Questions de société
Lettre ouverte des professeurs-stagiaires de l'Académie de Créteil (février 2010) + appel de la Fcpe

Lettre ouverte des professeurs-stagiaires de l'Académie de Créteil (février 2010) + appel de la Fcpe

Publié le par Bérenger Boulay

[dossier L'académie de Créteil de plus en plus mobilisée contre la casse de l'Éducation publique]

Lettreouverte des professeurs-stagiaires de l'Académie de Créteil. Onne naît pas professeur, on le devient !


Lesréformes programmées par le ministre Chatel pour la rentrée 2010sont autant d'attaques contre le service public de l'éducation. Laformation des enseignants, le contenu des concours de recrutement,les modalités d'entrée dans le métier vont se dégraderconsidérablement, au mépris de la qualité de la formation desélèves et des conditions de travail des personnels.


        Dèsla rentrée prochaine, les stagiaires assureront un serviced'enseignement à temps plein devant les élèves, sans formationdigne de ce nom et sans accompagnement susceptibles de les guiderdans leur nouvel univers professionnel. Ils seront privés de lapossibilité de réfléchir sur leurs pratiques pédagogiques et deles analyser, de devenir des professeurs responsables donnant du sensaux contenus qu'ils enseignent.


        Lesétudiants admissibles au concours de recrutement des professeurs(nouveau calendrier : écrits en novembre, admissibilité en février,stage en établissement en avril, oraux en juin) remplaceront lesprofesseurs-stagiaires pendant plusieurs semaines en avril. Cesétudiants passant les concours enseigneront dans toutes leursclasses. Les professeurs-stagiaires suivront, durant cette période,une parodie de formation, bien trop tardive. Ils seront tousinspectés pour titularisation après avoir quitté trop longtempsleurs classes.


        Cette« réforme » dangereuse est menée dans le seul but desatisfaire au principe dogmatique des économies budgétaires decourte vue. Elle est connectée aux réformes actuelles du lycée, del'autonomie programmée des E.P.L.E., des nouveaux contenusd'enseignement, des conditions de travail et de « mobilité »des fonctionnaires. Depuis plusieurs semaines, des collègues et desparents d'élèves sont en lutte dans l'académie de Créteil pourexiger le retrait de ces réformes injustes et dangereuses.


        Enparallèle, les établissements voient leur dotation horaire globalebaisser dès septembre 2010; ajouté à la baisse des postes, ceprocessus conduira mécaniquement à l'augmentation du nombred'élèves dans les classes et à la dégradation des conditions detravail de tous les personnels. Les possibilités de mutations despersonnels titulaires en seront drastiquement réduites. Les futursenseignants titulaires seront ainsi voués à enseigner sur plusieursétablissements, désorganisant le travail des équipes pédagogiques,décrédibilisant considérablement leur rôle auprès des élèves,favorisant un climat de violence au sein des établissements.


        Stagiairesdans une académie qui sert de laboratoire aux dernièresexpérimentations gouvernementales, nous ne pouvons pas rester figésdans un silence mi-consterné mi-craintif. Consterné, à cause del'ampleur et la coordination des attaques gouvernementales ;craintif, face aux enjeux que constituent pour notre carrière cetteannée de titularisation.


Alorsmême que nous apprenons notre métier cette année, que nousconstruisons jour après jour notre relation aux élèves et notrepositionnement d'enseignant, le ministère de l'Éducation cassecette École qui nous est chère.


Nousinvitons tous les personnels et les parents d'élèves del'Académie de Créteil à rejoindre massivement le mouvement degrève et de contestation qui s'organise contre ces réformesiniques. Nous soutenons l'appel de l'intersyndicale à la grèvede jeudi 18 février 2010* (RDV : 14h à Luxembourg – Ve arr).Nous rappelons que le ministre Chatel donnera le cadrage national deces réformes à la fin de la semaine. Il est donc d'autant plusurgent et indispensable de se mobiliser immédiatement et de diffusercette lettre ouverte.

Lesprofesseurs-stagiaires en lutte de l'Académie de Créteil

*Voir aussi l'agenda militant

La FCPE appelle à l'Ecole déserte en Seine Saint Denis, de la maternelle au lycée

Le jeudi 18 février 2010.

