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Le Rythme au croisement des arts

Le Rythme au croisement des arts

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Catherine Naugrette)

LE RYTHME AU CROISEMENT DES ARTS

 20-23 avril 2022
Abbaye de Royaumont

Comité organisateur :
Emmanuelle André (Université Paris Diderot, CERILAC, URP441)
Frédéric Billiet (Sorbonne Université, IReMus – UMR 8223)
Pierre-Damien Huyghe (Université Panthéon Sorbonne) 
Patrick Nardin (Université Paris 8, EPHA Labo AIAC – EA 4010)) 
Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle Nouvelle, IRET – EA 3959)
Clothilde Roullier (Archives nationales)
Thomas Vernet (Fondation Royaumont) 

Présentation :
En tant que catégorie esthétique, le rythme traverse les arts, qu’il s’agisse de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma, des arts plastiques, de l’architecture…, tout en mettant à chaque fois en jeu un nouveau phénomène rythmique. Comme l’a bien montré Pierre Sauvanet, « les rythmes, comme les arts, se conjuguent au pluriel. Les rythmes en art sont toujours des polyrythmies » (P. Sauvanet (dir.), Les Rythmes en arts, Les cahiers d'ARTES n° 14, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2019). 

 À chaque art son rythme, et/ou ses rythmes (particulièrement au théâtre), soit une structure différente, une manière singulière de se construire et de se déployer dans l’espace et dans le temps, de se percevoir sous l’angle d’une expérience esthétique différente, jouant sur des registres différents du sensible, notamment en ce qui concerne ces deux dimensions majeures de la perception que sont la vue et l’ouïe. 

 Or, qu’en est-il lorsque le rythme se construit au croisement des arts ? Qu’une œuvre, ou que deux (plusieurs) œuvres qu’une même pratique artistique assemble, font se rencontrer des expériences rythmiques qui ne se structurent pas de la même manière, qui ne travaillent pas de semblable façon sur le spatial et le temporel, le regard et l’oreille, qui n’en appellent pas enfin aux mêmes gestes artistiques ni aux mêmes moyens, ni ne répondent aux mêmes enjeux esthétiques au plan du rythme?

 Que se produit-il lorsque des rythmes se rencontrent, qui diffèrent pour partie ou totalement ? Y a-t-il choc, rupture, discordance ou bien un agencement est-il possible, et de quelle nature ? S’agit-il d’une libre combinatoire ou d’un dispositif  davantage structuré? Qu'engage un tel déplacement ? Quels en sont les effets ? Les processus et les enjeux sont-ils constants ou bien varient-ils selon les époques et les différentes périodes et mutations de la création artistique ? Quelles sont les traces et les archives qui permettraient de documenter une telle évolution ?

 Alors même qu’Henri Meschonnic, dans Critique du Rythme, pose pour acquis l’incompatibilité des unités pour la musique et pour le langage, est-il possible d’envisager un dépassement des propriétés rythmiques propres à chaque domaine artistique pour envisager une nouvelle dimension du rythme dans les arts, au-delà des frontières, clivages et autres particularismes ? 

 Peut-on alors parler, à propos du rythme en art, d’un nouveau « partage du sensible » (Rancière),  accompli au sein d’une déstabilisation et d’un déséquilibre général des repères, encore augmentés par la montée en puissance de nouveaux outils et médias ainsi que par les opérations de recyclage, remontage, remixage, sampling des archives dans la création artistique aujourd’hui? Quelles sont les formes qui apparaissent ? Les nouvelles figures rythmiques ?  Quels sont les nouveaux acteurs qui produisent les nouveaux rythmes de la forme ?  Ces bouleversements engendrent-ils de nouvelles pensées du rythme ?

 Toutes ces questions structurent le Symposium Rythme, lequel se présente sous la forme d’un dialogue des chercheurs avec les artistes, visant à produire une réflexion à la fois théorique et concrète sur ce que le croisement des arts fait au rythme. Cette manifestation scientifique de trois journées, fondée sur un principe d’alternance entre communications et performances, séances plénières, spectacles et ateliers, aura lieu du 20 au 23 avril 2022 à l’Abbaye de Royaumont, dont la Fondation permet, dans un souci de transmission, de mettre en relation à la fois la recherche, la création et les ressources patrimoniales. 

