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Le Sublime et l’écriture des traités de rhétorique

Le Sublime et l’écriture des traités de rhétorique

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Sandrine Dubel)

Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires (CRIMEL)

Université de Reims Champagne-Ardenne

 

Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS)

Université de Clermont-Ferrand 2

 

Le Sublime et l’écriture des traités de rhétorique

Jeudi 22 mars 2012

Bâtiment Recherche, salle polyvalente

9h30 – 16h30

Dans la préface de sa traduction au Traité du Sublime (édition 1701), Boileau remarque que « Longin ne s’est pas contenté, comme Aristote et Hermogène, de nous donner des préceptes tout secs et dépouillés d’ornements. Il n’a pas voulu tomber dans le défaut qu’il reproche à Cécilius, qui avait, dit-il, écrit du Sublime en style bas. En traitant des beautés de l’Élocution, il a employé toutes les finesses de l’Élocution. Souvent il fait la figure qu’il enseigne ; et, en parlant du Sublime, il est lui-même très sublime. Cependant il fait cela si à propos et avec tant d’art, qu’on ne saurait l’accuser en pas un endroit de sortir du style didactique ».

Le Traité du Sublime doit ainsi être lu non pas comme un simple relevé technique, un inventaire, mais comme un texte — une oeuvre ? C'est sur cette question de l'écriture du traité de rhétorique que nous voudrions revenir, au-delà du seul Pseudo-Longin, en nous interrogeant sur l'art que le critique met lui-même en oeuvre pour rendre compte des textes qu'il commente. On peut s'intéresser aux choix de genre (de la liste au dialogue ?) comme aux traits de style du théoricien, des figures étudiées aux figures employées pour les décrire, aux métaphores du commentaire, aux jeux de contamination de l'oeuvre critique par l'oeuvre citée, aux réécritures engagées par la pratique de la citation. Mais la question se pose aussi à l'échelle de l’ouvrage : même les traités les plus techniques sont soumis au point de vue de celui qui les a conçus. À rebours des dictionnaires de rhétorique qui rassemblent les références de manière décontextualisée sous une même entrée, il peut être fructueux de confronter sur un même sujet des développements qui s'inscrivent dans des perspectives particulières et spécifiques.

Programme

9h30    Accueil & Problématiques : l'écriture du Sublime

10h15             Marie-Pierre Noël, Université de Montpellier         

La forme des premiers manuels de rhétorique : des technai logôn à la Rhétorique à Alexandre

10h50             Pierre Chiron, Université de Paris Est, IUF

L’écriture du traité Du Style (Ps.-Démétrios de Phalère)

11h25             Charles Guérin, Université de Montpellier, IUF  

Les évolutions formelles des traités rhétoriques cicéroniens : essai de synthèse

 

13h30             Valérie Fromentin, Université de Bordeaux-III

       La notion de sublime dans l'esthétique de Denys d’Halicarnasse

14h05             Rémy Poignault, Université de Clermont-Ferrand 2 

Sur les traces du sublime chez Fronton

15h                 Fabrice Robert, Université Paris Ouest 

Style didactique et pédagogie par l'exemple dans les Progymnasmata d'Aphthonios

15h35             Elisabeth Piazza, Université de Paris-IV  

« Quippe sum ipsa Rhetorica ». Quand Rhétorique prend la parole pour présenter son art

(Martianus Capella, De Nupt., Livre V)