Ce livre est le fruit d’une longue expérience : celle de la lecture de Varlam Chalamov, écrivain majeur du xxe siècle qui fut aussi témoin d’une de ses réalités les plus sombres : le Goulag.
Témoignage ? Œuvre d’art ? Chalamov semble répondre par une formule fulgurante : « Ce qui devient grand dans l’art c’est ce qui, au fond, pourrait se passer d’art. »
Saisir un tel acte de création dans son émergence est l’ambition de cet ouvrage qui n’élude pas la dimension subjective des interprétations proposées. Les « clefs » offertes par Chalamov n’ouvrent pas tout, pas tout de suite. Aussi cette lecture suit-elle les sentiers tortueux par lesquels l’œuvre s’est construite. Elle épouse les détours, les va-et-vient d’une pensée à la chronologie bouleversée, au gré d’une mémoire fragmentée, censurée – celle des camps.
Et avec horreur
j’ai compris que j’étais invisible à quiconque
qu’il fallait semer des yeux
que le semeur d’yeux devait venir !
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Revue de presse :
Le Monde libertaire, 29 janvier 2022, par Sylvain Boulouque
Desk Russie, 28 janvier 2022, entretien réalisé par Galia Ackerman
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On peut lire aussi sur en-attendant-nadeau un article sur cet ouvrage :
"La vérité de Chalamov", par Jean-Yves Potel (en ligne le 16 février 2022).