe et presque vers par vers eût paru sans doute au poète qui le composa une bien étrange affaire. Si l'on ajoute, plus insolite encore, la présence du Boléro de Ravel dans le tableau, on se persuade que l'entreprise tient de la gageure.

Pourtant l'idée se défend, non seulement d'un commentaire philosophique vivant la plus grande précision, mais d'un lien d'une espèce singulière avec le Boléro au motif d'un rythme ostinato. C'est une intuition initiatrice, qui ne vaut nullement comparaison et ne doit pas entraîner à des rapprochements forcés. On découvrira peut-être dans l'aventure que la Figure qui s'enroule dans l'oeuvre du poète comme en celle du musicien est le Serpent. Elle se voit autant qu'elle s'entend, ou plutôt entre les deux se pressent. Elle reste à demi dissimulée comme en un rébus.

Il faut lire Le Cimetière marin au boléro en pensant au titre d'un tableau, comme La Jeune fille à la perle de Vermeer. Que le lecteur se rassure: il ne s'agit de rien d'autre que d'expliquer le poème de Paul Valéry et lui seul. L'attribut que lui prête le titre de l'ouvrage n'a d'autre fonction que de déclencher un écho discret, comme l'est, à l'oreille de la Jeune fille, la perle.

Michel Guérin, écrivain et philosophe, est professeur émérite de l'Université d'Aix-Marseille et membre honoraire de l'Institut universitaire de France. Il a publié aux éditions Les Belles Lettres, collection "encre marine", Le Fardeau du monde (De la consolation - Schopenhauer et Nietzsche) en 2011, Origine de la peinture (Rembrandt, Cézanne et l'immémorial) en 2013 et La Croyance de A à Z en 2015. Ses travaux portent principalement sur la Figure et sur le geste: une deuxième édition( augmentée) de Philosophie du geste (dernière sélection du Médicis-Essai en 1995) a paru aux éditions Actes Sud en 2011.

Sommaire de l'ouvrage: (160 pages, 19 euros)

Le Cimetière marin au boléro

Le poème (p. 11-16)

Prélude (p. 21-39)

Commentaire (p. 47-146) en trois parties: 1. Soleil!Soleil!...Faute éclatante 2. La blanche espèce 3. Il faut tenter de vivre

Finale (p. 149)