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Le passé sous les yeux. Chateaubriand et l'écriture de l'histoire au début du XIXe siècle : Thèse de J. Lachat (Lausanne)

Le passé sous les yeux. Chateaubriand et l'écriture de l'histoire au début du XIXe siècle : Thèse de J. Lachat (Lausanne)

Publié le par Université de Lausanne

Jacob Lachat, candidat au doctorat ès lettres, soutiendra sa thèse intitulée :
Le passé sous les yeux. Chateaubriand et l'écriture de l'histoire au début du XIXe siècle.

Date et lieu : Vendredi 21 septembre 2018 à 16h, à l'auditoire 2024 du Bâtiment Anthropole de l'Université de Lausanne

Jury :
Pr Dominique Kunz Westerhoff (UNIL) – directrice de thèse
Pr François Hartog (EHESS)
Pr Claude Millet (U. Paris Diderot)
Pr Jean-Marie Roulin (U. Jean-Monnet, Saint-Étienne)

Le jury sera présidé par Pr François Rosset (UNIL)

La séance est publique.

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Position de thèse

"Cette thèse s’attache à étudier les rapports entre la littérature et l’histoire en France à partir d’un moment crucial, celui de l’émergence de l’histoire comme pratique d’écriture spécifique au début du XIXe siècle, et d’une œuvre singulière, celle de Chateaubriand. Bien qu’il ait prétendu tardivement ne pas « être historien », Chateaubriand n’a eu de cesse de développer tout au long de sa vie une écriture plurielle de l’histoire, largement inspirée des nombreux travaux d’historiens dont il fut le lecteur et le contemporain. Jusqu’au début des années 1830, au moment où il annonce la parution posthume de ses Mémoires d’outre-tombe, il demeure proche des événements qui marquent l’institutionnalisation de l’histoire savante.

Situé au croisement de l’histoire littéraire et des études sur l’historiographie, mon travail offre une analyse contextualisée de la place et de la fonction de l’histoire dans l’œuvre de Chateaubriand. Il s’agit d’interroger cette œuvre, qui procède de registres et de genres variés (essai, roman, épopée, polémique, mémoires, etc.), dans la perspective d’une enquête sur l’évidence historique, autrement dit sur le procédé grâce auquel les événements relatés dans un ouvrage historique sont rendus à la fois visibles et véridiques. Je soutiens qu’en remontant à Chateaubriand, il est possible de comprendre les enjeux épistémologiques, esthétiques et politiques qui ont animé – et animent encore aujourd’hui – la plupart des réflexions sur les modes de visualisation du passé et l’attestation du vrai en histoire. Loin de faire de l’auteur un acteur majeur des développements de l’historiographie dite « romantique », ma thèse vise plutôt à jeter un regard nuancé sur la situation de son œuvre à l'horizon des travaux d’historiens durant la première moitié du XIXe siècle.

L’examen diachronique de ses ouvrages d’histoire, de voyage, de fiction et de politique permet d’abord de dégager des notions et des moments où se cristallisent des enjeux liés aux usages de l’évidence historique.

Il propose ensuite de resituer ces ouvrages dans leurs contextes de production et de réception, en s’affranchissant des lectures purement thématiques qui leur sont souvent consacrées.

Il débouche enfin sur une analyse des impacts de l’historiographie sur la posture d’écrivain dans l’histoire que se forge Chateaubriand avant son passage aux mémoires.

À partir du « cas » Chateaubriand, cette thèse entend ainsi éclairer une période complexe, où la distinction entre histoire et littérature est encore loin d’apparaître, elle, comme une évidence." — Jacob Lachat