LECTURES DE PAUL DE KOCK
PROJET D'OUVRAGE COLLECTIF
Au panthéon des auteurs en vogue dans la première du XIXe siècle, Paul de Kock figure en excellente place. Généralement méprisé par les écrivains de haut parage qui le considèrent comme “ le romancier des cuisinières, des valets de chambres et des portiers ”, il est salué par le public comme un maître du comique, mais aussi de l'émotion : “ Avec lui, on rit, et on espère ”, selon les mots de Chateaubriand. Pourtant, dès les années 1880, les oeuvres de Paul de Kock sont oubliées, dédaignées par une génération moins soucieuse du bon rire français que de l'analyse de soi.
Étudier cette production littéraire sous l'angle de la réception permet d'entrer de plain-pied dans le débat que soulève la littérature dite facile ou populaire entre un public qui en est friand et des écrivains reconnus qui la méprisent : on en trouvera les manifestations dans les comptes rendus publiés par la presse de l'époque comme dans les ouvrages critiques ou dans les correspondances et journaux qui lui sont contemporains ; la part du lectant, de l'instance auto-critique de la lecture, semble jouer à plein pour ce type d'écriture, considérée comme superficielle, grivoise, et pourtant fort lue. Le plaisir de la lecture constitue-t-il à la fin du XIXe siècle une catégorie esthétique, et un enjeu acceptable dans une hiérarchie des genres littéraires ?
Aussi, outre l'enjeu sociologique et la question esthétique que pose un tel débat dans les années 1800-1850, se dessine la question de l'inscription de Kock dans la post-modernité : en vertu de quelle lecture ses oeuvres apparaissent-elles dans l'Ulysse de Joyce ? Qui, hormis Molly Bloom, continue à lire Paul de Kock, qui s'y refuse ?
On cherchera donc, sous l'intitulé de “ lectures ”, à réfléchir sur les questions suivantes :
- quelle esthétique pour l'oeuvre de Paul de Kock, plus particulièrement dans l'optique d'une réflexion sur les enjeux et les modalités de la littérature/lecture populaire ?
- quel espace critique et quelle réception pour son oeuvre ?
- quelle postérité (ironie, pastiche, réhabilitation) dans le roman ultérieur ?
Les propositions de communication (une dizaine de lignes) devront parvenir par courrier électronique avant le 15 décembre 2008 à
florence@jfix.com
marie-ange.fougere@cegetel.net
Après acceptation du comité de lecture, les auteurs devront adresser leurs articles, 25 000 signes, espaces et notes compris, avant le 1er mai 2009 pour publication aux EUD, coll. Écritures, Dijon.