 
Programme


Mercredi 20 avril
14h30 : Ouverture du Colloque
Présidence Catherine Naugrette
15h00 : Daniel Payot (Université de Strasbourg), Le rythme, concept philosophique ?
15H30 : Pierre-Damien Huyghe (Université Panthéon-Sorbonne), Rythme et forme
16h : Discussion et pause
17h00 : Gilles Declercq (Sorbonne Nouvelle), Pascal Quignard, le rythme et le musique
17h30 : Pierre Sauvanet (Université Bordeaux-Montaigne), Retour sur le rhuthmos
18h00 : Discussion


Jeudi 21 avril
Présidence Patrick Nardin


10h00 : Emmanuelle André (Université Paris Diderot), Rythme et diagramme au cinéma
10h30 : Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle), Le cours des choses
11h00 : Discussion et pause
12h00 : Jean-Marie Dallet (Université Paris 1), Démesure
12h30 : Discussion
13h00 : Déjeuner
Présidence Pierre Damien Huyghe
15h00 : Soko Phay (Université Paris 8), Le rythme de la mémoire
15H30 : Patrick Nardin (Université Paris 8), Le rythme des expositions 
16h : Discussion et pause
17h : Pierre Longuenesse (Sorbonne Nouvelle) : rencontre avec Alexis Forestier (metteur en scène et comédien, directeur de la compagnie Les Endimanchés), et le
musicien Christophe Lenté
Bouleverser la littérature par le rythme (une performance entre poème, théâtre et musique, autour de textes de Richard Huelsenbeck)

Vendredi 22 avril
Présidence Clothilde Roullier et Thomas Vernet


9h30 : Frédéric Billiet (Sorbonne Université), Le rythme dans les enluminures médiévales
10h00 : Jean-Yves Bosseur (Compositeur, musicologue), Le rythme : entre arts plastiques
et musique
10h30 : Discussion et pause
11h00 : Laurent Cugny (Sorbonne Université), Ce qu’une histoire du rythme dans le jazz
pourrait nous apprendre
11h30 : Rythme et esthétiques jazz, table ronde avec Sylvie Chalaye (Sorbonne Nouvelle),
Laurent Cugny (Sorbonne Université) et Louis Moutin (Batteur et compositeur de jazz)
12h30 : Discussion
13h00 : Déjeuner
Présidence Emmanuelle André
15h00 : Christa Blumlinger (Université Paris 8), Compositions temporelles stratifiées :
notes à propos du cinéma d’Abigail Child
15H30 : Arnaud Rykner (Sorbonne Nouvelle), Le rythme, le continuum et le ma, de Régy à
Meschonnic
16h : Discussion et pause
17h : Hilde D’Haeyere (photographe), Ciné-main : Blanche-Neige (conférence performée)
18h : Pause
18h30 : Jean-Philippe Antoine (Université Paris 8), Conférence performée 


Samedi 23 avril
Présidence Frédéric Billiet
9h30 : Visite de la Bibliothèque musicale François Lang
10h00 : Thomas Vernet (Fondation Royaumont), Frédéric Durieux (Compositeur), Le
rythme du compositeur
10h30 : Clothilde Roullier (Archives nationales), Figures rythmiques : vie d’un écrivain et
traces archivistiques
11h00 : Discussion et pause
12h00 : Conclusions du colloque
12h30 : Déjeuner de clôture



Contacts :
catherine.naugrette@sorbonne-nouvelle.fr
frederic.billiet@sorbonne-université.fr
Renseignements pratiques :
Pour venir à l’Abbaye de Royaumont, F-95270 Asnières sur Oise
+33 (0)1 30 35 59 00
https://www.royaumont.com
Royaumont est à 30 km au Nord de Paris.
Venir en train + navette, ou en voiture
Assurant la liaison avec la gare de Luzarches (ligne H), les navettes permettent de rejoindre l’abbaye en 8 minutes, soit moins d’une heure de trajet depuis la gare du Nord.
Pour obtenir plus de renseignements sur les trains, consultez le site du transilien.