Cette année 2010 est marquée par une aggravation des conditionsd'apprentissage sans précédent pour nos enfants tant dans le premierdegré que le second degré.

L'inquiétude vient d'abord du non-remplacement des enseignants absents dans le 1er degrécomme dans le deuxième degré. Depuis la rentrée ce sont des milliers dejournées d'absences sans remplacement, ce sont des conditionsd'enseignements qui se dégradent au détriment de nos enfants.

L'Education Nationale, une fois de plus, refuse d'ouvrir la listecomplémentaire de l'IUFM. Cela est directement lié à la mise en placede la réforme par la masterisation avec suppression de l'IUFM.

Depuis plusieurs mois nous dénonçons la paupérisation des moyens mispar l'Education Nationale, et ce,  malgré nos différentes actions. LeRectorat persiste dans sa décision de continuer à supprimer des postesd'enseignants mettant en péril  le bon fonctionnement desétablissements. Le nombre d'heures de cours non assuré est enaugmentation permanente.

Pour ces raisons la FCPE de Seine Saint-Denis appelle lesparents d'élèves à ne pas mettre les enfants à l'école  le 18 février2010.

L'objectif de cette journée est de créer un mouvement départementalunitaire pour exiger dans chaque classe, devant chaque enfant, tous lesjours, des enseignants formés.

Nous exigeons aujourd'hui la mise en place d'une Politique Publiqued'Education Nationale qui assure la réussite de chaque enfant.

Il s'agit de porter des propositions nouvelles pour un systèmeéducatif  plus juste et plus égalitaire.  Un système éducatif quiréponde pleinement aux besoins de la société, un système éducatif quidispose à tous les niveaux des moyens nécessaires à ses missions et quirefuse les déterminismes scolaires et sociaux, un système éducatif quirelance la démocratisation de l'accès au baccalauréat, et diminue lenombre de sorties sans qualification.

  • Pour un Service d'Education Public laïque et gratuit, de la maternelle à l'université.
  • Pour la création de postesrépondant aux besoins du service public et assurant l'amélioration desconditions d'étude des élèves et de travail des enseignants.
  • Contre la suppression systématique de dizaines de milliers de postes.
  • Pour l'abandon de l'actuelle réforme de la formation des maîtres, de ses textes d'applications concernant la formation
  • Contre le démantèlement des Réseaux d'Aides Spécialisés pour l'Aide aux Elèves en Difficultés !
  • Pour la création d'un véritable pôle d'enseignants remplaçants,titulaires et formés, aux fins de pouvoir répondre dans de bonnesconditions, aux besoins de remplacement de courte et de longue durée.
  • Pour le retrait de la réforme du Lycée Professionnel (bac pro 3 ans)
  • Pour la promotion et le développement de l'école  maternelle
  • Pour l'arrêt de la déstructuration du service public d'Enseignement Supérieur et de Recherche
  • Pour une véritable politique de l'éducation prioritaire qui assure partout le droit à une éducation de qualité et à la réussite
  • Contre les logiques  de  mise en concurrence des établissements et des individus
  • Pour l'abandon de la suppression des cartes scolaires et universitaires

APRES LA JOURNEE DU 30 JANVIER PARTICIPEZ MASSIVEMENT A LA MANIFESTATION LE 18 février à 14 h 00 Du Luxembourg au ministère de L'Education Nationale

L'Ecole Publique n'a pas la vocation de régler tous les problèmes de la société, elle en est une des principales victimes.

La Politique gouvernementale en fragilisant les acteurs de la société civile fragilise l'Ecole Publique.

Protéger et faire grandir la Société c'est protéger et faire grandir l'Ecole Publique.

LE 18 FEVRIER CEST AUTOUR DE CES VALEURSQUE NOUS NOUS RETROUVERONS, POUR L'ECOLE PUBLIQUE, POUR LE DROIT A LAREUSSITE, POUR L'EGALITE DES CHANCES DE TOUS LES JEUNES DE NOTRE DEPARTEMENT.

Fait à Bobigny le lundi 15 février 2010.