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Les valeurs de la littérature contemporaine

Les valeurs de la littérature contemporaine

Publié le par Alexandre Gefen

Université Paris Sorbonne Séminaire M1/M3 FR 455 B

« La littérature contemporaine depuis le numérique »

A. Gefen, L. Michel, C. Pradeau

Devant le numérique, les valeurs de la littérature contemporaine

 

Séminaire accessible au public en auditeur libre sur demande préalable

Ce séminaire visera à profiter du « moment numérique » et de l’éclairage indirect qu’il nous donne sur les catégories esthétiques et critiques du champ contemporain. Assurément, l’idée que se font les modernes de la littérature se renouvelle en dehors de la théorie de l’art pour l’art ou de l’art immédiatement engagé, tandis que le rapport de complémentarité que la littérature s’attache désormais à ouvrir avec les savoirs des sciences humaines ou les mondes fictionnels produits par d’autres médias rouvre par exemple à nouveaux frais des questions anciennes : celle de l’auctorialité, que le numérique trouble et rejoue en intervenant sur nos identités ; celle de l’ouverture du texte à son commentaire ; celle de la part d’originalité de la création individuelle. C’est donc autant la poétique des textes, leurs possibles formels, que les cadres d’action de la littérature (immersion, symbolisation, reconfiguration) qui se trouvent affectés. Les changements interviennent par conséquent à la fois sur le matériau textuel, sur les modes communicationnels, qui s’étendent dans le monde virtuel qu’appréhendent les humanités numériques, et sur la place symbolique de l’écriture. L’ouverture de la littérature française à ses dehors numériques fait signe d’un mutation rapide du champ littéraire français contemporain : les lettres françaises sortent d’un paradigme formaliste et autotélique pour retourner au sujet et au réel, au bénéfice d’un intérêt renouvelé pour les problématiques sociétales comme la transmission et l’identité, et, plus généralement, pour le monde social.

 

A partir des formes empiriques proposées par la critique mondaine, comme de dossiers critiques de réception d’une sélection d’œuvres ayant fait débat ou question, on se proposera de remonter aux présupposés conceptuels, aux valeurs, possiblement hétérogènes et inattendues, qui polarisent notre idée de la littérature. Pourquoi et comment recourrons nous à la catégorie d’originalité, de justesse, d’originalité, d’authenticité, d’exigence, de lisibilité, de classicisme, etc. ? Que mettons nous derrière les notions d’œuvre, d’auteur, de genre, de poésie, de roman, que nous continuons à invoquer alors qu’elles semblent en plein bouleversement ? Quels critères implicites ou explicites de valeur se dissimule derrière notre manière de constituer notre canon ? Faut-il renoncer au nom d’une singularisation des goûts et une diversification de formes dans un monde littéraire mondialisé et médiatisé par la parole d’une infinité de micro-communautés critique ou d’amateur, à penser des catégories partageables et pouvant être mise en débat ?

 

 

PROGRAMME

 

  • Mardi 1er octobre. Séance d’introduction (1) :
  • Mardi 8 octobre. Séance d’introduction (2) : la littérature, une notion stable ?
  • Mardi 15 octobre. Analyse d’une notion : « commun » (C. Pradeau)
  • Mardi 22 octobre. Invité : Jean-Marie Gleize
  • Mardi 5 novembre. Analyse d’une notion : « illisible » (L. Michel)
  • Mardi 12 novembre. Analyse d’une notion : « émouvant » (A. Gefen)
  • Mardi 19 novembre. Analyse d’une notion : « classique » (C. Pradeau)
  • Mardi 26 novembre. Invitée : Maylis de Kerangal
  • Mardi 3 décembre. Invité : François Bon
  • Mardi 10 décembre. Analyse d’une notion : « fictionnel » (A. Gefen)
  • Mardi 17 décembre : Analyse de notions : « Poétariat » et « poéthique » (L. Michel)
  • Mardi 7 janvier : exposés d’étudiants