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Lieux et espaces du pouvoir, littérature francophone & anglophone (séminaire de recherche, Paris)

Lieux et espaces du pouvoir, littérature francophone & anglophone (séminaire de recherche, Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Cécile Chatelet)

Organisé par deux doctorants de l'ED 120 (Paris 3-Sorbonne Nouvelle), ce séminaire de recherche s'attache à analyser les écritures du pouvoir et de l’espace dans la fiction contemporaine francophone et anglophone. La fiction contemporaine met au jour une double interrogation, en questionnant la manière dont un espace est produit et informé par un pouvoir donné, et en s’intéressant aux modes d’expression du pouvoir dans un espace spécifique. Nous nous proposons de réfléchir à la distribution du pouvoir dans l’espace géographique, mais également dans à la configuration sociale, culturelle et symbolique du pouvoir dans l’espace, en postulant que les dispositifs narratifs sont aptes à interroger les logiques de domination et de résistance, et à réfléchir à leur organisation dans l’espace.

Outre la session introductive qui a eu lieu en janvier dernier, chaque séance mensuelle propose un dialogue avec un.e auteur.e contemporain.e francophone ou anglophone : un.e doctorant.e ouvre la séance par une communication d'une vingtaine de minutes autour de l'oeuvre de l'invité.e et du thème du séminaire, avant qu'une discussion soit engagée avec l'auteur.e

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CALENDRIER

- jeudi 15 février 2018 (17h30-19h30)

« Écrire l’université dans la fiction contemporaine française »
Rencontre avec SOPHIE MAURER
Intervenante : Louise Piguet

Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, salle Athéna

Sophie Maurer a écrit deux romans, Asthmes et Les Indécidables, publiés aux éditions du Seuil dans la collection Fiction & Cie, ainsi que plusieurs textes pour le théâtre, dont Héméra, pièce qui sera lue pour la première fois au théâtre de Saint Maur, dans le cadre du festival « Bouillon d’auteurs », le 10 février 2018.
Son œuvre est aussi constituée de créations radiophoniques pour France Culture : elle écrit Regarder aux vitres du train (2013) et L’Apocalypse est notre chance (2017) avec Sylvie Coquart-Morel, feuilleton radiophonique en quinze épisodes (disponible en ligne) qui se déroule dans une université parisienne et où Laura, une doctorante en passe de finir sa thèse, se retrouve mêlée aux conflits qui règnent au sein de l’institution après la mort mystérieuse de son directeur de recherche. Rare fiction autour du monde de l’université dans la littérature francophone qui rappelle le campus novel de la tradition littéraire anglaise, elle ouvre un questionnement autour de la représentation de cet univers comme lieu du pouvoir, mais aussi comme espace soumis au pouvoir politique.

- jeudi 15 mars 2018 (17h30-19h30)

« Corps et pouvoir en zone de guerre »
Rencontre avec ANUK ARUDPRAGASAM
Intervenante :

Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, salle Claude Simon

Anuk Arudpragasam est originaire de Colombo, au Sri Lanka, et vit aujourd’hui à New York, où il prépare une thèse de doctorat en philosophie à l’université de Columbia. Son premier roman, intitulé The Story of a Brief Marriage (2016), traduit en français dans la collection « Du Monde Entier » chez Gallimard, évoque les derniers moments de la guerre civile qui, pendant vingt cinq ans, a déchiré le Sri Lanka. Le récit raconte une journée et une nuit dans la vie d’un jeune homme prénommé Dinesh, réfugié depuis peu dans un campement auprès d’une clinique médicale en zone de guerre. Approché par un vieil homme qui lui propose sa fille en mariage, Dinesh va épouser une jeune femme du nom de Ganga, dans le but de protéger celle-ci des rafles gouvernementales. C’est l’éclosion d’un couple et du désir, ainsi que la redécouverte de gestes humains, comme parler ou se laver, réprimés par le contexte de la guerre, que raconte Un bref mariage, dans cet espace interlope où pèse à chaque instant la menace de la mort.

- mercredi 04 avril 2018 (17h30-19h30)

« Epopées et grands espaces »
Rencontre avec MAYLIS DE KERANGAL
Intervenante : à venir

Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, salle Claude Simon
Entrée libre

Membre du Collectif Inculte, Maylis de Kerangal publie son premier roman, Je marche sous un ciel de traine, en 2000 aux éditions Verticales ; depuis, elle a écrit une douzaine de fictions, dont les très remarqués Naissance d’un pont (Verticales, 2010), Réparer les vivants (Verticales, 2013) et A ce stade de la nuit (éditions Guérin, 2014), tous trois adaptés au cinéma –ou en passe de l’être.
Ses romans s’intéressent à la mise en rapport des individus, aux réseaux formés temporairement par des inconnus réunis le temps d’une aventure ; dilatant l’espace ou resserrant la narration autour d’un lieu unique, ils mettent en scène des personnages en lutte, explorant les rapports de domination mais présentant aussi des parcours de vie, cheminements d’un épique renouvelé. De Tangente vers l’est (Verticales, 2012), qui raconte un voyage en Transsibérien qui réunit deux âmes en fuite, à Un Chemin de table (Seuil, 2016) revenant sur le parcours professionnel et la trajectoire spatiale de Mauro, cuisinier, le déplacement apparaît comme un moteur fictionnel central.

- mai 2018 (séance encore non confirmée)

« Pensée et représentation de l’urbanité contemporaine »
Rencontre avec BRUCE BÉGOUT
Intervenant : Romain Bertrand

Membre du Collectif Inculte, Bruce Bégout publie son premier ouvrage de fiction en 2004 dans la collection Verticales chez Gallimard, intitulé L’Éblouissement des bords de route. Sorte de carnet de voyage dans sa forme, ce premier ouvrage témoigne de l’intérêt constant que l’œuvre de Bruce Bégout porte à l’espace : chambres de motel, stations-service, centres commerciaux, voilà autant de lieux qui jalonnent l’autoroute américaine et le texte de Bruce Bégout. S’en suivront des recueils de nouvelles et des romans, comme par exemple Le ParK (Allia, 2010) ou son récemment paru On ne dormira jamais (Allia, 2017), tous les deux des récits qui rappellent la science-fiction ou le roman spéculatif, et qui font la part belle à une réflexion sur l’espace : tandis que le premier se déroule sur une île qui est la somme de toutes les sortes de parcs imaginés par les hommes, le second se déroule dans une morgue où se trouvent brouiller les frontières entre le vivant et la mort. Également philosophe et enseignant à l’université Bordeaux-Montaigne, le travail de Bruce Bégout s’attache à penser la condition urbaine de l’existence et la signification du quotidien (La Découverte du quotidien. Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, Allia, 2005, ou encore Suburbia, Allia, 2013).

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Pour plus d'informations, vous pouvez suivre la page facebook du séminaire "lieux et espaces du pouvoir" ou consulter notre carnet de recherche hypothèses : https://spacepouvoir.hypotheses.org/

Contact : Cécile Chatelet et Trung Nguyên-Quang, lieux.espaces.pouvoir@gmail.com